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Pourquoi les féminicides sont qualifiés de crimes « passionnels » dans les médias

Le féminicide est le nom du meurtre des femmes tuées parce qu’elles sont des femmes, qu’un homme veut posséder. Ces meurtres ne sont pas des « crimes passionnels », ce sont des crimes.

Mise à jour du 9 janvier 2019 

Que de chemin parcouru depuis le 25 novembre 2014, jour où madmoiZelle avait publié pour la première fois une contribution nommant le féminicide (lire ci-dessous).

Signé Ingrid Falquy, ce texte critiquait les euphémismes dérangeants couramment utilisés pour désigner le meurtre de femmes par leurs conjoints.

En France, une femme meurt tous les trois jours sous les coups de son conjoint, son compagnon, son concubin.

Ces meurtres ne sont pas des « drames romantiques », et la notion de « crime passionnel » a été retirée du code pénal en 1975. Un crime est un crime, et « la passion » n’en est pas une circonstance atténuante.

Ce n’est d’ailleurs pas « la passion » qui motive ces crimes, comme l’expliquait déjà Ingrid en 2014, et comme de nombreuses activistes et associations féministes n’ont cessé de le répéter depuis des années, mais pas en vain. Les lignes bougent.

Cette semaine, un article de France 3 Midi Pyrénées a interpellé de nombreuses internautes, par son titre d’origine:

« Toulouse : une femme tuée de plusieurs coups de couteau à son domicile, la « piste passionnelle » privilégiée »

https://twitter.com/WCM_JustSocial/status/1082024560625680385

Mardi 8 janvier 2019, la rédaction de France 3 Midi Pyrénées a réagi, par la voix de Fabrice Valery, rédacteur en chef adjoint à Toulouse.

Il signe un article entier, pédagogique et critique sur le vocabulaire employé au sein de l’institution judiciaire mais aussi des rédactions.

L’article conclut par le travail de Titiou Lecoq sur la compilation de tous ces meurtres traités en «faits divers», mais qui ont en commun d’être des féminicides.

Une femme meurt toujours sous les coups de son conjoint tous les 3 jours. Mais ce n’est plus tout à fait dans l’indifférence générale.

Le féminicide dans la loi

Mis à jour le 21 juin 2016

Le collectif Osez le féminisme vient d’annoncer une fort bonne nouvelle : parmi les amendements votés par les député•es de l’Assemblée nationale pour le projet de Loi Égalité et Citoyenneté, deux propositions du collectif ont été adoptées.

Elles font suite à une consultation publique pendant laquelle Osez le féminisme avait déposé quatre amendements. Les deux propositions retenues sont les suivantes :

  • L’écriture épicène (autrement dit non genrée) sera dorénavant reprise dans les titres du projet de Loi, et ce bien bel article t’explique pourquoi c’est important.
  • Le caractère sexiste des crimes et des délits sera considéré comme une circonstance aggravante, au même titre que le racisme ou l’homophobie.

Comme le dit le collectif dans son communiqué de presse :

« C’est une véritable consécration (…). Les violences faites aux femmes, en plus d’être enfin visibles dans notre droit, ne sont plus minimisées voire ignorées. […] C’est une grande victoire pour toutes les femmes. »

Le féminicide : quand des femmes sont tuées à cause de leur genre

Article initialement publié le 25 novembre 2014

Le féminicide tue une femme tous les deux jours en France. Il est temps de l’appeler par son nom, au lieu de se cacher derrière des euphémismes mensongers.

 

— Merci à Ingrid Falquy pour cet article !

« Drame familial.

Crime passionnel.

Dispute qui a mal tourné. »

Les médias ont encore du mal à mettre les mots justes sur les crimes machistes, qui sont pourtant si fréquents. Le collectif Osez le féminisme a lancé une campagne sur le sujet. Leur réclamation : que « tuer une femme parce qu’elle est une femme » soit reconnu comme une circonstance aggravante.

À lire aussi : « Some Call That Love », un clip sur les violences conjugales aussi pertinent qu’insoutenable

Elles et ils ont raison : le féminicide est un véritable problème de société et le premier effort à faire pour lutter contre est d’arrêter de nier son existence.

Oui, féminicide. C’est un mot. Et même si mon correcteur Word n’est pas encore au courant, le terme fera carrément son entrée dans le dictionnaire en 2015. Une entrée tardive pour le crime le plus vieux du monde…

Le féminicide, la conséquence dramatique des violences faites aux femmes

Dans le monde, 200 millions de femmes manquent à l’appel. Elles sont tuées, ou empêchées de naître, parce qu’elles ont eu le malheur d’être des femmes, des filles. Avortements sélectifs, infanticides, traite, violence intrafamiliale, violences sexuelles, viols de masse comme arme de guerre : autant de pratiques trop courantes qui mènent au sacrifice quotidien de centaines de femmes et de filles.

À lire aussi : Droits des femmes dans le monde : la carte hyper simple

L’OMS a révélé vendredi qu’une femme sur trois a été victime de violences conjugales, physiques ou sexuelles, dans une série d’études publiées dans The Lancet. Jusqu’à 38% des meurtres de femmes sont perpétrés par un partenaire intime. Une femme a plus de chances de mourir sous les coups de son conjoint que d’un cancer ou d’un accident de la route.

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En France, tous les deux jours et demi, une femme est tuée par son conjoint. Tous les deux jours et demi. Cela signifie qu’au pays des droits de l’Homme, chaque année, 146 hommes démolissent la personne qui partage leur vie, qui un jour leur a fait confiance. Et c’est sans compter les femmes qui se font violenter au quotidien et qui n’en sont pas (encore) mortes… Elles sont plus de 200 000 à se déclarer victimes de violence conjugale. Seules 10% d’entre elles portent plainte. On est encore dans l’omerta.

À lire aussi : Pourquoi les femmes victimes de violences conjugales ne portent-elles pas plainte ?

Les féminicides ne sont pas une succession de cas isolés. Ce ne sont pas des disputes qui tournent mal où le plus fort gagne. Il est grand temps de se rendre compte que ces crimes participent à un système : celui d’une société patriarcale dans laquelle on apprend la domination aux garçons et la douceur aux filles. Une société dans laquelle les femmes sont culpabilisées quand elles essayent de prendre la parole pour dénoncer violences physiques et viols.

En France, 200 femmes sont violées chaque jour et seulement 10% d’entre elles portent plainte. Dans 8 cas sur 10, l’auteur du crime est connu de la victime. Porter plainte est un parcours du combattant pour beaucoup, qui racontent souvent qu’elles ont l’impression de revivre leur agression en boucle.

À lire aussi : « Je connais un violeur », le Tumblr qui noue la gorge

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Aujourd’hui, c’est la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Aujourd’hui, les médias vont faire leur travail en annonçant les chiffres choc. Mais demain ils auront encore oublié. Demain ils continueront à parler de crimes passionnel et de drames. C’est un véritable problème de société.

Il est temps de passer à l’action

L’image de présentation provient d’une affiche contre les violences conjugales : « Se taire, c’est participer ».


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

67
Avatar de Pelleas
11 janvier 2019 à 08h01
Pelleas
Ben féminicide aussi... comme régicide le fait de tuer le roi et non pas tuer parce qu’il est roi... Pareil pour féminicide finalement.

Alors si on prend la définition même du mot "féminicide", il s'agit de le meurtre de femmes commis par des hommes parce ce que sont des femmes. Et c'est clairement sur ce point qu'Osez le féminisme axe sa démarche de reconnaissance juridique.

Le problème étant, pour moi, qu'elles qualifient tout les meurtres conjugaux sur des femme comme commis parce que ce sont des femmes. Alors que personnellement ne me semble pas être une évidence.

Autre exemple bateau: un homme découvre que sa femme le trompe avec un ami, et il les tue tout les deux. Sur sa femme c'est un féminicide, alors que sur son ami c'est un meurtre "classique" sans circonstance aggravante ?

Ensuite je m'avance un peu, mais il me semble que les circonstances aggravantes sont surtout invoquées quand il s'agit de crimes envers des personnes vulnérables (enfants, handicapés, personnes agées, etc), ou quand le crime est motivé par une idéologie nauséabonde (racisme, sexisme, etc). Donc non, en tant que femme je refuse d'être classée comme vulnérable et/ou comme étant une "minorité". Et le sexisme, non systémique sur coup la vu qu'on parle en terme juridique (et donc égalité de droit pour tous), n'a pas à être plus grave envers un genre en particulier.

Donc "crime sexiste" oui, féminicide clairement pas pour moi.
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