Live now
Live now
Masquer
Image d'erreur
Arts & Expos

Niki de Saint Phalle au Grand Palais : vie et œuvres d’une sacrée nana

Niki de Saint Phalle, artiste touche-à-tout, engagée et talentueuse, a les honneurs d’une exposition à ne pas rater au Grand Palais !

Tu galères à t’occuper le week-end de manière agréable, intelligente, récréative et fifolle parce qu’il caille sa grand-mère et que tu frissonnes au moindre orteil sorti hors de ta couette ? Tu veux passer un bon moment, pouvoir te la péter auprès de tes potes et cultiver tes neurones le tout bien au chaud pépère son grand père ? J’ai la solution… va donc au musée !

Je sais, dit comme ça on dirait ta prof de français de cinquième, cheveux fous, lunettes de travers et pantalon en velours côtelé, mais aie confiance, crois en moi : je vais te guider tout au long de ce mois de décembre dans ta quête de l’épiphanie culturelle (pas celle des crêpes, je ne sais pas les faire) (oui, c’est trop facile, je sais mais les miennes sont du ciment grumeleux indigeste, voilà). Plutôt que te conseiller des musées à visiter, ce qui risque de vraiment trop te rappeler tes sorties scolaires, je vais te proposer une sélection d’expos à voir en cette fin d’année riche en évènements culturels divers et variés.

Il y en a pour tous les goûts, alors je vais prendre mon attirail d’aventurière, les visiter et préparer, chaque lundi, un petit topo le plus objectif possible sur ce à quoi tu peux t’attendre en t’y rendant. À toi de faire ton choix ensuite !

La première exposition que je vais te présenter ici, est la rétrospective Niki de Saint Phalle au Grand Palais. Elle dure jusqu’au 2 février 2015, et si tu ne l’as pas déjà vue, COURS FORREST !

niki-de-saint-phalle

Niki de Saint Phalle, artiste féministe… mais pas seulement

Bon, on ne va pas se mentir : tout•e artiste dont le nom est associé de près ou de loin au féminisme semble faire peur, genre le grand méchant loup va croquer le chaperon rouge, sa mère-grand et les trois petits cochons. Féministe, Niki de Saint Phalle l’était, et pas qu’à moitié ! Le grand public connaît d’elle ses gargantuesques nanas dansantes, effrayantes, libres et bigarrées. Pourtant, l’œuvre de Niki de Saint Phalle ne se résume pas qu’au féminisme, son sujet de prédilection — elle traite par la sculpture, l’architecture, la peinture, le collage, la réalisation de films tout un ensemble de sujet qui nous touchent encore aujourd’hui.

Le pari de l’exposition est de faire découvrir au très grand public un large choix des œuvres de l’artiste, sans compromis.

Et personnellement, j’ai pris une jolie claque droit dans la face. Parce que Niki est une touche-à-tout, qui vécut par et pour son art envers et contre tout. Elle interpelle directement son public sans faux-semblants ni complaisance. Elle a rapidement acquis le statut d’artiste scandaleuse et torturée, car son travail fortement médiatisé a interrogé son temps sur des questions aussi vastes que la situation des femmes, la politique, la guerre, la religion, le SIDA, la mort.

Une exposition qui sublime l’artiste et son œuvre de façon complémentaire

Si son visage magnétique et angélique est omniprésent, l’artiste n’éclipse pas l’œuvre, bien au contraire ; c’est à mon humble avis la force de l’expo qui introduit ce personnage charismatique sans qu’il ne fasse de l’ombre à ses travaux.

C’est un des écueils dans lesquels les expositions type rétrospectives tendent à tomber car elles donnent un effet biographique un peu plat en présentant les œuvres sur un mode illustratif. Au Grand Palais, la collection est suffisamment riche pour que l’œuvre de l’artiste soit bien couverte et pas trop chargée pour ne pas embrouiller l’esprit. Chaque sculpture, collage ou peinture fait sens et parle à son public.

Car l’autre force de l’exposition, c’est qu’elle trouve un public extrêmement large. Elle est accessible à différents niveaux sans que le contenu et les explications n’y perdent en qualité. J’y ai vu des octogénaires et une classe de maternelle en rang d’oignons, les yeux brillants, face à une tête de mort à facettes !

En gros, Niki de Saint Phalle était une nana qui dépote, une avant-gardiste qui tirait à vue sur les maux du monde avec sa carabine. Son engagement était radical et son art l’exprime avec force ; cette rétrospective l’affranchit d’une réputation d’enragée castratrice et folle et dresse le portrait d’une femme tout en nuance et subtilité.

En plus, tu y verras un joli phallus encapoté à cœurs et facettes !

Filez découvrir Niki de Saint Phalle et sa tête d’ange, son féminisme, ses obsessions schizophrènes, et ses punchlines du genre :

« J’ai eu la chance de rencontrer l’art parce que j’avais, sur le plan psychique, tout ce qu’il faut pour devenir une terroriste. Au lieu de cela, j’ai utilisé le fusil pour une bonne cause, celle de l’art. »

Je vous conseille de réserver vos places en ligne et d’éviter les pics d’affluence pour bien profiter de l’exposition sans les inconvénients d’une queue de trois kilomètres de long et du piétinement d’une foule déchaînée !

Les Commentaires

13
Avatar de Audrey Hepbrune
6 décembre 2014 à 15h12
Audrey Hepbrune
Sincèrement, je n'ai pas tellement apprécié cette exposition... Déjà, l'esthétisme global me mettait mal à l'aise et le travail (bien qu'il soit de qualité) ne me touchait pas.
Par contre, s'il y a une chose qui me dérange chez cette artiste, c'est son coté extrême. Elle est féministe oui mais elle dit même que les femmes sont meilleures que les hommes parce que ce sont des femmes. Là, c'est du machisme au féminin et ça ne m'a pas du tout plu.

Je comprends ton point de vue, le féminisme matriarcal c'est pas du tout actuel , il est assez daté et c'est dérangeant aujourd'hui pour une majorité de personnes. Cependant, dans le contexte de son époque, militant et en cours d'acquisition de droits, proclamer la société matriarcal était une revendication extrême mais une manière d'interpeller et de provoquer!
Après sur son esthétisme, là c'est une question de goûts. Il n'y a pas de "beau" chez Niki de Saint Phalle du coup soit p on accroche soit on ne l'est pas je pense qu'elle ne fera jamais l'unanimité et c'est ce que j'aime chez elle. La peinture impressionniste, j'en connais peu qui n'aiment pas - le très grand public "aime bien". C'est BIEN que pour Niki de Saint Phalle, les avis soient partagés parce que c'est ce qu'elle était déjà à l'époque: sans tomber dans le trip artiste maudite et haïe, ça prouve que les sensibilités artistiques des gens sont différentes et que son travail reste particulier!
2
Voir les 13 commentaires

Plus de contenus Arts & Expos

Une femme admire un tableau dans une galerie d'art // Source : pixelshot
Arts & Expos

Si vous aimez l’art contemporain, les balades franciliennes de l’association TRAM pourraient vous plaire

Culture

Irrésistible (série) : c’est la nouvelle comédie romantique à ne pas manquer à la rentrée

Humanoid Native
Source : Jacqueline Poggi / Flickr
Arts & Expos

Top 3 des meilleures expos à voir aux Rencontres d’Arles

Jean-Baptiste Carhaix, Sister Sadie the Rabbi Lady. La première messe inter-églises « gay » en souvenir des malades du sida décédés depuis 1981, octobre 1983.
Arts & Expos

Pourquoi l’expo « Over the Rainbow » va vous mettre des arcs-en-ciel plein la vue et le cœur

Rébecca Chaillon dans sa pièce de théâtre Carte Noire nommée désir // Source : DR
Arts & Expos

Festival d’Avignon 2023 : des racistes s’attaquent à Rébecca Chaillon et son équipe pour la pièce afro-féministe Carte Noire nommée désir

Franck Sorbier. Robe Larantuka, collection haute couture « Rien que du bonheur » 2008. Raphia, chanvre, macramé. Mucem, Marseille, Inv. 2022.9.1. // Source : Mucem / Marianne Kuhn
Actualité mode

« Fashion folklore », l’expo mode à Marseille qui retisse le lien entre les costumes traditionnels et la haute couture

Chloé Lopes Gomes témoigne pour Madmoizelle // Source : Madmoizelle
Actualité mode

Chloé Lopes Gomes, danseuse classique en lutte contre le racisme dans l’univers des ballets

1
allaitement-louvre
Arts & Expos

Le musée du Louvre s’engage à mieux transmettre la « mémoire de l’esclavage colonial »

Source : MAD
Culture

5 bonnes raisons de découvrir l’exposition “Des cheveux et des poils”, au musée des Arts Décoratifs

3
Cette reproduction microscopique d'un sac à main Louis Vuitton par le collectif MSCHF sera bientôt vendu aux enchères // Source : Capture d'écran Instagram MSCHF
Actualité mode

Ce microscopique sac Louis Vuitton a tout d’une blague hors de prix

noces funèbres // Source : warner bros
Cinéma

« Tim Burton, Le Labyrinthe », l’expo de 1000 m2 qui vous plonge dans l’univers de Tim Burton

3

La pop culture s'écrit au féminin