Malgré les règles de monétisation diffusées par YouTube mardi dernier, les créatrices de vidéos sur la plateforme ne comprennent toujours pas pourquoi certaines de leurs vidéos sont démonétisées.
L’appel des Internettes à YouTube sur la démonétisation
L’association Les Internettes, qui aspire à donner de la visibilité aux vidéastes féminines francophones, appelle YouTube à révéler plus en détails les conditions de démonétisation des vidéos.
Nombre de femmes sur YouTube s’exprimant sur la sexualité, les règles, l’IVG ou encore le plaisir sexuel voient leurs créations audiovisuelles démonétisées.
Cela signifie que les créatrices ne peuvent pas être rémunérées pour leurs vidéos abordant ces sujets. Elles ne seraient pas adaptées aux annonceurs et sont soumises à une limite d’âge.
Clemity Jane, « championne de la démonétisation » selon Les Internettes
Un des exemples les plus flagrants est la chaîne de Clemity Jane. La Youtubeuse parle ouvertement de sexe, d’éducation sexuelle et de plaisir féminin.
Elle explique que malgré les 200 000 vues en moyenne sur chacune de ses vidéos, elle ne touche que 15 dollars.
C’est peu.
Manque de transparence sur les règles de monétisation de YouTube
Le problème, selon le communiqué des Internettes publié le 22 janvier, c’est que les conditions de monétisation de YouTube ne sont pas claires.
Avec le hashtag #MonCorpsSurYoutube largement relayé sur madmoiZelle en mai 2018, les Internettes espéraient alerter YouTube sur l’opacité de leur règlement de démonétisation des vidéos sur le corps féminin, considérées au même titre que de la pornographie dans de nombreux cas.
Ainsi des vidéos sur l’acceptation de soi, sur les règles, l’endométriose, la sexualité féminine mais encore bien d’autres sujets typiquement liés aux femmes ont été démonétisées voire censurées.
Et ce, même lorsqu’elles ne montrent pas de corps, de nudité, ni de scènes sexuelles.
Ironie du sort, la vidéo des Internettes sur la campagne #MonCorpsSurYouTube a elle-même été démonétisée par l’algorithme.
Elle a été remonétisée suite à une vérification manuelle (lorsqu’une vidéaste signale une vidéo démonétisée à YouTube, une personne de la plateforme la vérifie et peut réactiver cette option manuellement).
Les Internettes et YouTube, vers un dialogue pour la liberté d’expression des Youtubeuses
Les Internettes demandent aujourd’hui frontalement à YouTube de s’exprimer plus clairement sur les règles autour de la monétisation des vidéos.
L’association échange déjà avec le géant de la vidéo sur Internet afin de donner l’opportunité à toutes les créatrices de contenus de pouvoir vivre de leur travail.
Mais aussi de jouir d’une plus grande liberté d’expression au même titre que leurs homologues masculins.
Mais au delà de YouTube, elle souhaite faire comprendre aux annonceurs qu’il est temps de s’adapter à l’époque et de suivre l’évolution de la société.
Dans son communiqué, l’association précise :
« Nous attendons de YouTube plus de transparence sur les motifs de démonétisation, avec l’envoi d’un timecode désignant les passages problématiques dans les vidéos.
Des annonceurs, nous souhaitons connaître les raisons motivant leur refus de diffuser des publicités sur des vidéos abordant certains sujets féminins. »
Pour suivre et soutenir Les Internettes, rendez-vous sur Facebook, sur Twitter, sur YouTube et sur leur site.
À lire aussi : Soutenez les Internettes, l’asso qui promeut les créatrices de contenu sur YouTube !
Les Commentaires
Plus sérieusement, ce n'est pas la première fois que leur bot me donne l'impression de fonctionner à deux vitesses, voire de façons aléatoire. Le nombre de fois où j'ai vu des usagers enfreindre le copyright, voire le règlement en toute impunité. À se demander si ils ne confient pas le codage du bot à un sous-traitant miséreux, tout comme les gros RS sous-traitent la modération à des sociétés basées dans le tiers-monde (véridique).