On pourrait croire que le confinement aiderait les couples, tous les deux confinés, à mieux se répartir les tâches ménagères dans la maison. Spoiler alert : et bien non, le foutage de gueule est toujours là.
Selon une enquête Ifop parue mercredi, 49% des ménages se disputent davantage sur le sujet de la répartition des tâches ménagères, et, pour les couples qui sont aussi parents, 37% de leurs disputes concernent également l’éducation des enfants. Youpi, vive la bonne ambiance.
Charge mentale et confinement : les hommes n’ont plus d’excuses
Le journal 20 minutes, qui visiblement n’a pas le time d’épargner les mecs dans cet article, propose plusieurs témoignages particulièrement forts à lire, comme celui d’Aline* qui explique :
« Le confinement marque la fin d’un mensonge entre moi et moi-même. Avant, je me persuadais que s’il ne faisait rien à la maison, c’était parce que le boulot le fatiguait ou qu’il était rarement là. Maintenant qu’il est au chômage technique et qu’il n’en fait pas une, la vérité m’éclate à la tronche.
Céline Piques, porte-parole d’Osez le féminisme a donné une hypothèse à 20 minutes qui pourrait expliquer les comportements des hommes, pendant le confinement particulièrement :
Ce qu’on voit, c’est que les hommes et les pères ne font pas les tâches domestiques non par manque de disponibilité mais de volonté. L’abandon des privilèges masculins est refusé, et ce sont toujours aux femmes de s’occuper des tâches les plus ingrates et les plus chronophages.
En pendant le confinement, tout ces comportements semblent être exacerbés.
Charge mentale et confinement : l’éducation des enfants en rajoute une couche
Le poids de la charge mentale ne concerne pas que les tâches ménagères en cette période de confinement, mais également l’éducation des enfants pour les couples qui sont également parents.
En effet, toujours d’après l’enquête Ifop, 37% des disputes concerneraient l’école à la maison, pour les parents qui doivent en plus de leur travail, gérer les devoirs et les cours à la maison des enfants confinés eux-aussi.
Aline* l’explique au journal 20 minutes :
Comment voulez-vous gérer le télétravail, les tâches domestiques et les deux enfants en une seule journée ? Je fais des nuits de quatre-cinq heures pour avoir le temps de m’occuper de tout. Une fois de plus, c’est à moi de me sacrifier, moi et ma santé.
Comme si le poids des tâches ménagères n’était pas suffisant, l’éducation des mômes à la maison rajoute une couche énorme aux charges qui pèsent déjà sur le dos des femmes confinées.
Pourtant, et comme pour le reste, ça ne devrait pas être le cas, on est en 2020 bon sang de bois, il serait temps que les hommes s’adaptent.
Charge mentale et confinement : l’envolée des violences conjugales
Ce qui me fait particulièrement peur dans cette article, c’est le témoignage des femmes qui disent ne pas vouloir trop confronter leur conjoint de peur de subir des violences.
Le témoignage d’Elsa*, femme au foyer de 34 ans, me donne la chair de poule :
Je conteste de moins en moins. Déjà, je suis épuisée. Ensuite, ça servirait à quoi ? Et puis, quand il lève le ton, j’ai plus peur qu’avant. On est enfermés tous les deux, si ça se passe mal, je ferai quoi ? Du coup, j’ai cessé de commenter la vaisselle qu’il ne fait pas ou l’appartement qu’il salit. Une dispute pourrait être trop coûteuse, je m’occupe de tout en silence. »
Bien que des mesures soient en place pour aider les femmes victimes de violences tous les jours, la réalité est que, selon les derniers chiffres communiqués par Marlène Schiappa à Europe 1, les violences au sein des couples ont augmentées de 32% en une semaine seulement.
Se retrouver piégée avec un homme violent doit être un véritable enfer. Si tu es concernée ou si tu es témoin de violences, n’oublie pas que tu peux aussi appeler le numéro d’urgence 3919, il reste ouvert pendant le confinement.
Comme le rappelle #NousToutes : il est déconseillé de sortir, mais il n’est pas interdit de fuir.
Si tu souhaites accéder à l’enquête Ifop en intégralité, tu peux cliquer sur ce lien : « Ma casa va craquer ? », tu y trouveras tous les chiffres avec les infographies.
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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