Ce soir, y a match. Et tout à fait entre nous, regarder des mecs passer des heures à maltraiter un ballon me fait autant d’effet que le mouvement des plaques tectoniques en temps réel… Mais l’ambiance, ça, ça me plaît ! Ainsi que la bouffe qui va avec. C’est épuisant de regarder des gens s’agiter sur un terrain.
Hourra. Il a tapé dans le ballon. Maintenant le ballon est là-bas. Ce gars-là a le ballon maintenant. Quelle avancée intéressante. Peut-être qu’il va taper dans le ballon. Ah il l’a fait, et apparemment ça mérite des applaudissements.
Alors ce soir, comme c’est l’Espagne qui joue contre le Chili, je vous propose quelques idées pour vous composer un plateau télé à base de tapas digne de ce nom. Vous serez un-e supporter bien nourri-e !
Notez bien qu’il s’agit de tapas : les petites recettes faciles qui suivent sont des suggestions dans lesquelles vous pouvez vous contenter de piocher, ou d’arranger à votre sauce. Ou alors, vous vous y mettez à plusieurs, et chacun ramène sa réalisation. LA FÊTE.
Les croquetas à ce que vous voulez
Les croquetas, c’est la vie. Ces petites choses peuvent être un peu longues à préparer (comparé au temps qu’il faut pour les manger), mais c’est très facile. Et vous pouvez les garnir comme vous voulez, puisqu’elle servent à recycler les restes à la base ! Voici comment réaliser des croquetas au jambon ou au poulet. Attention : c’est diététique (non).
Pour environ 20 croquetas (selon la taille que vous leur donnez), il vous faut :
- 80 g de farine
- 30 g de beurre
- 50 cl de lait
- Du fromage râpé selon comment vous aimez votre béchamel
- Pour la garniture : au choix, du jambon serrano, du jambon blanc, ou des restes de poulet
- 2 oeufs
- De la chapelure
- Huile à friture, sel, poivre
Commencez par préparer la béchamel qui va constituer le coeur de vos croquetas. Attention, c’est une affaire délicate qui demande de ne pas lâcher sa casserole : faites fondre le beurre sur feu doux, puis ajoutez la farine. Remuez de manière efficace pour lier la préparation en évitant vos ennemis jurés, les grumeaux.
C’est bon, vous arrivez à quelque chose de gras, mais lisse ? Alors commencez à y incorporer très doucement le lait, sans cesser de remuer une seconde. (Sans vouloir vous mettre la pression.) Il faut que votre béchamel reste assez ferme, donc si elle reste trop liquide, rajoutez un peu de farine – mais le mélange s’épaissit au fur et à mesure.
Ajoutez le sel, et le poivre selon votre préférence. Ajoutez le poulet ou le jambon en petits morceaux. Remuez encore un peu toujours sur feu doux, puis retirez du feu, et balancez le tout au frigo pour environ 2h. Vous venez de faire le plus gros.
2h plus tard : Voilà, maintenant, vous allez pouvoir frire vos croquetas. Pour cela, préparez votre plan de travail, avec à la file deux assiettes creuses (ou bols), et soit une friteuse, soit une poêle pleine d’huile à friture. Vous pouvez rajouter à la fin un plat recouvert de Sopalin pour absorber l’huile.
Dans le premier bol, mélangez les oeufs. Dans le second bol, versez la chapelure. Voilà, vous pouvez récupérer votre béchamel et la placer au début de la chaîne.
La suite se passe ainsi : formez des petits boules de béchamel (de la taille que vous voulez, sachant que des petites croquetas, ça se mange sans faim tellement c’est mignon), trempez-les dans l’oeuf, puis roulez-les bien dans la chapelure, et balancez-les dans la friture. Dès qu’elles sont bien dorées, retirez-les et passez aux suivantes.
Pfiou, et voilà. Vos croquetas sont prêtes. Le principe est long, mais simple, alors n’hésitez pas à vous amuser avec la garniture ! J’ai déjà mangé des croquetas aux épinards, par exemple…
Le grand classique, les patatas bravas
Les patatas bravas sont des dés de pommes de terre avec une sauce plus ou moins épicée selon les goûts. Je pense qu’on peut difficilement faire plus simple ! Voici ma recette à moi :
Pour des patates pour 4 personnes, il faut :
- 500 g de pommes de terre
- 1 oignon
- 2 gousses d’ail
- 3-4 tomates mûres ou 400 g de tomate en conserve
- Du piment rouge moulu (variante : tabasco)
- De l’huile d’olive, du sel
- Bonus : un verre de vin blanc
- Variante : certains se contentent de sauce samouraï.
Vous n’y échapperez pas : pelez, lavez et coupez les patates en dés, puis mettez-les à frire. Si vous aimez éviter le gras quand vous le pouvez, vous avez aussi la possibilité de les mettre 30 minutes au four à 200°. C’est un peu hérétique, mais bon.
Bien, maintenant que ça, c’est réglé, passons à la sauce. Hachez l’oignon en petits morceaux et l’ail en lamelles, et faites-les revenir avec un peu d’huile d’olive. Ajoutez le piment ou votre sauce épicée et remuez. Ajoutez ensuite vos tomates mixées, le sel et le vin blanc, et laissez cuire à feu doux pendant 5-10 minutes.
C’est fini ? Bon. Alors sortez-moi tout ça du feu, et passez la préparation au mixeur ou au presse-purée. Et voilà, votre sauce est prête : vous pouvez en recouvrir vos patates une fois qu’elles sont cuites ! Servez avec des piques, ou retrouvez votre canapé dans un état dégueulasse avant la fin de la soirée.
Petit tour en Galice avec le chorizo al vino blanco
Autre alternative gras : le chorizo cuit dans du vin blanc, que l’on sert beaucoup pour tapear (manger des tapas) en Galice. Et le gras ne demande pas beaucoup d’effort. Pour une petite ration, il vous faut :
- Du chorizo (plusieurs petites saucisses, ou coupé en petits morceaux)
- Un demi-litre de vin blanc sec
- Deux feuilles de laurier
Piquez les saucisses pour qu’elles évacuent un peu de gras, puis mettez-les à cuire dans une casserole à feu moyen. Recouvrez-les de vin et ajoutez les feuilles de laurier. Couvrez, et laissez cuire environ 10 minutes, le temps que les chorizos se gorgent du vin.
Voilà. C’est prêt.
Pour les motivé-e-s, les empanadillas
Les empanadillas sont des sortes de petits chaussons, farcis à ce que vous voulez – bien que le plus souvent, ce soit au thon et au poivron/tomate. Le plus long est vraiment de faire la pâte. Après, viande, légumes, tomates… Je vous propose une recette classique, mais vous y mettez ce qui vous chante !
Pour environ 8 empanadillas, il faut :
Pour la pâte :
- 500 g de farine
- 20 cl d’eau
- 10 cl d’huile d’olive
- 1 pincée de sel
- OU ALORS : de la pâte brisée déjà prête. Tsss.
Pour la garniture :
- 1 ou 2 boîtes de thon (environ 400 g)
- 1 oignon
- 1 poivron vert (ou rouge ou les deux, allez)
- 1 tomate coupée en dès ou en boîte
- Huile d’olive, sel, poivre
Pour préparer la pâte, mettez dans un saladier l’eau, l’huile et le sel, puis ajoutez la farine et mélangez et pétrissez pour faire une boule de pâte. Rajoutez ce qu’il faut de farine pour qu’elle ne colle pas. Puis laissez reposer le temps de vous occuper de la suite.
Bien. Hachez l’oignon et coupez le poivron en petits morceaux, et faites revenir le tout dans une poêle avec de l’huile d’olive. Puis couvrez et laissez cuire pendant une dizaine de minutes en surveillant que ça n’accroche pas.
Ajoutez ensuite le thon émietté et la tomate (bonus : des olives vertes coupées en petits morceaux), salez, poivrez, recouvrez et laissez encore mijoter 5 à 10 minutes. Lorsque les poivrons sont bien MOUS, laissez le jus s’évaporer ou enlevez carrément le surplus, pour ne pas noyer vos empanadillas
.
Revenons à présent à votre pâte. Partagez-la en 8 ou 10 boules égales, et réservez le traitement suivant à chacune : étalez la pâte en un cercle (vous re-taillerez ensuite alors ne vous prenez pas trop la tête) de 15 cm de diamètre environ. Déposez 1 ou 2 cuillères à soupe de garniture au centre, puis refermez pour faire un demi-cercle. Maintenant vous pouvez re-tailler avec un couteau en enlevant le surplus pour faire un vrai demi-cercle.
Fermez bien la pâte en mouillant un peu les bords, puis disposez votre petit chausson sur votre plaque. Badigeonnez-les tous avec un peu d’oeuf battu pour les dorer, puis enfournez le tout à 200°C pendant 20 à 30 minutes – surveillez régulièrement. Ils sont cuits dès qu’ils brunissent un peu.
Et normalement, c’est bon. Vos empanadillas sont prêts. Miom.
Petite pause : l’incontournable tortilla
La tortilla, ou omelette, est un grand classique de la gastronomie espagnole. On en mange en bocadillo (sandwich), en plat, ou para picar : une grande omelette de pommes de terre, baveuse juste ce qu’il faut, coupée en carrés à piquer. Oui, parce que la tortilla est à base de pommes de terre, normalement !
Pour une tortilla imposante, il vous faut :
- 10 petites patates (ou 8 moyennes)
- 1/2 oignon
- 4 oeufs
- De l’huile d’olive et du sel
Avant de vous exciter, commencez par peler vos patates, les laver, faire pareil avec l’oignon et coupez le tout en fines tranches. Salez.
Mettez un bon doigt d’huile à chauffer dans une poêle, et lorsqu’elle est bien chaude, versez-y les patates et l’oignon ensemble pour les faire frire à feu moyen. Couvrez partiellement pour que les patates deviennent tendres plus vite et ne dorent pas trop, puis baissez le feu. Elles devraient être prêtes en 10 ou 15 minutes.
Récupérez ensuite le tout avec une écumoire, et laissez ce mélange dans un grand bol le temps de battre les oeufs à part. Vous pouvez ajouter un soupçon de lait pour adoucir – puis versez sur les patates et mélangez bien.
Voilà, l’heure est à présent venue de faire cuire votre tortilla, la partie la plus critique (sans vouloir vous mettre la pression). Versez un fond d’huile d’olive dans la poêle, respirez un grand coup, et, lorsque l’huile est chaude, versez le mélange et faites cuire à feu doux pendant une dizaine de minutes. En surveillant que ça n’accroche pas.
Lorsque la tortilla commence à être à votre convenance, retournez-la à l’aide d’une assiette, et faites cuire l’autre côté. 5 minutes environ devrait suffire – il ne faut pas qu’elle soit trop cuite. Servez tiède coupée en carrés dans une grande assiette !
Albondigas vs Calamares, le débat qui a déchiré la rédac’
14h. Je termine de préparer ma liste de recettes, et, sceptique, demande conseil à mes collègues à travers la conversation skype : je trouve que j’ai un peu trop de recettes de tapas, alors entre les boulettes de viande et les calamars, qu’est-ce qu’elles jetteraient ? J’espérais un « vire les calamars » quasi-majoritaire qui me permettrait d’éviter la galère des tentacules — j’ai obtenu une troisième guerre mondiale.
Ça a commencé avec des avis divergents :
Puis ça a vite dérapé :
Alors de réflexions en déchirements, j’ai décidé de faire les deux, boulettes (albondigas) et calamares. Mais avec des recettes rapides pour chacun. Voilà. Vous savez tout.
Pour 4 plats d’albondigas caseras, il vous faut :
Pour les boulettes de viande :
- 200 g de viande hachée (boeuf ou veau, ou alors un blanc de poulet)
- 300 g de viande hachée de porc
- 1 oeuf
- 2 tranches de pain de mie
- 1/2 verre de lait
- 1 gousse d’ail
- Du persil
- Du piment en poudre
- Du sel, de l’huile d’olive, de la farine
Pour la sauce :
- 1 oignon
- 2 tomates pelées (ou 1 boîte)
- Du bouillon de poulet
- 1 feuille de laurier
- 1 verre de vin blanc
- 1 pincée de sucre
Hachez l’ail et le persil, et mélangez-les à la viande dans un grand saladier avec l’oeuf. Ajoutez ensuite le sel et la dose de piment de votre choix, et mélangez encore. Puis laissez votre mixture de côté un instant.
Prenez un autre saladier pour tremper le pain de mie dans du lait. Une fois que vous avez bien fait « schlof schlof » dans le lait, retirez la mie, essorez sans avoir peur de faire de la bouillie, et mélangez celle-ci à votre mixture précédente. N’hésitez pas à rajouter du pain ou de la farine si le tout est trop mou, il faut que ça ait un minimum de consistance.
Voici enfin la partie amusante : faites de petites boules, que vous roulez dans la farine avant de les mettre à frire dans une poêle. Il suffit de les faire dorer pour l’instant. Elles termineront de cuire dans la sauce.
La sauce, parlons-en ! Vous avez mis vos boulettes de côté, alors maintenant munissez-vous d’une casserole, et commencez par y mettre l’huile qui vous a servi à frire vos boulettes. Faites-y frire l’oignon. Dès qu’il commence à brunir, ajoutez la tomate en petits morceaux. Salez et mélangez. Ajoutez la feuille de laurier, éventuellement une pincée de sucre si la sauce tomate est acide, et faites mijoter 5 minutes.
Ajoutez enfin vos boulettes et un verre de vin blanc. Laissez l’alcool s’évaporer avant d’ajouter un peu d’eau et le cube de bouillon. Il vous suffit à présent de finir de laisser mijoter une vingtaine de minutes, et félicitations, c’est prêt !
Pour 8 portions de calamares fritos :
- 1 kg de calamars bien propres et préparés
- 500 g de farine
- Du sel, de l’huile d’olive, 1 ou 2 citrons
Si vous décidez de préparer votre calamar tout-e seul-e, je ne peux pas vous aider, adieu. En revanche, si vous l’achetez nettoyé à votre poissonnier, c’est parti ! Vous pouvez également acheter des calamars congelés qui seront parfaits pour réaliser vos calamares fritos.
Lavez la bête, et coupez-la en forme de cercles. Une fois cette tâche ardue terminée, commencez à mettre de l’huile à chauffer dans une poêle. Pendant ce temps, roulez vos calamares dans la farine – et ne soyez pas timides ! Il faut qu’ils soient bien recouverts avant de les mettre à frire.
La suite est simple : une fois qu’ils sont bien dorés, déposez-les sur du sopalin pour absorber le surplus d’huile, puis servez dans un ou des plats avec du citron !
Bouclons à présent ce plateau tapas !
Pour un peu plus d’influence du Chili (qui le reste du temps mange aussi gras que l’Espagne), et pour ajouter un peu de fraîcheur à votre plateau, lâchez-vous sur des crudités toutes simples ! Vous aurez du mal à retrouver les fruits typiques du pays, mais une jolie salade de tomates/avocats ne saurait faire tache au tableau…
Enfin, un plateau de tapas n’est jamais complet sans :
- Sa dose de charcuterie (lomo, jambon serrano, soubressade…)
- Son Pan Tumaca (tranches de pain frottées avec de l’ail, de l’huile d’olive et de la tomate) (astuce : une petite boule de chèvre frais sur une tranche de jambon serrano)
- Ses tranches de fromage (manchego sec coupé en tranches fines, queso de tetillas…)
- Son bol d’aceitunas (olives vertes)
- …et une bonne bouteille.
La maison vous recommande un bon Rioja ou un petit vin chilien – à consommer avec modération, bien entendu. Allez. Bon match !
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Les Commentaires
(en vrai si j'ai un enfant je l'appellerai bien Modération. Ca existe comme prénom? Genre espagnol? On a bien Inmaculada, Concepcion et Jesus, alors...)