La poupée gonflable Miley Cyrus est arrivée !

Ça y est ! Miley Cyrus a (enfin) fêté ses 18 ans en novembre dernier, ce qui fait d’elle un fantasme LÉGAL, et tous les hommes mûrs qui rêvent d’elle toutes les nuits ne sont plus considérés comme des pervers aux moeurs déviantes. Alléluia !

La poupée gonflable de Miley Cyrus vient donc d’arriver sur le marché, et même si elle ne va certainement pas y rester longtemps, ça suffit à soulever quelques questions. Déjà, la poupée s’appelle Finally Miley !, preuve qu’elle était attendue depuis un moment.

Enfin, ce sont plutôt les 18 ans de la chanteuse/actrice qui étaient attendus avec impatience. Sur tous les blogs people tenus par des hommes, à chaque nouvelle photo « scandaleuse » d’une Miley encore mineure, on pouvait lire des commentaires relativement explicites, bien que toujours tempérés par une phrase qui rappelait aux lecteurs que c’était encore une enfant…

Sauf que techniquement, si on regarde l’évolution de Miley Cyrus, ne serait-ce qu’au niveau de l’apparence et du message qu’elle renvoyait, elle n’avait plus grand chose d’enfantin.

Le fait qu’il faille attendre les 18 ans d’une adolescente pour pouvoir ouvertement se tripoter devant ses photos et le crier sur tous les toits me parait relativement absurde. Alors oui, il y a des lois, techniquement ça tient debout, mais entre les adolescentes sont tellement sexualisées dans les médias qu’il est difficile de ne pas ressentir quelque chose en les voyant se trémousser, et ça ne veut pas dire qu’on est forcément un gros pervers.

Je parle d’images qui font appel aux bas instincts de l’être humain, quand on voit Miley Cyrus en micro-short et talons de 25 centimètres en train d’agiter son séant presque nu devant une foule en délire, je peux comprendre qu’un type – ou une nana – se retrouve avec le front en sueur.

http://www.youtube.com/watch?v=I7upuMXGU9Y

Après, effectivement, le comportement de ces filles ne change rien au fait qu’elles soient mineures, et par conséquent « intouchables »… mais y a qu’à voir autour de nous, dans nos vies personnelles, à 17 ans la plupart des filles ont une vie sexuelle – après, que leurs partenaires soient majeurs ou mineurs, c’est une autre histoire.

Donc d’un côté, on peut difficilement reprocher aux gens d’attendre sagement qu’une fille soit majeure avant de s’astiquer sur sa poupée gonflable, mais je ne peux m’empêcher de penser à toute l’hypocrisie qui entoure ces bonnes pensées.

Il est également difficile, du moins pour moi, de trouver un équilibre entre deux jugements extrêmes concernant cette situation :

• Ce sont des jeunes filles mineures, le simple fait de penser à les toucher constitue un crime, vous n’êtes tous que des sales pervers. Ou bien…
• … Mineure ou non, ce qui est sûr c’est qu’elles viennent sans cesse agiter leur cul dénudé sous notre nez, et envoient des signaux relativement clairs qui invitent à plus qu’une pyjama party avec comédie romantique et macarons.

Même ambiguïté concernant le rôle des parents et des adultes dits « responsables » présents dans la vie de ces jeunes filles : jusqu’à quel point sont-ils justement responsables du comportement des gamines ?

Facile de crier « mais que font ses parents ? » (je suis la première à le faire), mais jusqu’à quel âge et dans quel contexte cette excuse est-elle valable ? Il y a bien un âge où l’on commence à prendre des décisions concernant notre apparence, sans jamais consulter les adultes autour de nous ou même écouter leurs conseils, y a qu’à voir les looks qu’on avait à 16 piges…

Miley Cyrus, Selena Gomez, Vanessa Hudgens (dont on a vu passer des photos à poil en 2007, prises lorsqu’elle était encore mineure), Demi Lovato et toutes ces gentilles petites filles modèle de l’écurie Disney sont extrêmement sexualisées, et quand ce n’est pas ouvertement comme avec Miley, c’est dans l’esprit des gens.

Selena Gomez est l’exemple par excellence, jamais un bout de sein qui dépasse, jamais une fesse à l’air, les cheveux toujours bien arrangés, et est-ce que ça empêche qui que ce soit de faire des tartines sur son blog à propos de son potentiel sexuel ? Non. Encore moins maintenant qu’elle aussi, a dix-huit ans.

Tout ça pour dire que tant qu’un équilibre entre femme opprimée et femme objet n’aura pas été trouvé et reconnu (par toutes et tous), nous continuerons de baigner dans ce climat hypocrite aux délimitations floues et interchangeables. Et quand je dis « un » équilibre, c’est pour schématiser : c’est évidemment déclinable à l’infini. Seulement, dans la représentation de la femme, telle qu’elle nous est imposée quotidiennement par les médias de masses, tout reste relativement linéaire. C’est quand qu’on fait péter tout ça ?

(Et pour celles que ça intéresse, sachez que la poupée Miley est déjà en rupture de stock, après avoir été sur le marché pendant moins de 48 heures.)