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Josée L’obsédée – L’amour à la plage

L’amour à la plage, ce fantasme qui en a fait rêver plus d’un-e : le sable chaud, l’eau fraîche, le bruissement des vagues… Mais la réalité est toute autre, comme va vous le prouver notre chère Josée l’Obsédée.

Que de clichés circulent sur les étreintes dans le sable chaud. On les dit sensuelles, érotiques, propices à la libido, à l’ovulation et à la paix dans le monde – entre autres, la liste est longue. Mais QUE NENNI. Moi, Josée l’Obsédée, j’entends démonter l’un des mythes les plus tenaces de notre civilisation, après le séant de Shakira et la reformation des Spice Girls : j’ai nommé le sexe à la plage, a.k.a. la tentation de tous les dangers. La preuve en quelques mots.

C’était un joli week-end de septembre – les étudiants s’en étaient retournés à leurs universités, les vieux à leur maison de retraite, les familles à leur pavillon de banlieue et les beaufs à la Grande Motte. Mon José de l’époque – sémillant Indiana Jones du cul qui ne reculait devant rien, pas même une MST, pour assouvir les pulsions de son exigeante nature – m’avait emmenée à la plage, plus déserte en ce jour que le rayon « dindes farcies » après le 25 décembre. Une lueur lubrique s’est allumée dans ses yeux – lueur lubrique qui a fait résonner mes ovaires comme des vuvuzelas. En moins de temps qu’il n’en faut pour dire « chlamydia », il était nu comme un cachalot échoué sur la plage, et sautait gaiement dans les vagues en tortillant des lombaires.

À ce moment précis, j’étais hésitante comme une pucelle s’apprêtant à perdre sa virginité avec Rocco Siffredi. Certes, la plage semblait déserte, il faisait encore très chaud, et mon frifri me criait de rejoindre mon bien-aimé dans les vagues. Cependant, cette perspective heurtait mon éducation catholique – on m’avait fait jurer à mes douze ans que je ne copulerai pas avant d’être passée devant le curé, et l’idée d’avoir des rapports pré-maritaux avec un descendant du bonobo dans un espace public me semblait fort saugrenue. Mais comme toujours, les suppliques de mon vagin l’emportèrent sur celles de ma raison, et je me retrouvais à barboter dans l’eau en tenue d’Ève.

Tout excités que nous étions, nous zappîmes les préliminaires – que celle qui réussit à fellationner son aimé sous l’eau sans bouteille de plongée me file ses tuyaux, je lui enverrai un bisou volant. Le phallus de mon Julot était quelque peu amoindri par la fraîcheur de l’Atlantique, mais emportés par notre élan, nous décidâmes de continuer contre vents et marées. Au bout de quelques minutes, son péni tenait plus de la nouille mal cuite que de la baguette magique d’Harry Potter : dépités et frustrés, nous nous résignâmes à regagner la rive. Je vous sens bien désappointées par cet échec, alors je vous propose un petit intermède musical.

Voilà, reprenons. Après une heure de boniments apaisants (« Mais non, c’est pas grave, ne t’inquiète pas, même Chuck Norris ne pourrait pas copuler dans l’eau, la preuve, j’ai déjà essayé avec lui, et c’était a-po-ca-ly-ptique« ), moult câlinades et quelques doses d’alcool, mon Julot avait repris de la vigueur, et nous décidâmes de nous étreindre sur la plage, comme deux jeunes palourdes en pleine crise d’hormones.

Puis, ce fut le drame. Le sable, ce grand vicieux, avait colonisé nos parties les plus intimes. Dans ma vulve, Hiroshima se rejouait. Julot ne semblait pas non plus très à son aise, d’ailleurs, il se grattait avec insistance en priant la Sainte Vierge des verges ensablées. Nous nous précipitâmes vers l’océan pour rincer nos entrejambes meurtris, en priant pour que cessent les ignobles démangeaisons dont nous étions victimes. À ce stade, nous avions déjà atteint le point Godwin de la honte et du rouge aux joues, mais notre calvaire n’était pas fini : un couple de touristes néerlandais seniors, appareil photo en bandoulière et bocal de cornichons au poing, avait planté son parasol à fleurs juste à côté de notre tas de vêtements. Écrasés par le poids de leurs regards moqueurs, nous avons piteusement repris nos tongs et bermudas, jurant, honteux et confus, que l’on ne nous y reprendrait plus.

Morale de l’histoire : cette piteuse tentative de coït en milieu marin a eu sur notre couple des conséquences désastreuses. Julot, traumatisé par cette expérience, a refusé tout contact avec l’eau (douche incluse) pendant deux semaines, et a entrepris une thérapie qui, espérons-le, s’achèvera avant la fin de ce siècle. Quand à moi, j’ai attrapé une mycose féroce qui hante encore les parois de mon vagin, et j’ai juré sur mon utérus que jamais, au grand jamais, on ne me reverrai folâtrer sur la plage. Depuis, nous baisons comme nos parents : une fois par mois, dans le lit conjugal et en missionnaire. Amen.

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Les Commentaires

6
Avatar de Sheohana
8 août 2015 à 11h08
Sheohana
Article rigolo, oui Comme les autres, j'opterais pour la serviette (ne serait-ce que pour éviter les frottements granuleux, qui dont on doit se souvenir longtemps )
Y a que la dernière phrase qui me dérange un peu. C'est pas top de culpabiliser les couples qui font l'amour "une fois par mois, dans le lit conjugal et en missionnaire", en sous-entendant que c'est un truc de vieux. C'est un peu la culture porno, de dire que si tu le fais pas trois fois par jours, dans douze endroits différents et en testant le kamasutra, t'as une vie sexuelle un peu moisie. A chacun sa sexualité, et si des gens sont heureux comme ça, alors tout roule.
Bon je chipote un peu, je me doute que la Josée pensait pas à mal, mais ça m'parait important de réprimer même les petites blagues sans importance là-dessus, on n'a déjà que trop d'exigences qui pèsent en permanence sur notre sexualité, et c'est en faisant attention à ne pas propager nous-même ce mode de pensée qu'on permettra à tout le monde d'être mieux dans sa peau et dans son slip.
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