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Sarah Jessica Parker / Carrie Bradshaw

Il était une fois… (souviens-toi des premières minutes du pilote de Sex & the City) une comédienne de seconde zone qui enchaînait les rôles bidons. Un jour de l’an 1998, elle rencontra le producteur d’une série qui allait faire d’elle une icône des années 2000. Il lui présenta sa marraine, la bonne fée Patricia Field, fashion designer de la série. La jeune femme à l’allure de grenouille se transforma alors en bête de mode…

Oui, parce que, à la base, Sarah n’est pas vraiment une icône glamour. Un long nez, des yeux rapprochés, les joues creuses. Un corps de crevette (la bête affiche une silhouette maigrichonne d’1m62). Des rôles pas très consistants dans des films et téléfilms pas très brillants non plus.
Et même dix ans après le début de la gloire, elle n’est pas universellement adulée. En témoigne, son titre de « fille la moins sexy de l’année » qui lui a été fraîchement décerné par un site-Internet-qui-aime-les-filles-à-gros-nénés, à cause de – je cite – sa tête de cheval…
Et pourtant, rien à faire, moi je la trouve époustouflante ! Et à en juger par vos réactions sur les forums, je ne suis pas la seule…

En parfaite accro à la série Sex & the City, j’adule le look de Carrie Bradshaw, le personnage incarné par Sarah Jessica Parker. Et Carrie, elle a paradé devant moi six saisons durant. Autant dire qu’aujourdhui, avant de voir Sarah J. Parker, c’est Carrie Bradshaw que je regarde. Et, à mon avis, il va encore s’en casser des talons Manolo Blahnik avant que la Parker soit reconnue pour autre chose que pour son rôle dans la série.

Alors comment le personnage de Carrie Bradshaw a fait d’une fille – qui n’est pas un canon de la beauté, au sens classique – une icône glamour ?

Hypothèses.

Peut-être, parce que, en matière de mode :

Carrie Bradshaw ose.
Elle porte ensemble des pièces qui, juska ya pa longtemps, ne s’associaient pas. Mélanger du vintage et des pièces haut-de-gamme, aujourd’hui, c’est quasiment un classique mais, au moment de lancer la série, c’était du quasi jamais-vu. Et enfiler un épais manteau de fourrure sur une petite robe trendy ou des stilettos à 400 dollars sur un short de sport reste encore assez éloigné du classicisme d’ordinaire affiché par les personnages féminins des programmes américains.
Plus funky encore, Carrie détourne les codes bécébégé : l’accumulation de colliers en perles de culture, le camé coincé entre les nichons, le carré Hermès porté en bandana, etc. Carrie porte tout ce qu’elle aime et n’importe nawak. Et c’est exactement ce côté néligé/méga sapé qui me fait craquer. Occasionnellement, il arrive que la subtilité d’un de ses looks m’échappe, c’est vrai. Par exemple, l’association des pois et des rayures, assortie à un sac-à-main arrosoir, me passe au-dessus. Et, résolument, je refuse l’idée de porter des sandalettes par moins 15.

– En même temps, le style Carrie Bradshaw, ce n’est pas juste les bonnes sapes avec les bons accessoires, c’est aussi un sens du fun et de la liberté dans la façon de se fringuer. Carrie affiche une attitude imparfaite, oui, mais assurée. C’est un peu comme ses vêtements trop petits. Moi, s’il manque dix centimètres à mes manches, je passe la journée à tirer maladroitement dessus. Carrie, elle, affiche ses poignets – avec classe, en plus – grâce à un manteau taille 12 ans.

Carrie Bradshaw n’est pas juste un porte-manteau.
La mode, elle maîtrise. La gazelle fait des piges pour Vogue U.S., défile pour Dolce & Gabbana et appelle les créateurs par leurs petits noms : elle adule les chaussures de Manolo (Blanhik) et les robes d’Oscar (de la Renta). Et nous comme des suiveuses, on fait pareil. C’est comme ça que des chausseurs jusqu’alors plutôt confidentiels (Manolo Blahnik, Jimmy Choo) deviennent des mégastars de la grolle.
Maintenant, devinette : sachant qu’elle possède une collection de cent paires de chaussures, estimée à 400 dollars chacune, que chez Vogue elle est payée 4,5 dollars le mot. Comment fait-elle réellement pour se payer toutes ces choses ? Tic-tac-tic-tac… Personne n’en sait rien, bien sûr. C’est un peu comme le super appart’ à West Village qu’occupent les héros-qui-ne-bossent-jamais de Friends.

Carrie Bradshaw lance les tendances et fait vendre. C’est bien qu’il y en a quelques unes qui cherchent à la copier…
Où as-tu vu pour la première fois un sac baguette, un collier prénom ou un téléphone pink ? Chaque nouvelle saison de la série annonce un ou plusieurs best-sellers. C’est d’ailleurs pour cette raison que Patricia Field, la dame qui habille Carrie, est alors très courtisée par les grandes marques qui espèrent voir leurs produits portés par l’héroïne qui inspire alors toute une génération.
La reine des stilettos a aussi à son actif une campagne pour Gap, deux parfums et une ligne de vêtements (« Bitten ») un peu cheap mais qui fonctionne…

Pour tout ça, Sarah peut dire un grand merci à Patricia Field, la styliste aux cheveux rouges qui l’a habillée six saisons durant.

Mais alors, Sarah sans Patricia est-elle toujours Carrie ?
Oui, un peu aussi.

– Comme Bernard Minet à la fin des Musclés, la donzelle voit le personnage de Sex & The City lui coller à la peau. En même temps, lorsque j’entends Sarah Jessica Prout-prout-ma-chère parler d’elle, je préfère couper le son et imaginer que Carrie et Sarah J., même combat.

– Elle a le comportement compulsif de toutes ces filles qui ont des robes de couturiers. Elle veulent toutes les montrer. C’est comme ça que, lors de MTV Movie Awards, elle aurait changé 15 fois de tenues.

– Sans rire, il paraît que la copine à Manolo a toujours été une férue de mode. Ses talents de shoppingueuse ont été reconnu par le Canal of Fashion Designers of America (en moins classe, ça donne grosso modo, le syndicat de la mode U.S. – tiens, ça porte quoi un syndicaliste de la mode ?), qui lui a décerné un Fashion Icon Award.

Voilà.

Après plusieurs heures de recherches, reste tout de même une question sans réponse : pourquoi Carrie insiste-t-elle tant pour qu’on voit au travers de toutes ses jolies tenues à quoi ressemblent ses gros soutifs ?


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

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Avatar de rastagirl91
3 décembre 2009 à 05h12
rastagirl91
Perso, Sex & the city, j'adore.
Pour ce qui est de Carrie, bien sûr dans la série il y a eu des fois elle m'énervait (normal me direz vous) mais Carrie reste Carrie... génialissime quoi... Et Carrie ne serait pas Carrie si elle n'avait pas ce petit grain de folie dans ses tenues! Alors je dis OUI!

... même quand elle portait son "pyjama" (short et débardeur blanc généralement) pour aller se coucher avec Eydan elle était stylée et sexy!! Raaa ^^'
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