Le 31 janvier 2019
Je suis dans un collège privé du nord de la France. Je précise « privé » pour insister sur le côté habituellement coincé de mes camarades…
Ce que je m’apprête à vous raconter aujourd’hui, c’est une histoire de slut-shaming qui finit bien, et qui commence avec ma première fois.
Ma première fois, géniale et secrète
Il y a deux ans de cela, je suis sortie avec un garçon plus âgé que moi et j’ai fait ma première fois avec lui.
Tout était parfait, j’étais vraiment en confiance et je l’aimais énormément.
À part quelques amies proches, personne n’était au courant de notre relation. Nous avons finalement cassé mais j’ai gardé un très bon lien avec lui.
Après notre rupture, j’ai commencé à parler de ma première fois avec de plus en plus de gens, mais ça restait quelque chose de plutôt secret.
Puis un pote, qui n’a pas brillé par sa discrétion, a cru bon d’ébruiter l’affaire.
Toute sa classe a vite été au courant, les élèves ont commencé à en parler entre eux, avec les autres classes. En une recréation, tout mon collège le savait.
Devenir « la pute du collège »
À ce moment là, j’ai réalisé que la réputation qu’on m’attribuerait serait très vite celle de « la pute du collège
».
J’avais cette sensation horrible que tout le monde me regardait. Dans les couloirs, j’entendais les gens chuchoter derrière moi. Certains venaient m’en parler directement. Je croyais vivre un enfer…
Sauf que, depuis un an, je lis et regarde les vidéos de madmoiZelle.
Grâce à vous, la rédac, à vos conseils et votre état d’esprit, j’ai eu une réaction que je n’aurais jamais pu avoir avant.
J’ai réalisé qu’un garçon aurait été fier de son acte et que je n’avais pas à avoir honte au prétexte que j’étais une fille.
Comment j’ai fait face au slut-shaming
Le lendemain, je suis retournée au collège avec le sourire et l’envie de faire changer les choses.
À chaque personne qui venait me parler de ma première fois, je répondais avec le sourire et sans aucune gêne. Les gens ont compris que les critiques ne m’atteignaient pas et ils ont vite cessé.
À ce moment-là, il s’est produit quelque chose de magique.
Je me suis assise avec quelques amies et elles ont commencé à me poser des questions. Elles avaient plein d’interrogations et personne n’avait jamais osé parler de ces sujets.
Lever le tabou du sexe
Les garçons ont commencé à venir à moi, non pas avec des blagues lourdes ou des rires moqueurs mais, comme les filles, avec l’espoir que je réponde à leurs questions.
Nous avons parlé pendant deux heures. Les gens me remerciaient d’avoir crevé l’abcès et d’avoir ouvert le débat sur des questions que tout le monde se posait.
Maintenant, si quelqu’un fait une réflexion déplacée, je suis défendue par TOUTES les personnes présentes.
Alors merci madmoiZelle, car sans vous je serais restée dans la honte d’un acte dont j’étais heureuse et fière. Mes camarades auraient continué à me critiquer et personne n’aurait levé le tabou de la première fois !
À lire aussi : Est-ce que la première fois, ça fait mal ?
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Les Commentaires
Comme le tabou des règles, si on en parle pas de façon libéré, les gens vont continuer a être gêné et dire les choses habituels que c'est sale ou que ça se fait pas d'en parler. Mais si on en parle librement, sans tabou, le gêne s'enlève parce qu'au final, on s'habitue d'en parler tout le temps. Tout comme le sexe. J'aime parler de sexe comme les femmes dans Sex & The City. En fait, c'est cette série qui m'a aidé à arrêter le tabou sur tout ce qui me gêne d'en parler. Elles me donnent envie d'avoir la quarantaine et de pouvoir parler de tout sans chichi et même d'en faire des blagues. -Ah oui, j'ai eu une nuit splendide avec deux mecs bien membrés ou ah non, ca va pas, je crois que mon ventre a décidé d'avoir le diarrhée. Etc. Ça me fait rêver ces journées banales de pouvoir parler sans gêne.