— Publié le 16 avril 2015
Grande fan de comédie musicale, j’en ai vu un bon nombre, à Paris, à Londres ou à Broadway (j’irai où tu iras pour un joli spectacle) : j’ai été subjuguée devant Billy Eliott et Le Roi Lion, j’ai pleuré pendant Wicked et j’ai dansé lascivement devant Dirty Dancing. Alors quand Fab m’a proposé d’aller une journée à Londres pour voir Cats, j’ai dit banco la caravane !
West End, le quartier des théâtres qui n’a rien à envier à Broadway
Fraîchement (et de TRÈS bon matin) arrivés à Londres, nous sommes partis à la découverte du quartier de West End : avec plus de quarante théâtres, il attire chaque année des milliers de spectateurs venus voir des pièces mais aussi des comédies musicales. Parmi les plus connues, on trouve Les Misérables, Wicked, Le Fantôme de l’Opéra, West Side Story, Mathilda, Charlie et la Chocolaterie et tant d’autres.
L’industrie du musical, comme on dit de l’autre côté de la Manche, est un pilier des spectacles londoniens. Les Tony Awards aux États-Unis et les Laurence Olivier Awards en Angleterre récompensent chaque année les milliers de personnes travaillant dans ce domaine, des acteurs/chanteurs/danseurs aux décorateurs, costumiers, techniciens…
Contrairement à la France où les comédies musicales sont parfois perçues comme ringardes et pas toujours reluisantes pour leurs acteurs, dans les pays anglo-saxons il existe des écoles de formation aux musicals tant c’est un métier à part entière.
Nous voilà donc en balade dans West End, sur les traces des plus grands spectacles et des meilleurs acteurs — le saviez-vous ? Richard Gere a joué Danny dans Grease sur scène ! Certaines pièces sont à l’affiche depuis plus de trente ans et font encore salle comble tant elles sont cultes chez toutes les générations d’amateurs de spectacles. Les théâtres eux-mêmes ont leurs réputations, d’après les shows qui y sont joués, les concerts et les stars y étant passé-e-s, leurs propriétaires…
Parmi eux, Andrew Lloyd Webber : compositeur britannique, il s’est associé avec le parolier de talent Tim Rice pour créer dans les années 70 et 80 des succès tels que Jésus Christ Superstar, Evita, Cats
, Le Fantôme de l’Opéra et bien d’autres. Il est aussi propriétaire de plusieurs théâtres à West End et la rumeur veut qu’il soit plus riche que la Reine en personne ! Pour les enfants des années 90, sachez que c’est Webber qui a inspiré le personnage du concurrent de Maxwell Sheffield, ce bel homme d’Une Nounou d’enfer.
Dans les coulisses du London Palladium
Construit en 1910, le London Palladium est un théâtre culte qui a accueilli des spectacles comme La Mélodie du bonheur, Scrooge, Le Magicien d’Oz, Sister Act, et depuis 3 mois Cats ! Cette belle salle disposant de plus de 2000 sièges a d’ailleurs inspiré les architectes du Théâtre Mogador à Paris. La scène arrondie est une particularité du Palladium, tout comme l’orchestre qui se situe, comme beaucoup de théâtres modernes, sous la scène.
Les décors, réalisés par John Napier, envahissent tout l’arrière de la scène, l’avant et les côtés tels une ville faite d’emballages et de déchets. En gros, c’est une décharge géante, mais une très jolie décharge. Le fond de la scène, étoilé pendant notre visite, s’ouvre en différentes sections et évolue pendant la pièce, entre autres grâce aux exceptionnels jeux de lumière.
Et en coulisses, la magie continue : des dizaines de costumes pour transformer les danseurs et danseuses en félins, dont certain-e-s portent des costumes d’environ 2 tonnes à vue de nez (et ils font des claquettes avec ça sur le dos, comme si c’était facile). Le maquillage prend plus d’une heure par personne tant les acteurs sont métamorphosés en chats plus vrais que natures. L’ensemble de la préparation et des échauffements physiques et vocaux prend environ une heure et demi.
Une vingtaine de danseurs se trouve en permanence sur scène, en plus des doubleurs et doubleuses qui se tiennent prêt-e-s en cas de souci technique : un acteur récemment blessé pendant la représentation a été remplacé en 8 minutes seulement, maquillage, échauffement et habillage compris ! Quand ils ne sont pas sur scène, les doubleurs participent aussi au back-up vocal dans la deuxième partie des coulisses, au sous-sol.
Un orchestre composé de huit instruments joue en live pendant plus de deux heures de spectacle, mené par un chef d’orchestre dont les mouvements sont retransmis en direct en face de la scène pour que les danseurs puissent suivre l’évolution de la musique. Dans une cabine disposée à côté de l’orchestre, appelée le swing, les doubleurs font du back-up vocal : ils ajoutent leurs voix à celles des personnes en scène pour donner plus de puissance aux chansons.
Cats sur scène, un voyage poétique
Composé à partir de poèmes de T.S. Eliot, Cats est une jolie épopée dans un monde peuplé de … chats. Ils forment une société de félins aux personnalités prononcées et aux prénoms originaux, les Jellicle Cats. Ces derniers se présentent en chantant et en dansant, le tout dans un contexte de réunion annuelle. Parce que ces animaux poilus ne sont pas là juste pour faire le show aux humains, leur but est d’élire un membre qui accèdera à une forme de vie de l’au-delà, une bénédiction du Jellicle Cat en gros.
https://youtu.be/ltbGKqLLbhE
Alors, qu’on se le dise d’emblée : c’est perché. Je vous mentirais si je disais que j’avais compris toutes les nuances et l’intégralité de l’histoire ; dans la mesure où Cats comporte très peu de dialogues, il n’est pas toujours facile de comprendre toutes les paroles, à moins de parler un anglais absolument parfait. Mais dès que j’ai un peu lâché mon cahier de vocabulaire, j’ai pris une grande claque d’esthétisme (ou un coup de patte pour rester dans le thème).
Les costumes, les maquillages et surtout l’attitude générale des danseurs font très rapidement oublier qu’il s’agit d’humains déguisés en chats et pas de félins qui se baladeraient tranquillement sur scène. Les chorégraphies sont exceptionnelles, les numéros musicaux sont aussi variés que nombreux : on passe du jazz au rock en un clin d’œil (de chat), en passant par du lyrique et même de la soul.
https://youtu.be/h51mzKshmYg
Si toutes les chansons ne sont pas cultes comme celles de Grease, Memory a traversé les décennies et est devenue LE morceau de Cats. Interprétée par la grande Barbra Streisand ou par Clara dans Rio 2, c’est une des pistes les plus écoutées sur mon mp3 et autant te dire qu’en vrai de vrai elle fout les poils, et les larmes aux yeux. Son instrumental compose l’un des thèmes musicaux de la pièce et du personnage de Grizabella, joué pendant les premières semaines du spectacle par Nicole Scherzinger, ancienne leadeuse des Pussycat Dolls.
Le spectacle prendra fin dans deux semaines à Londres, c’était donc une belle occasion de passer manger un cupcake à la Primrose Bakery (42 Tavistock Street), faire un brin de shopping chez Primark (499 – 517 Oxford Street) et Victoria’s Secret (111-115 New Bond Street) et profiter de la vie londonienne.
Mais pour ceux qui n’auraient pas l’occasion d’y faire un saut avant le 25 avril, Cats débarquera en France dès le mois d’octobre au théâtre Mogador qui a déjà accueilli de beaux spectacles comme Le Roi Lion ou Le Bal des Vampires, en ce moment à l’affiche ! Un joli spectacle à ne rater sous aucun prétexte.
Merci à Stage Entertainment pour cette jolie journée !
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
J'ai eu la notif hier que ça commençait !!! DD
J'avais emprunté le CD à la médiathèque par hasard et j'avais adoré !!
C'était en français du coup je ne serai pas déçue, enfin j'espère qu'ils respectent la même version~~
Trop hâte ! Faut "juste" que j'achète les places, un peu cher tout de même, mais ça en vaut le coup vues les vidéos !!