Une source précieuse et fragile
Située à 1 100 mètres d’altitude, dans le Tarn, la source de Mont Roucous offre une eau d’une pureté rare. Sa faible minéralisation la rend idéale pour les reins encore immatures des nourrissons, ce qui explique son succès. Mais cette spécificité en fait aussi une ressource fragile.
Contrairement à une idée reçue, l’eau d’une source n’est pas un « robinet » que l’on peut simplement ouvrir davantage : son débit dépend des cycles naturels, des précipitations et de la régénération de la nappe phréatique. C’est pour cette raison que les volumes de prélèvements sont strictement encadrés par les autorités.
La promesse de la marque, mais quelles garanties réelles ?
Face aux inquiétudes, l’entreprise qui exploite Mont Roucous se veut rassurante : la rupture n’est que temporaire et une demande d’assouplissement des quotas de prélèvement a été faite pour répondre à la demande. Cependant, cela interroge sur les limites d’exploitation de la source.
Mont Roucous emploie aujourd’hui une cinquantaine de salariés, dont une trentaine sur son site de Lacaune. Consciente du succès croissant de sa marque, la société affiche de grandes ambitions : presque doubler sa production d’ici dix ans, avec un objectif de 300 millions de bouteilles par an.
Cet horizon industriel pose un dilemme. Comment concilier cette volonté de croissance avec les limites physiques de la source ? Si la marque insiste sur le fait que son modèle restera durable, la question demeure : une ressource naturelle aussi singulière peut-elle réellement soutenir une telle progression sans fragiliser son environnement ?
Quelles alternatives pour les parents ?
L’absence de Mont Roucous n’est pas une fatalité pour les familles. D’autres eaux minérales ou de source conviennent aux nourrissons, à condition de bien lire l’étiquette. Le point clé : vérifier la mention « convient pour l’alimentation des nourrissons » et recherchez une teneur en résidu sec inférieure à 500 mg/l.
Parmi les meilleures options, on retrouve Evian (résidu sec ≈ 345 mg/L), Volvic (≈ 130 mg/L), Thonon, Wattwiller (≈ 155 mg/L) et bien sûr Mont Roucous (≈ 22 mg/L). Ces eaux sont toutes faiblement minéralisées, avec une faible teneur en nitrates et en sodium, répondant aux besoins spécifiques des bébés. Certaines eaux de source de marques distributeurs portent aussi la mention « nourrissons », souvent à un prix plus accessible.
Préserver l’accès à une eau sûre
Pour les parents, le plus important reste de garder l’œil sur les étiquettes et de se rappeler que plusieurs options fiables existent. Pour les producteurs, l’enjeu est plus large : comment répondre à une demande croissante sans céder à la tentation d’augmenter les prélèvements au détriment de la ressource elle-même ?
En attendant que Mont Roucous retrouve une place stable dans les rayons, les familles peuvent se rassurer : changer temporairement de marque ne compromet pas la santé des bébés, dès lors que l’eau choisie est adaptée. L’essentiel, finalement, n’est pas de trouver « l’eau parfaite », mais de préserver une ressource qui, elle, n’est pas infinie.
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