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Culture

Broadchurch saison 2, un renouveau haletant jusqu’au bout (SPOILERS !)

Voilà, la saison 2 de Broadchurch vient de se terminer, sur un final qui a coupé le souffle à des milliers de téléspectateurs. Alors, cette saison : verdict ?

Publié initialement le 24 février 2015

Mise à jour du 6 avril 2015 — La saison 2 de Broadchurch est diffusée en France, à partir de ce lundi 6 avril 2015, sur France 2 !

C’est un épisode final intense qui a clôturé la saison 2 de Broadchurch ce lundi 23 février 2015. Oui, je note bien la date pour me souvenir de cette soirée, passée les yeux écarquillés devant mon écran et les dents plantées dans ma couverture, au lieu de dormir. Intense, c’est le mot. Tout le long d’un épisode de 50 minutes, il faut le faire.

Et ma foi, ce n’est pas comme si on ne s’attendait pas à une entrée en matière, disons… « coup de poing ». L’épisode 7 s’était terminé sur un cliffhanger scandaleux (oui madame, scandaleux), pas vraiment du style de la série, et qui ne laissait la place qu’à deux alternatives : Joe Miller, coupable, ou non coupable ? Le dénouement tant attendu de toute la saison 2, rien que ça.

Ah, mais prenons les choses dans l’ordre.

À lire aussi : 3 bonnes raisons de regarder Broadchurch

Broadchurch, une saison 2 comme sur des montagnes russes…

Contre toute attente, la reprise de la série, depuis le dénouement final d’une première saison de Broadchurch adulée par la critique, s’est avérée un peu décevante. Certes, cette saison 2 démarre sur les chapeaux de roues, avec le revirement total et, avouons-le, inattendu de Joe Miller qui plaide non coupable, quand tout indique que c’est lui qui a tué Danny (il a avoué !). On se demandait comment les scénaristes allaient bien pouvoir trouver une nouvelle intrigue une fois l’assassin démasqué… eh bien paf ! Un procès. Vous l’aviez vu venir, vous ?

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Mais passé ce coup de théâtre nécessaire, qui donnait une raison d’exister à cette saison, ça s’essouffle. Et soudain, surgissant de nulle part, Alec avoue qu’il travaille toujours sur l’affaire Sandbrook, et qu’il cache un témoin, Claire Ripley (Eve Myles) à Broadchurch. On comprend mieux ce qu’il fiche toujours là à se ruiner la santé en bord de mer, mais tout de même : Sandbrook, vraiment ?

Un épisode passe, puis deux, l’horrible procès commence en parallèle de la nouvelle enquête officieuse, et le téléspectateur de peu de foi se demande où on va. Beaucoup autour de moi ont regretté de ne pas pouvoir enchaîner les épisodes comme lors de la saison 1, pour lutter contre ce qui ressemble à un coup de mou dans la série.

Mais s’agit-il vraiment d’un coup de mou ? Avec le recul, ces épisodes me paraissent plutôt bien pensés. Les nouveaux personnages se mettent en place de façon naturelle, les anciens rivalisent de comportements et de révélations inattendues (Mark, une lettre, pour quitter ta femme, vraiment ? MAIS TU AS QUEL ÂGE ?), et le procès n’en finit pas de nous désespérer et de nous faire perdre foi en l’humanité.

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Et c’est précisément le problème. Le début de la saison, c’est la déprime totale. Rien ne va. L’avocate Jocelyn Knight, en la personne de Charlotte Rampling, est fantastique, mais il n’empêche que l’accusation (donc la famille Latimer et toutes les victimes « indirectes » de Joe Miller) n’arrête pas de s’en prendre plein la gueule sans jamais réussir à faire face.

On y croit, à chaque fois ! Et puis Sharon Bishop (Marianne Jean-Baptiste) nous met un petit taquet et tout le monde est par terre. Pendant ce temps, Alec, et maintenant Ellie, tentent de se changer les idées en résolvant définitivement l’affaire Sandbrook… et chaque fois qu’on croit tenir un truc, ça foire aussi !

Niveau ascenseur émotionnel, ça se tient là. Et malheureusement, ça a pu en perdre certain•e•s en chemin.

Des personnages qui nous rattrapent au vol

Personnellement, je n’ai jamais pu ne serait-ce qu’envisager de mettre un peu la série de côté, ou d’attendre que plusieurs épisodes passent (bon, je l’ai fait une fois, mais on m’a obligée). Bien sûr, moi aussi j’avais envie de frapper l’avocate de ce sale enfoiré couard de Joe. Mais ça montre bien à quel point le personnage était convaincant, et Marianne Jean-Baptiste excellente dans son rôle.

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D’ailleurs, il n’y a pas une seule faute note dans ce casting. J’étais tombée amoureuse de Beth Latimer, incarnée par Jodie Whittaker, pendant la première saison — un personnage formidablement bien joué et écrit, une femme et une mère sans cesse déchirée par la douleur, et qui fait face à la situation comme je ne pourrais jamais le faire.

Et avec cette saison, sont arrivés entre autres l’avocate Jocelyn Knight (Charlotte Rampling) qui était bien cachée tout ce temps, et ce couple de grands tarés que sont Lee Ashworth et Claire Ripley. Quand d’un côté Jocelyn nous surprend avec sa force d’esprit retrouvée et sa jolie romance avec Maggie, les deux autres viennent déféquer (c’est une image) sur notre foi renaissante en l’amour.

Ces deux-là sont d’énormes psychopathes, d’une complexité à nous laisser la bouche ouverte devant notre écran. Ce sont eux, en s’attirant, se repoussant et s’envoyant des crasses et des baffes non-stop, qui font partir le déroulement de la saison dans tous les sens. Tout ça pour finalement nous mettre une belle claque, lorsqu’on se rend compte que leur couple n’est pas tout à fait celui que l’on croyait.

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Ils avaient l’air si choupi…

Même Sharon ne reste pas simplement ce personnage que l’on adore détester. Qu’on les excuse ou non, elle aussi elle a ses propres motivations. Et puis, n’oublions pas qu’elle fait son travail… Doit-on blâmer le système judiciaire ? Oui ? Non ? Le débat est clairement ouvert, du début jusqu’à la fin de cette saison.

Broadchurch, une série… réaliste

Quant à l’étrange duo Alec/Ellie, les frictions et les frustrations ne manquent pas, mais ils n’ont jamais été aussi efficaces et complémentaires, tout en échappant (ouf !) à une romance malvenue. Ces deux-là ne sont pas fait pour s’entendre comme larrons en foire. Mais ils couvent tous les deux une colère profonde qu’ils ont besoin d’assouvir, et sur ce point, ils se comprennent.

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[Intermède fangirl] Aaahhh Alec Hardy qui reprend du poil de la bête après son opération ! Cette petite diatribe jouissive contre Ashworth dans toute la splendeur de son accent écossais et de son optimisme retrouvé ! Aaahh, David Tennant ! Ciel, je… je défaille. [Fin de l’intermède fangirl]

À lire aussi : Alec Hardy (David Tennant) de Broadchurch — Les Fantasmes de la Rédac

Et c’est, à mon sens, ce qui fait la réussite de Broadchurch, au-delà d’un scénario bien ficelé qui casse un peu les codes : de vrais personnages, complexes, et crédibles. Pas qu’on les comprenne tous, et encore moins qu’on s’y identifie, mais c’est ce qui les rend réels. On n’aime pas le personnage de Joe, sa lâcheté et son acharnement incompréhensible à retourner dans sa ville pour retrouver sa petite vie comme s’il le méritait (« I was found innocent », ET DONC ?).

Mais il impose le doute aussi bien que le malaise, à se croire innocent quand tout le monde sait qu’il est un meurtrier et un pédophile. Pour lui, il aimait Danny : c’était de « l’amour pur ». Il ne l’avait jamais touché. Mais peut-on garantir qu’il ne l’aurait jamais fait ? Et au-delà du meurtre, aurait-on pu le traîner en justice pour autant ? Voilà des questions que notre société se pose encore.

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Et est-ce qu’on parle de Ricky Gillepsie, individu trouble et perturbé s’il en est, qui non seulement tue sa nièce (qu’il voulait apparemment… se taper ?) dans un accès de rage et cherche aussitôt à dissimuler le crime, mais qui vraisemblablement se balade avec une flasque chargée de Rohypnol (la « drogue du viol ») pour droguer les femmes en soirée ?

Non, Broadchurch n’est pas une série qui nous fait nous sentir bien. Ce n’est pas une production hollywoodienne dans laquelle la justice l’emporte, dans laquelle le héros connaît un happy end qui lui permet, sinon de retrouver sa vie d’avant, d’embrasser l’avenir avec sérénité. Broadchurch est, pour le meilleur et pour le pire, une série crédible. Dans laquelle le système judiciaire n’est pas toujours efficace, dans lequelle des parents brisés essaient de se relever, au nom de leur enfant perdu et du bien-être de ceux et celles qui sont encore là.

Bref, c’est une série où à la fin, une fois sa tâche menée à bien, le héros ne reçoit aucun signe de gratitude délirante, ne ressent aucune fierté particulière. Sa vie continue, et peut-être même qu’il ne sait pas où aller. Mais c’est la vie.

Le saviez-vous ? L’aventure continue dans la joie et la bonne humeur en 2016 : Broadchurch a été renouvelée pour une saison 3. On recommence : mais qu’est-ce qu’ils vont bien pouvoir raconter cette fois ?!


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

14
Avatar de Syew
4 mai 2015 à 22h05
Syew
Ayé ! Fini la saison 2 moi aussi.
Moi et Broadchurch, c'est une belle histoire d'amour, la saison 1, c'était mes soirées lors de mon échange en Allemagne ! (Oui, oui en Allemagne, aucun rapport mais des bons souvenirs !)

Donc, bon, bien que je me sois rendue compte 5 ans plus tard (enfin, trois semaines) que la saison 2 avait été diffusée en France, y'a bien fallu que je rattrape (en VO, bien sûr, siouplé, même si Charlotte Rampling a affirmé adorer la VF).

Par contre, y'a que moi qui a eu un gros kif sur Lee Ashworth (James D'Arcy) ?
Contenu spoiler caché.

Bon, par contre, j'me sens bizarre après cette saison 2. La saison 1 était excellente, et pour moi, la saison 2 est un peu en-dessous, à la fois du génie et du brouillon. N'empêche que c'est une saison excellente quand même, avec une photo de ouf (j'ai tellement adoré la photo, les changements de focus caméra au poing, je vous aime les mecs, vous savez filmer, c'est tellement rare dans les séries, et même au ciné, malheureusement).

Contenu spoiler caché.
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