Publié initialement le 17 septembre 2014
Je dois t’avouer un truc : je déteste le terme « plan cul ». Je le trouve vulgaire et pas respectueux. Pourtant, mes plans cul, je les ai tous respectés !
J’en ai eu quelques-uns. Je n’avais pas envie d’être en couple avec eux, mais ils me plaisaient physiquement et il y avait une sorte de connexion sympa entre nous. Je n’ai jamais voulu avoir des « amis avec arrangement », parce qu’une fois qu’une personne devient mon ami-e, je suis incapable de le/la voir comme un être sexué. Ce que j’aime bien, quand je suis célibataire, c’est avoir quelqu’un avec qui partager de la junk food et ouvrir plein d’emballages de préservatif, rire et faire du sexe et discuter et porter pas trop souvent des vêtements.
Il n’y a pas de règles pour un plan cul réussi, mais il y a bien quelques erreurs que j’ai relevées chez les autres ou chez moi et que j’essaierai de ne pas reproduire. Voici une typologie non exhaustive pour recenser quelques-unes des histoires que j’ai vécues. Peut-être que tu pourras en tirer un ou deux enseignements. Peut-être pas. Peut-être que tu t’y reconnaîtras. Peut-être pas non plus. On sait pas !
Note : du coup, comme j’aime pas dire « plan cul », je remplacerai autant que possible par « PC ». Pour Plan Cul, donc. Rien à voir avec le Parti Communiste.
Le PC qui ne croyait plus en l’amour
Y a des gens, t’as l’impression qu’ils font tout pour être un cliché de bout en bout. C’est comme si leur volonté, c’était d’avoir l’air d’un personnage de film. Je critique pas, je juge pas non plus : j’en suis un aussi parfois, de cliché. Comme quand je déprime le dimanche après-midi et que je regarde la pluie en culotte et débardeur sale en fumant des clopes, jetant quatre regards sur mon portable à la seconde pour voir si la personne dont j’ai envie d’avoir des nouvelles a enfin décidé de m’en donner.
Mais forcément, quand les autres sont des clichés ambulants et que ça a un impact sur ta vie à toi, c’est pas pareil. C’est justement pile comme ça qu’était un de mes plans cul. Cliché. Comment ? En me rappelant, après chaque coït, que « vraiment, je veux pas m’engager, je ne crois plus en l’amour alors on se fait juste plaisir, ok ? ».
C’était chiant. C’était chiant parce que, déjà, j’avais l’impression qu’il remettait constamment en cause ma compréhension de notre relation. Comme s’il insinuait « toi, femme, tu tombes amoureuse comme t’éternues, c’est ton cerveau qui veut ça, alors vaut mieux que je te le rappelle avant que tu chiales ta race devant ma porte en pleine nuit pour que je réponde à tes textos : au moins, t’es prévenue ». Ça va bien cinq minutes, mais si les termes du contrat sont bien établis dès le départ (ce qui était le cas), je suis pas con, pas la peine de me le répéter à chaque fois !
Pour moi, la communication est primordiale dans les PC, mais surtout quand les sentiments de l’un ou de l’autre changent – et là, autant en parler tout de suite, pour voir si c’est la même chose pour l’autre et soit ne plus se voir, soit tenter un truc plus «««« sérieux »»»». Sinon, est-ce vraiment nécessaire ? Répéter la même chose à chaque rapport, ça sonne comme un bourrage de crâne des plus pénibles !
En plus, c’est bien mignon de ne plus croire en l’amour tellement on a morflé, mais il se trouve qu’on morfle tous avec les choses de l’amûr. Personnellement j’étais toujours tentée de beugler le fond de ma pensée sans prendre de gants, à savoir :
« MAIS ARRÊTE ! Regarde, moi, je crois pas à l’amour AVEC TOI, effectivement, mais sinon j’y crois, enfin quand je pense à y réfléchir. Cesse de geindre tous les quarts d’heure, j’ai compris qu’on serait jamais ensemble et tu sais quoi ? C’est bien parce que moi non plus j’en ai pas envie, sinon je serais complètement maso vu que tu répètes huit fois par jour que t’as pas envie d’être en couple. »
À la place, je me contentais de soupirer et de lui rappeler que « oui, je sais, t’inquiète ». J’avais pas envie de le vexer et ça m’agaçait tellement que ne je voyais pas comment dire les choses plus calmement. Heureusement pour moi, ça s’est vite terminé. Tu sais pas la meilleure ? Parce qu’il est tombé amoureux d’une autre fille !
C’était bien la peine de me briser les ovaires.
Oh, tu crois pas en l’amour ? Parle-moi donc de ta nouvelle meuf.
Le PC qui tombait amoureux
Après plusieurs rendez-vous à base de pizzas, de fornication, de racontage de vie et de visionnage de films, mon PC de l’époque a pris une grande inspiration et m’a avoué qu’il m’aimait un peu plus que bien. Je m’y attendais un peu, parce que même si c’est normal de se faire des compliments entre gens qui se font physiquement du bien, il était vraiment pas radin de la louange.
Ce fut à mon tour de prendre une grande inspiration pour lui faire comprendre que moi, non, même si j’avais énormément d’affection et de respect pour lui et que je l’estimais grandement. Y a pas vraiment de bonne façon de faire comprendre qu’on ne développe pas les mêmes sentiments que l’autre. Ça rend toujours triste et ça fait mal au coeur, pour de vrai.
Faut pas croire que quand on est celui qui ne tombe pas amoureux, on se fout totalement de tout, hein.
Le PC dont on tombe amoureux
C’est hyper dur, parfois, de rester constant. De développer des sentiments à force de se voir et d’espérer que ce soit pareil pour l’autre.
J’ai été cette personne qui avoue être en train de tomber amoureuse à un PC. J’ai été cette personne à qui on a dit quelque chose qui commence par « Désolé, mais… ».
Effectivement, c’est dur de se déshabituer à la présence de l’autre deux ou trois fois par mois, mais j’ai préféré complètement couper les ponts (c’était même pas un ami à la base, ce qui est fort pratique) et me faire à l’idée. On s’en remet, promis.
Le PC qui avait la flemme
Je sais bien : souvent, la libido varie. On n’a pas toujours envie de forniquer. Et même si l’appétit vient en mangeant, on a encore moins souvent envie de prendre les transports pour forniquer. Quand mon plan fion du moment annule notre rendez-vous une fois parce qu’il est fatigué alors qu’il finit tous les jours le boulot à 17h, je comprends totalement. Je soupire à peine d’agacement, c’est dire. Je vais m’éponger la culotte, j’enfile un gros pull, je me lance une série et en dix minutes, c’est oublié.
Mais quand l’annulation devient récurrente alors qu’il me confirme qu’il a envie de moi et de me voir, quand il fait tout de suite dériver la conversation sur un échange de sextos et sexpics, et surtout, quand je réalise d’un coup qu’il annule seulement quand il vient chez moi, et pas quand je vais chez lui, là, c’est pas pareil.
« Bah j’peux pas venir j’suis déjà en pyjama »
Je sais bien qu’avoir un PC, ça demande pas le même effort qu’être en couple. Mais ça demande quand même un peu d’entretien, un peu d’équilibre, sinon, c’est qu’il n’y a plus forcément de respect !
Comme tous les autres types de relation entre êtres humains, finalement.
Le PC qui étale
Quand on est en PC, on sait bien que l’autre a le droit d’aller fricoter ailleurs. On sait bien que nous aussi on l’a, ce droit. C’est cool, frais et détendu du slip, mais il y a un mais…
Quand ton PC étale ses conquêtes sur les réseaux sociaux, en vrai, au téléphone ou par texto, ça l’est moins. C’est comme si, d’un coup, pouf, le respect n’existait plus. Savoir que l’autre couche, dans ce cas de figure relationnel, ça me dérange pas. Savoir avec qui et quand, beaucoup plus. Ça sonne un peu comme de la comparaison forcée et j’ai toujours trouvé qu’il y avait rien de plus désagréable.
Cette photo extraite de Sex Friends me rappelle de ne jamais aller voir mon PC à l’improviste.
Le PC qui me prenait en photo sans mon consentement
Je sais pas si tu as déjà eu affaire à ce type de personne. Leur intention n’est pas forcément mauvaise, mais elle m’a généré un petit paquet d’angoisses.
Une fois que j’étais allongée sur le ventre en train de glander nue, j’ai eu envie de dire quelque chose à mon PC et je me suis retournée… Pour le surprendre en train de me photographier. Ok, j’étais de dos. Ok, on ne pouvait donc pas me reconnaître. Sur le coup, j’étais même flattée. Mais quand la relation s’est terminée, j’ai eu un peu peur : et si il la montrait à des gens, cette photo ? Et si il en avait d’autres, genre, avec ma tête dessus, pendant que je dormais ou quelque chose du genre ? Et si un jour, il m’en voulait d’un truc et qu’il se vengeait en la montrant à plein de gens ?
J’ai eu de la chance : ce PC est quelqu’un de bien, et son portable de l’époque est pété. Je pense pouvoir lui faire confiance. Mais je sais qu’avec d’autres, je redoublerais de prudence.
S’agirait pas que d’autres personnes que celles que j’ai choisies puissent compter le nombre de poils que j’ai dans la raie.
Et toi, quels types de plan cul t’ont marquée ?
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Les Commentaires
Pour moi considérer à un moment donné et avant tout sa/son partenaire comme un simple objet sexuel et (chercher à, vouloir) l'utiliser à ces fins c'est un élément de domination/réduction de l'autre symptomatique du patriarcat. Et se permettre de le noter son Pc... sauf à être soi-même irréprochable... Bof.
Quand sur les applis, les sites il y a des centaines de profils qui viennent s'afficher devant soi sans qu'on les ait demandés c'est aussi une forme d'agression, de harcèlement mais là c'est accepté. Quand on considère faire son marché et se mettre en vitrine comme un objet, il ne faut pas s'étonner qu'on soit considéré-e comme tel parfois. Il faudrait un SAV d'ailleurs...
Je ne comprends pas bien ce qu'il y a d'excitant à être un lot de consolation en attendant mieux et sachant que pour pouvoir estimer les autres il faut un minimum d'estime de soi: ce qui n'est pas le cas là.
Donc pour moi les Pc sont un peu un concentré de conso gratuite d'humain digne du patriarcat, sous couvert de pseudo attention.