Tu peux en être sûre. Discute cinq minutes avec moi, et je réussirai à te caser que je suis une grande fille toute simple qui ne se prend pas la tête. Je te le dirai droit dans les yeux, sans sourciller. Pas parce que je suis une actrice née et/ou une menteuse de très bonne facture, mais parce que j’y crois. Bullshit.
En réalité, je suis aussi simple qu’une grille de sudoku 16×16 niveau méga hardos. Notamment parce que je suis pétrie d’addictions qui me pourrissent la vie sans même que je ne m’en rende compte. Je n’ai peut être pas le niveau pour un numéro spécial de Confessions Intimes, mais il me reste de quoi faire :
1. Mon addiction aux pâtes
Demande-moi si j’ai faim. Invariablement, je te répondrai oui. Demande-moi ce que je veux manger. Ce sera forcément des pâtes. Mets-moi un plat de linguine parsemé de parmesan sous le nez, et empêche-moi d’y toucher. Je vais commencer par baver. Puis mon syndrôme Gilles de la Tourette se réveillera. Ensuite, je te supplierai de me laisser en manger juste une. Je vais même verser une larme, pour t’attendrir.
Si tu refuses, je vais commencer à devenir violente. Puis je te menacerai. Enfin, je maudirai ta famille sur 43 générations. Autorise-moi à manger, tu ne seras pas déçu du spectacle : des fois, je suis tellement en manque que je ne prends même pas la peine d’utiliser des couverts. Par contre, n’essaie jamais d’approcher ne serait-ce qu’un doigt de mon plat. Je risque de te l’arracher. On ne touche pas à mes pâtes pendant que je mange, malheureux.
Une petite addiction bénigne ? Allons ensemble dans un resto italien, juste pour rigoler. Ou invite-moi à manger et prépare-moi des tagliatelles aux coques. Ou pire : invite-moi à manger et fais-moi du riz en me parlant de pâtes : je t’égorge.
2. Mon addiction à tous les autres aliments
La fille qui est déjà en train de penser au déjeuner alors qu’elle a encore la bouche pleine de tartines beurre-nutella, c’est moi. La fille qui passe des heures devant cuisine TV à prendre des notes en mangeant des chips, c’est encore moi. Par moments, j’ai l’impression que mon cerveau n’est qu’un immense banquet débordant de bouffe.
Dans de telles circonstances, j’essaie de penser à des choses basiques telles que regarder des deux côtés de la route avant de traverser pour aller rejoindre la boulangerie et ainsi éviter de mourir.
Autres conseils utiles : lors de ton premier rencard amoureux, essaie de rester concentrée quand tu vois ton prétendant pinailler sur sa calzone. Pendant les entretiens d’embauche, essaie de garder la tête froide, d’être pertinente et efficace alors que derrière le recruteur, tu vois très bien le panier à viennoiseries.
3. Mon addiction à mon mec
C’est bien d’être amoureux. Pousser mon mec à poser une main courante sur ta gueule parce qu’il en peux plus de mes 235 sms par jour, 24 mails, 22h de stalkage sur Facebook quotidiennes, sans compter les coups de fils en anonyme… c’est mal. Tout ça parce que je l’aime.
4. Mon addiction au shopping
Ce matin, mon armoire s’est écroulée sous le poids des fringues qu’elle contenait. Juste au moment ou je me disais que j’avais vraiment rien à me mettre. Quelle drôle de coïncidence !
Bizarrement il est plus simple de trouver une image de film illustrant une accro aux shoes qu'aux pâtes… Va comprendre.
L’addiction au shopping est étonnamment difficile à gérer. Mon addiction à la bouffe, dès que je vois que je ne peux plus fermer mon jean témoin, je la réfrène. Mon addiction au shopping, même mon banquier en pleurs ne peut rien y faire.
Pourtant il a tout essayé : des agios à te filer des crampes d’estomac, un interdit bancaire, la confiscation de ma carte bleue… Laisse tomber Monsieur BNP, j’ai plus d’imagination que toi. Mon haut fushia est sale et c’est justement celui là que je voulais mettre ? Don’t worry, on va aller en acheter un autre. Avec une jupe. Et un sac. Ah et des chaussures.
Comment ça, faudrait peut-être que je pense à payer mes factures courantes avant de me mettre à jeter les billets par la fenêtre en achetant compulsivement des chaussures trop petites ? Et quand on me dit que je ne suis pas raisonnable, j’ai un argument imparable : la pièce de ma garde robe que j’ai payé le plus cher, c’est une paire de bottines made in West Germany à 34€95. Donc je peux accumuler, puisque je n’achète que des choses pas chères.
5. Mon addiction à l’alcool
Attention, je ne suis pas sur le point de vous avouer que je me réveille au moins une fois par semaine avec la tête dans mon vomi, ou que j’ai avalé ma bouteille d’Aqua Allegoria lors d’une crise de manque. Je ne serai pas la relève d’Amy Winehouse.
Même, je n’ai jamais été saoule au point d’avoir à me faire raconter ma soirée le lendemain. Jamais eu de black-out. Aucune de mes amies n’a eu à me tenir les cheveux pendant que je dégobillais entre deux voitures. Je n’ai que très très occasionnellement bu une petite bière seule. Je n’ai donc pas spécialement le profil de l’alcoolo type.
Sauf que je suis parfaitement incapable de passer une soirée avec mes amis sans avaler une goutte d’alcool. Oui, bon, en même temps, il est vrai que je n’ai jamais vraiment tenté. Tout simplement parce que l’idée ne m’a jamais ne serait-ce qu’effleuré l’esprit. Un apéro au Perrier, en voilà une drôle d’idée. Pourquoi pas faire des pâtes à la Carbonara avec de la crème allégée tant qu’on y est ?
Comme mes amis, je les vois souvent, des petites mousses bien fraîches en terrasse, c’est assez régulièrement que j’en bois. Et quand c’est pas avec eux que je passe la soirée, c’est avec mon mec. Et il nous faut bien une bonne bouteille de Pinot pour commencer à pouvoir me supporter. Ce qui fait qu’au final, les soirs ou je ne suis ni pompette ni totalement torchée ne sont pas si nombreux. D’autant qu’en plus, je ne tiens pas l’alcool, et que c’est au bout d’un demi-verre seulement que je commence à raconter des blagues de cul en bégayant (croyez-moi, c’est pas beau à voir). De là à dire que ma consommation d’alcool est problématique, il n’y a qu’un pas.
Comme d’hab, c’est cette satanée raison qui va devoir l’emporter. Ce soir, je ferais l’apéro au coca zéro. Mais enfin bon, je m’en fiche, tant que l’INPES ne me met pas en garde contre l’abus de spaghettis et de chaussures à talons, je devrais m’en sortir.
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