Cet article révèle l’intrigue de Loki, épisode 1
Sah quel plaisir ! Après WandaVision et The Falcon and the Winter Soldier, Marvel continue à dérouler son univers en format série télé, et offre tout un programme à son « méchant » (ça se débat) (bon, quand même, oui, c’est un connard) le plus sympathique : ce bon vieux Loki avec ses daddy issues plein les poches.
Chez Madmoizelle, on ne recule devant aucun sacrifice, c’est pourquoi j’ai passé ma pause dej à manger d’excellentes lasagnes devant Loki épisode 1, diffusé ce 9 juin 2021 ! Alors, qu’est-ce que ça vaut ?
Que raconte Loki, au juste ?
Dès la bande-annonce, le ton est posé : des décors hallucinants, une bureaucratie rigide, et presque un petit air de Legion (une autre ambitieuse série adaptée des univers Marvel) ! À cela près que Loki n’est pas enfermé dans un hôpital psychiatrique, mais dans un… disons… bâtiment administratif un peu particulier.
Après avoir échappé à Tony Stark (Robert Downey Jr.) et ses potes en s’enfuyant à l’aide du Tesseract dans Avengers: Endgame, Loki (Tom Hiddleston) a perturbé le continuum temporel : il a créé une fourche, une dimension parallèle qui doit être réabsorbée dans la timeline principale. Car « il n’était pas censé survivre », selon les mystérieux Gardiens du temps, protecteurs surpuissants mais pourtant inconnus des Avengers comme du tyran asgardien.
Capturé par la Time Variance Authority ou TVA qui s’occupe de repérer et éliminer les « criminels temporels » dans son genre, Loki va devoir :
- Comprendre que des policiers temporels existent, c’est quand même un délire
- Comprendre qu’il est beaucoup moins puissant que ce qu’il pensait
- Comprendre qu’à l’image de Jon Snow, il ne sait rien
- Comprendre que son destin est de mener sa mère à sa perte puis de mourir lui-même après s’être enfin réconcilié avec son frère, wow, super
Et ça, c’est juste dans le premier épisode. Quel mercredi, mes aïeux !
Bien évidemment, notre héros ne va pas se faire pulvériser sur place puisque M. Mobius (Owen Wilson) le réquisitionne afin de l’aider à capturer une étrange figure masquée éliminant des agents de la TVA à différents points de l’histoire. Le twist ? Cette figure semble être Loki lui-même…
Loki, une série audacieuse
Il me faut vous faire une confidence : j’ai tant trépigné de joie devant Loki que j’ai failli mettre de la bolognaise sur mon beau t-shirt blanc. Car je voue une passion au voyage temporel et à la figure des time cops, présente dans de nombreuses œuvres de science-fiction : des agents hors du temps naviguant de siècle en siècle à la poursuite d’incongruités dans le continuum spatio-temporel, qu’y a-t-il de plus excitant que cela ?
Le Marvel Cinematic Universe a déjà trempé un orteil timide dans les eaux agitées du voyage temporel avec Avengers: Endgame, mais a prudemment renoué toutes les timelines par la suite, à deux exceptions près : Captain America qui ne revient pas dans le présent, et Loki qui crée une divergence en s’évadant.
WandaVision nous avait déjà prouvé que le studio osait des concepts un peu plus complexes que ses affrontements humains-aliens habituels en évoquant des dimensions parallèles, des réalités distordues… et ce n’est pas étonnant quand on sait que Wanda Maximoff reviendra dans Doctor Strange 2, officiellement baptisé The Multiverse of Madness. Car voyage temporel et multivers sont étroitement liés : chaque anomalie dans le continuum crée une dimension alternative, et tous ces « possibles » ajoutés forment ce qu’on appelle un multivers.
À trop réfléchir devant Loki épisode 1, on se fait des nœuds au cerveau. Puisque les agents de la TVA peuvent voyager dans le temps, pourquoi semblent-ils surpris de voir arriver Loki ? Ne l’ont-ils pas « déjà vécu » ? Les Gardiens du temps n’étaient-ils pas au courant ? Pourquoi M. Mobius peut-il perturber « ce qui est prévu » en sauvant Loki d’une condamnation à mort, alors qu’il semble sous-entendre que l’Asgardien est justement la personne qu’il poursuit ? Où se trouve la TVA, ou plutôt « quand » se trouve la TVA ? Quels liens entretient-elle avec des êtres que nous connaissons, comme Thanos (qu’elle ne semble pas avoir empêché d’agir) ou Stephen Strange ? Pourquoi la magie ne fonctionne-t-elle pas au sein de la TVA — et d’ailleurs, qu’est-ce que la magie au juste dans l’univers Marvel ? Qui sont les gens de la TVA, d’où viennent-ils, sont-ils seulement humains ?
Tant de questions, mes aïeux ! Tant. De. Questions. Ça fait du bien de voir une série aussi grand public affronter le sujet toujours casse-gueule du paradoxe temporel ; des superproductions comme Tenet ou Interstellar s’y sont certes essayées, mais Marvel nous avait habituées à des histoires plutôt linéaires et à une science-fiction somme toute assez terre à terre. On ne s’embarrasse pas de questions complexes comme le fait que le voyage à vitesse supraluminique suppose une dilatation de l’espace-temps : on dit au pilote de mettre les gaz, et on fonce à travers la galaxie !
Rien ne dit que Loki répondra à toutes les questions que ce premier épisode pose — les dénouements de WandaVision et de The Falcon and the Winter Soldier ont prouvé qu’il faut parfois savoir revoir nos attentes à la baisse. Mais elles ont le mérite d’être posées, et ce choix fait souffler un vent de fraîcheur sur des productions Marvel qui commençaient à manquer d’audace.
Cette audace, d’ailleurs, on la remarque jusque dans les décors ; malgré une réalisation assez classique, Loki nous en met plein les yeux avec son brutalisme rétro sur fond de cité hallucinante, hors du temps, hors du monde, où les voitures volantes semblent suspendues dans une boucle infinie, car il ne semble n’y avoir ni sol ni cime : seulement la TVA, partout, tout le temps. Comme un rêve fiévreux de Lovecraft mixé avec le space opera des Star Wars originaux.
Vous l’aurez compris, Loki épisode 1 est une belle promesse. Espérons que Marvel tienne la distance ! Rendez-vous chaque mercredi sur Disney+ pour le savoir…
À lire aussi : Déconnez pas, Disney+ : vous avez validé que Loki est gender fluid, maintenant il faut assumer
Les Commentaires