Une pratique en forte hausse chez les jeunes
Le vapotage, longtemps présenté comme une alternative moins nocive à la cigarette, connaît un succès grandissant chez les adolescents.
Selon l’OMS, entre 5,5 % et 41 % des 15-16 ans consomment aujourd’hui des cigarettes électroniques en Europe (par exemple, 5,5 % en Serbie versus 41 % à Monaco).
Un chiffre jugé « alarmant » par l’organisation, qui alerte sur des stratégies marketing agressives visant les mineurs : arômes sucrés, emballages colorés et campagnes sur les réseaux sociaux.
Un effet « passerelle » vers le tabac confirmé
L’étude publiée dans Tobacco Control rassemble plus de 50 revues scientifiques et les résultats sont clairs : les jeunes qui vapotent ont trois fois plus de chances d’essayer la cigarette traditionnelle que ceux qui ne touchent pas à l’e-cigarette.
Les chercheurs parlent d’un effet « passerelle » (gateway effect) qui ne relève pas seulement de la corrélation, mais suggère une véritable relation causale. Autrement dit, loin d’éloigner les jeunes du tabac, le vapotage les en rapproche dangereusement.
Des risques accrus pour la santé physique
Au-delà du tabac, le vapotage est associé à d’autres comportements à risque. Les adolescents utilisateurs de cigarettes électroniques présentent un risque multiplié par 4 à 6 de consommer de l’alcool ou du cannabis de manière régulière.
Côté santé respiratoire, le lien avec l’asthme est désormais bien établi : +20 % à +36 % de risque de développer la maladie, et jusqu’à +44 % de risque d’aggravation des crises. Les chercheurs rapportent aussi davantage de toux chronique, de bronchites et même des cas de pneumonies.
Des incidents plus spectaculaires sont également recensés, comme des explosions de dispositifs provoquant brûlures au visage et aux mains. Plus rare mais préoccupant : certaines études pointent une baisse du nombre de spermatozoïdes chez les jeunes hommes vapoteurs, ainsi que des atteintes bucco-dentaires (saignements des gencives, sécheresse de la bouche, dents cassées).
Un impact psychologique préoccupant
Le rapport souligne aussi des conséquences sur la santé mentale. Plusieurs revues mettent en évidence une augmentation des idées suicidaires et des comportements dépressifs chez les jeunes vapoteurs. Un adolescent qui utilise l’e-cigarette aurait jusqu’à six fois plus de risque de passer à l’acte suicidaire par rapport à ses pairs non-consommateurs.
Les chercheurs constatent en effet une association robuste entre nicotine et impact psychologique : la nicotine agit sur les circuits cérébraux de la récompense et de la régulation de l’humeur, ce qui peut favoriser dépendance, anxiété et vulnérabilité dépressive, augmentant ainsi le risque d’idées suicidaires.
Les troubles du sommeil et une anxiété plus marquée font également partie des effets documentés.
Des politiques publiques appelées à évoluer
Face à ces résultats, les chercheurs plaident pour un durcissement des politiques de santé publique. Restreindre la vente aux mineurs ne suffit pas, préviennent-ils : il faut également encadrer la publicité, interdire les arômes qui séduisent les plus jeunes, et mener des campagnes d’information claires pour les familles.
Pour les parents, la vigilance est de mise. Derrière l’image « fun » et les promesses marketing, le vapotage expose les ados à une dépendance précoce à la nicotine et à des risques sanitaires qui ne cessent de s’accumuler au fil des recherches.
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