Live now
Live now
Masquer
Image d'erreur
Arts & Expos

MAC 2008 : visite et revue

Sur le papier, l’exposition s’annonce être une présentation de jeunes artistes fraichement découverts au 4 coins du monde, dans une ambiance décontractée et conviviale.

Sur le terrain, le côté décontracté et convivial est au rendez vous, les artistes animent eux même leur stand et semblent faciles à aborder… Cependant, pour les jeunes artistes internationaux, il faudra repasser. Hormis quelques très jeunes artistes, la moyenne d’âge se situerait plutôt aux alentours de 45 ans. Quant à la provenance des artistes, un rapide coup d’oeil sur le site donne à voir beaucoup de « 75 », « 92 » et autres « 94 »…

Des travaux à foison…

La visite se déroule donc tranquillement, cependant, on est très vite déstabilisé par les différents statuts et les différentes démarches des artistes… Certains semblent plutôt photographes, d’autres illustrateurs, d’autres graphistes… Et selon les travaux, on met en valeur plus facilement les parutions dans la presse et le CV que la démarche artistique. Difficile donc, de savoir réellement comment chacun voit son propre travail. On a parfois l’impression que certains cherchent tout d’abord à vendre leur personnalité plutôt que leurs travaux.

Vendre était d’ailleurs l’un des buts annoncés par le salon. Je dois avouer que cette démarche me met toujours mal à l’aise tout comme les prix des œuvres, inclus dans les cartels. Je n’irai pas jusqu’à dire que l’on nous pousse à apprécier l’œuvre selon son prix, mais je trouve toujours cela assez dérangeant d’être confronté à autant d’argent.
D’ailleurs, ce besoin de vendre était plutôt déstabilisant car il pouvait laisser croire que les œuvres étaient juste jolies, agréables à l’œil, séductrices (et donc facilement « accrochables »), on avait parfois du mal à dépasser ce premier abord et à trouver un second intérêt aux travaux présentés.

Le salon promet certes d’être loin des effets de mode et du plagiat, mais on craint parfois de tomber dans l’extrême inverse, à savoir la revendication d’une œuvre indépendante, sans références ni contexte, comme si le simple fait de connaitre ses pairs était une preuve de faiblesse. Seul un clin d’œil évident à Araki, par Benjamin Deroche, sous forme de « private joke » était présent. Mais je me demande toujours un peu ce que signifiait ce poulet de supermarché remplaçant les jeunes femmes d’Araki.

… puis déception

Et là patatra, ce que je pouvais craindre le plus est sous mes yeux. (Non, pas un Cartel en Comic Sans MS, même si j’en ai vu, j’ai réussi à contenir mes cris d’effroi.) Une peinture. Un cartel « je ne suis pas un artiste contemporain » suivi d’une longue explication rappelant à quel point les centres d’arts et les artistes contemporains sont de sombres esprits cyniques et méprisants accessibles uniquement aux « doctorants »…

Cela me blesse toujours autant de voir ce stéréotype et ce mépris repris par les artistes eux mêmes, à quoi bon vouloir travailler dans un domaine si l’on refuse de le découvrir et que l’on tombe dans le premier préjugé venu ?

Une éclaircie…

Les travaux de Willy Bihoreau ont tout de même retenu mon attention, même si, je dois l’avouer, cela est essentiellement du à ma fascination pour Otomo (créateur d’Akira) et Tsukamoto (réalisateur de Tetsuo). Ses dessins ainsi que sa sculpture avaient le mérite de captiver le regard et de nous inviter dans un monde à mi chemin entre l’apocalypse et le décor de cinéma. Chaque œuvre nous happait dans un univers.
Je pourrais également citer les photos d’Agnès Audras qui, même si elles se rapprochaient plus d’un travail d’illustration étaient douces, poétiques. Ou encore les photographies de Fanny Begoin, captivantes ainsi que les sculptures de Christine Coste, plutôt dérangeantes.

En définitive, je suis tout de même restée sur ma faim, voire affamée.
Peut être suis-je une spectatrice un peu maso, mais j’aime que les œuvres me bousculent, m’interrogent, m’hypnotisent, me renvoient quelque chose en pleine face… Et j’ai eu bien du mal à rencontrer ici quelque chose de ce style.


Ajoutez Madmoizelle à vos favoris sur Google News pour ne rater aucun de nos articles !

Les Commentaires

4
Avatar de AnonymousUser
26 novembre 2008 à 11h11
AnonymousUser
Et bah euh, je sais pas pourquoi tu me remercies, mais... merci
C'est pas forcement que ça m'a fait plaisir d'écrire tout ça, mais de temps en temps, ça fait du bien aussi de soulever quelques petits trucs qui ne vont pas.

Oui ben justement .
J'aime beaucoup les sculptures de Christine Coste, j'aimerai bien voir "en vrai" ce que ça donne. Et l'aspect dérangeant est justement ce qui est intéressant. Son travail "en-corps" de 2008 me plait beaucoup.
0
Voir les 4 commentaires

Plus de contenus Arts & Expos

« Cosmic Latte se demande à quoi ressemblerait le monde sans racisme » : Sonya Lindfors, chorégraphe // Source : Uwa Iduozee / Zodiak - center for new dance, UrbanApa, Sonya Lindfors
Arts & Expos

« Cosmic Latte se demande à quoi ressemblerait le monde sans racisme » : Sonya Lindfors, chorégraphe

Livres

Trois bonnes raisons de découvrir la fantasy grâce à l’œuvre de Samantha Shannon

Humanoid Native
Le photographe de mode Paolo Roversi s’expose au Palais Galliera, et c’est hypnotique
Mode

Comment l’expo photo de Paolo Roversi au Palais Galliera va vous hypnotiser

Dolorès Marat, "La femme aux gants", 1987. Tirage pigmentaire Fresson Collection MEP, Paris, acquis en 2006. // Source : © Dolorès Marat
Arts & Expos

Annie Ernaux, en textes et en photos, s’expose à la MEP jusqu’au 26 mai 2024

MAD paris
Arts & Expos

Paris : Avant les Jeux Olympiques 2024, 5 expos autour du sport, au musée et ailleurs

Berthe MORISOT (1841-1895) Autoportrait, 1885 Huile sur toile, 61 x 50 cm Paris © musée Marmottan Monet, Paris
Culture

Berthe Morisot : à la découverte de la peintre invisibilisée du mouvement impressionniste

Rocky 6 sera joué du 31 janvier au 4 février 2024 au Lavoir Moderne Parisien // Source : Madeleine Delaunay
Culture

« Pour sortir l’intersexuation du seul champ de l’intime, j’ai écrit la pièce de théâtre Rocky 6 » : Alice Etienne

Giselles Photo Pascal Elliott 7
Arts & Expos

Trois raisons de découvrir Giselle(s), le ballet romantique remis au goût du jour

Source : affiche officielle de l'expo avec une oeuvre d'Annette Messager
Culture

L’exposition Affaires personnelles explore les liens entre art contemporain et solidarité

Léa MKL // Source : Cactussand
Culture

Léa MKL : « C’est important d’exprimer ce qu’on a sur le cœur et d’en faire des archives »

Dans les coulisses du Cabaret de Poussière avec Bilal Hassani // Source : Inès Pollon
Arts & Expos

Dans les coulisses du Cabaret de Poussière avec Bilal Hassani

La pop culture s'écrit au féminin