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Humeurs & Humours

Je suis nulle en rupture (la preuve)

A l’adolescence, j’ai traversé une période d’opulence dans le domaine de l’amour – ce qui aurait pu être une bonne chose si je n’étais pas une grosse brêle en matière de rupture. Et je compte bien vous le prouver.

Je suis nulle en rupture.

Je sais pas si il existe des expertes de la rupture parmi vous, mais si c’est le cas, merci de me contacter très vite sur [email protected] ou via Twitter pour me donner des cours. C’est urgent.

Je ne sais pas rompre. Je pensais que ça s’apprenait avec le temps, mais je commence à avoir des doutes. Alors y a des fois où je m’en tire plutôt bien – en cas de rupture d’un commun accord par exemple (non ça n’est pas un mythe, ça existe bien, j’ai deux ou trois ex qui pourraient témoigner) – mais alors le reste du temps, je suis plutôt adepte du silence radio en attendant qu’on me demande ce qui va pas et que je puisse enfin hurler ÇA FAIT TROIS SEMAINES QUE J’AI ENVIE DE TE LARGUER MAIS JE SAIS PAS COMMENT TE LE DIRE.

Ou alors, j’me fais larguer, et là c’est réglé – mais c’est un peu moins rigolo. A noter que les anecdotes ci-dessous remontent à AVANT mes 18 ans – depuis j’ai fait quelques efforts, mais je suis pas encore méga douée.

ALLO J’SUIS BOURRÉE TU M’AS SAOULÉE J’TE QUITTE AU TÉLÉPHONE À 4 HEURES DU MAT

Quand j’étais jeûûûûne, je suis sortie avec un mec, H., sans savoir que ça allait être le début d’une longue partie de cache-cache étalée sur deux ou trois ans pendant lesquels nous sommes sortis ensemble six fois (sans compter les flirts d’une soirée, entre deux nouvelle tentatives). La sixième fois, j’ai senti que j’avais fait une connerie et que ça commençait à bien faire. Mais mon gros problème (encore d’actualité, heureusement on se voit moins d’une fois par an), c’était qu’à chaque fois que je le revoyais, je retombais dans la spirale infernale et je mourrais d’envie de me jeter sur lui. Et comme ce pauvre bougre n’avait pas toujours la présence d’esprit de me repousser, c’était reparti pour un tour.

Cette fois, c’est parti d’un truc à la con. On s’est vus, j’ai résisté toute la journée, puis il est parti. Je me suis tournée vers ma meilleure amie et je lui ai dit que j’avais envie de me remettre avec lui, que ça m’avait toute chamboulée de le revoir. Elle aurait peut-être dû me répondre «SANS BLAGUE. Allez, arrête tes conneries, on rentre mater Hercule en mangeant des gâteaux», mais au lieu de ça, prise d’un élan de romantisme, elle m’a crié «COURS LUI APRÈS ET EMBRASSE LE COMME DANS LES FILMS !». Je lui ai donc couru après, mais j’ai pas eu les couilles de l’embrasser tout de suite alors ça a été très gênant pendant quelques minutes. On a finit par se remettre ensemble, et au moment où son meilleur pote m’a chuchoté «lui brise pas le coeur cette fois, fais pas la conne», j’ai compris que j’avais merdé.

Quelques jours ou semaines plus tard, je suis sortie avec une amie pour danser jusqu’au bout de la nuit et me frotter aux corps de beaux inconnus – mes premiers flirts anonymes, ça m’avait rendue toute chose. Vers 5 heures du matin, on a décidé de changer de crèmerie et on est parties avec trois mecs et une autre copine en quête de nouvelles aventures. Je n’avais absolument aucune intention de faire quoique ce soit avec aucun de ces types, mais l’alcool et ma connerie aidant, j’ai appelé H. pour lui foutre les boules (et peut-être le pousser à me larguer). Évidemment, ça ne lui a pas plus de m’entendre hurler «HEIN ? QUOI ? ATTENDS DEUX SECONDES HIHIHI REPOSE MOI CARL-HUBERT C’EST PAS DRÔLE HIIII ARRÊTE TU M’CHATOUILLES» (mais quelle connasse), du coup on s’est engueulés. Et c’est donc bourrée, entourée de trois inconnus, que je lui ai hurlé «PFFF, BAH AZY VA T’FAIRE FOUTRE C’EST FINI VOILÀ T’ES CONTENT ?».

Bravo la France, j’avais de quoi être fière. Mais du coup, on n’est plus jamais ressortis ensemble. (et puis dans ces six fois, y a quand même une fois où il m’a larguée le jour de mon anniversaire pour se venger de mes divers affronts, alors bon).

AH MAIS NON DÉSOLÉE J’SUIS LESBIENNE EN FAIT

Encore un grand moment de gloire. Comme beaucoup d’ados de 16 ans, j’ai vécu une longue et belle histoire d’amour… sur internet. Avec un mec que je n’avais donc, jamais rencontré. Au bout de huit mois, on s’est dit qu’il était peut-être temps qu’on officialise la chose. Pour ce faire, il a décidé de venir me voir à Paris pour passer cinq jours chez moi. Sauf que moi, j’étais pucelle et peureuse, alors j’ai demandé à ma meilleure amie (toujours la même) de dormir chez moi. Pendant cinq jours. Dans la même chambre. Avec mon «mec». Pire : elle dormait avec moi dans mon lit une place tandis que le mec en question dormait par terre sur la chauffeuse (j’allais le rejoindre brièvement le soir pour fricoter, sous les yeux de ma meilleure amie qui tentait désespérément de dormir, avant de retourner dans mon lit). Cadre idéal pour une relation amoureuse, vous en conviendrez.

Sauf que. Au bout de deux jours, je me suis dit que finalement il était mieux en mec virtuel et que j’étais pas super fan de la transition IRL, et j’ai donc décidé de le larguer. En douceur et avec délicatesse. Nan j’déconne. Après environ trois heures de silence que nous avons tous les trois passées dans le salon à regarder dans le vide – je suis la reine de l’ambiance – j’ai pris les choses en main. Avec une ardoise magique

. Sur laquelle j’ai écrit : «désolée mais en fait je crois que je suis lesbienne». Et j’ai demandé à ma meilleure amie de lui apporter.

Ouaip.

rupture

Et après il a pleuré comme j’ai rarement vu pleurer un mec dans ma vie, et je suis allée le voir pour lui demander pourquoi. Ouaip. Et il m’a dit «non mais j’ai reçu un sms d’un pote, rien à voir». Et j’y ai cru. Ce n’est que longtemps après qu’il m’a «avoué» que c’était bien pour notre rupture qu’il pleurait. Si avec ça j’ai pas le karma d’un dictateur chilien, sans déconner…

NON MAIS J’AVAIS OUBLIÉ J’AVAIS PROMIS QUE J’RESSORTIRAI AVEC LUI EN FAIT !

Quand j’avais 16-17 ans, j’ai découvert, et exploré, ma bisexualité. Dans mon groupe de potes on était tous plus ou moins ouverts d’esprit sexuellement, ce qui fait qu’on ressemblait un peu à un groupe échangiste par moments, mais c’était rigolo. Sauf que quand on aime bien les filles et les garçons, ça fait certes, plus de choix, mais aussi plus de dilemmes.

J’avais décidé pour la énième fois de ressortir avec H. (cf. point n°1) et on avait convenu qu’on se roulerait la pelle de l’accord un samedi après-midi sous l’opéra Bastille (où on trainait tous les samedis) (oui, les gothiques qui faisaient les cons, se roulaient par terre, et foutaient le bordel sous l’opéra, à l’époque, c’était nous). Sauf qu’il a mis du temps à arriver ce jour là, et que P., ma première petite amiE officielle, m’a fait part de son désir de remettre le couvert. Con comme j’étais, j’me suis dit que ce serait bête de refuser, et nous nous sommes donc mises à nous bécoter furieusement pendant de longues, très longues minutes, contre un mur. Puis on m’a tapé sur l’épaule, pour me signaler qu’on avait un spectateur un peu particulier – H., dépité, qui n’a pas trop compris sur le coup – après tout, c’était sa langue qui était censée explorer mes amygdales, pas celle de P. Comprenant mon erreur, je me suis tournée vers P. et je lui ai dit «putain, désolée, j’avais zappé mais j’devais sortir avec lui en fait… On r’met ça ?» et je me suis jetée dans les bras de H. pour reprendre ma gymnastique linguale.

Classe et diplomatie.

HEIN ? QUOI ? J’T’ENTEND PAS J’SUIS À UN ANNIV ? TU VEUX QUOI ? HM, ATTENDS C’EST MA CHANSON LÀ, YÉÉÉÉÉ WOOWOOOO… ROMPRE ? AH MAIS OUAIS GRAVE PAS D’SOUCIS ÇA M’ARRANGE, CIAO, BOOGIEWOOGIE

J’ai mis pas mal d’années avant de connaître ma première rupture difficile, et ça m’a d’autant plus retournée du fait que les choses aient été vachement simples dans le passé. Comme ce fut le cas avec C. – il s’agissait d’une rupture d’un accord quasi-commun. On était ensemble depuis trois semaines, mais il ne venait à Paris qu’un weekend sur deux, donc c’était déjà vachement mal parti. Alors que ça commençait à s’essouffler, il a sûrement senti qu’il fallait agir vite avant que je prenne les devants, et m’a appelée pour rompre.

Sauf qu’à ce moment là, j’étais en pleine fête d’anniversaire en train de shaker mon booty furieusement jusqu’au bout de la night. J’avais vraiment autre chose à foutre que de me battre pour mon couple vieux de trois semaines. J’avais déjà un peu de mal à entendre ce qu’il me disait, rapport au volume de la musique qui menaçait de péter toutes les vitres du quartier, mais en plus de ça je prenais un malin plaisir à hurler par-dessus pour prouver au monde que je connaissais les paroles. Ce qui a donné lieu à l’une des conversations les plus infructueuses de ma vie.

«- Allo, Jack ? – HINHIN, GO SHORTY, IT’S YOUR BIRTHDAY, WE GON’ PARTY LIKE IT’S YOUR BIRTH… QUOI ? C’EST QUI ? – C’est C., t’es où là ? – HAHAHA VAS-Y VIENS JEAN-KEVIN TU FAIS LA BIATCH ET J’FAIS 50CENT – Hého, Jack !!!! – Hein quoi ? Ah ouais, scuse, tu voulais quoi ? – Bah en fait j’me disais que ça allait pas trop bien entre nous en ce moment et… – …hmmmm han yeahyeaaaaah VAS-Y BOUGE TON BOULE BRENDA… OH TÉMA Y A THOMAS ET HENRIETTE QUI S’ROULENT DES PELLES LÀ-BAS – …et donc j’me suis dit qu’il valait mieux en rester là. – HAHAHA… ATTENDS T’AS DIT QUOI J’AI PAS ENTENDU SORRY EH LES MECS IL RESTE DES CHIPSTERS ? – J’DIS QU’IL FAUT P’TET QU’ON EN RESTE LÀ TOI ET MOI – AH OUAIS ! PUTAIN BAH OUAIS GRAVE ÇA M’ARRANGE, T’AS RAISON, ÇA VA NULLE PAR T’FAÇON – …Non mais on peut p’tet en parler voir si on peut arranger les choses ‘fin chai pas j’ai dit ça comme ça mais on peut voir p’tet qu.. – Nan mais t’as raison, faut qu’on arrête de s’voiler la face on va nulle part, ALLEZ J’TE LAISSE ILS ONT MIS SISQO HAHAHAHA ! – Non m… – *clic*»

Qui a dit que je n’étais pas une fille classieuse ?

Alors ok, avec toutes ces histoires, vous êtes en droit de vous demander quel genre de monstre je suis. Mais rassurez-vous : J’AI CHANGÉ. Je vous jure. Et puis n’allez pas me dire que vous étiez du genre «petite copine modèle» à 17 ans vous hein. Et si vous l’étiez, bah vous avez bien de la chance. Ceci dit, rassurez-vous, j’ai su garder un bon contact avec la majorité de mes ex. Preuve qu’ils n’ont pas été siiii traumatisés que ça au final.

À lire sur GentleMec.com : Larguer sans crier gare, une leçon de gentilhommerie du Dr. Howdy


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Les Commentaires

19
Avatar de Flo0
5 mars 2014 à 01h03
Flo0
Mwahahahahaha j'adore tes articles, à chaque fois tu me fais rire (bon, sauf quand c'est pas drôle, m'enfin normal, quoi).
Réaction sur un article qui date, mais bon tant pis. Ouais, c'est hardcore, t'es assez costaude niveau ruptures cruelles. Mais avec du recul, c'est drôle.
Je suis assez mauvaise dans les ruptures aussi, en fait, j'ai même tendance à les prévoir à l'avance, genre à mettre les choses à plat dès le début.
Enfin c'est pas vrai. Je fuis. Nan mais genre vraiment. Genre je fais la morte, je louvoie pour ne pas le croiser, je ne réponds plus au téléphone, et puis un moment, je me fends d'un "désolée j'suis naze, j'y arrive pas"... Bon, ça c'était ma première expérience, j'avais 16 ans, moi aussi, et l'amûûûûûûûûûr c'était un truc particulièrement flippant. Ça l'est toujours, d'ailleurs.
Du coup, ce fameux mec a fini par se rapprocher de ma meilleure pote  qui arrondissait (essayait d'arrondir) les angles entre nous (nan parce que j'ai fui, mais j'étais quand même très amoureuse de lui. Va comprendre.) Et j'ai fini par faire l'entremetteuse entre eux. Si si.
C'est pas la palme, quand on y pense ? (Le pauvre garçon est très certainement plus heureux comme ça. C'est le premier couple que j'ai formé avec mes petites mimines, et six ans plus tard, ils sont toujours ensemble. Si j'arrive pas à ouvrir ma librairie, j'ai peut-être un avenir en agence matrimoniale, qui sait ?)
Alors bon, j'en ai eu deux-trois autres, des histoires glorieuses dans ce genre (sans copine à caser pour la deuxième partie du film), mais c'est mon premier copain, à mes 22 ans (nan, vraiment, c'est pas mon trip) qui a un peu morflé.
Déjà, au départ, j'ai accepté de sortir avec lui sans grand enthousiasme, parce que bon, fallait bien s'y mettre, hein. Et je lui ai aussi dit que je partais à l'étranger dans six mois et qu'il y avait l'été avant, donc de toute façon c'était over dans quatre mois. C'est pratique.
Enfin dans un coin de ma tête, j'avais quand même l'espoir de devenir folle amoureuse. C'est pas arrivé. Au contraire (je me suis un peu forcée, parce qu'on arrêtait pas de me dire que "l'amour ça vient après" et qu'il faut faire des concessions, et tout ce genre de conneries). Du coup, les quinze derniers jours avant le fameux été, j'en avais ras-le-bol, et je mentionnais régulièrement mon voyage. Histoire de l'habituer, quoi.
Pis finalement je lui ai carrément dit : "Bon, c'est quand qu'on arrête ? Nan parce que là ça suffit, hein ?"
Voilà, il a pas trop eu le choix.
Eh ben c'était ma première vraie rupture (ouais, bon, la seule) et j'ai ressenti un soulagement intense au moment où elle a été officielle.
C'était certainement pas cool pour lui, mais qu'est-ce que ça fait du bien !
Cette histoire n'est pas aussi hilarante que les tiennes, Jack, mais je veux bien rejoindre ton club, si tu en crées un. (Membre honoraire, hein... Pas assez de level, encore =) )
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