Publié initialement le 20 juillet 2012
C’est les vacances, et tu te vois déjà seule sur le sable, les yeux dans l’eau. Oui mais le rêve était trop beau : par choix ou par obligation, tu as décidé de te loger en camping. Si ce dernier mot t’évoque un chef-d’oeuvre cinématographique avec Franck Dubosc en slip moulant, sache que la galère vestimentaire n’est pas réservée aux gus qui boivent du Benco. Petit tour de ces choses très exaspérantes lorsque tu veux mettre tes fringues en camping.
Et c’est parti pour l’apéro.
La soirée pyjama en plein jour
Premier réveil au chant des oiseaux et à l’air pur venu des sanitaires. À moins de dormir dans un camp naturiste, tu seras vite confrontée au dilemme suivant : dois-je, oui ou non, sortir en tenue de nuit des entrailles de ma tente ? La vie en communauté implique en effet de sacrifier ton intimité sur l’hôtel zéro étoiles qui te sert de couchage. A priori, devant tes parents ou tes potes, ça passe comme une crème glacée. Quand vient l’instant fatal de traverser le camping avec la grâce d’une Mylène Farmer mal réveillée, tu es nettement moins convaincue de vouloir participer à la transformation du « Domaine des marsouins musclés » en une gigantesque pyjama party. Solution n°1 : tant pis pour la gloire, tu prendras quand même ton petit déj’ en t-shirt Winnie l’Ourson. Solution n°2 : entamer une partie de Twister dans la tente pour enfiler un soutien-gorge.
Le choc thermique
En camping, le climat a cette particularité surprenante qui fait que tu peux t’endormir au Pôle Nord et te réveiller aux Bahamas, et le tout sans décoller de ton tapis de sol. Les nuits glaciales, tu adoptes l’attitude du ver de terre sous 15 couches de pulls, en priant pour qu’on retrouve ton corps sous les flocons en cas de chute de neige. Et dès 7 heures du mat, le soleil bouge son boule pour venir taper du poing directement sur ton antre, qui devient un sauna gratuit. Proche de la surchauffe, tu ne sais plus quoi mettre et finis par sortir tout épiderme découvert pour respirer, et attraper le coup de soleil qui fait bien. Te plains pas, s’il y avait eu la clim’, tu aurais probablement chopé un rhume.
Le syndrome du vieux chat mouillé
Le feu chat brûle, et l’eau chat mouille.
L’une des solutions envisageables pour échapper à l’étape fatidique du « je-m’entortille-tel-un-saucisson-petit-Cochonou » dans la tente est d’aller s’habiller directement après avoir pris sa douche.
Cette brillante idée suppose déjà de trouver un point d’eau disponible ou de t’armer de patience aussi sûrement que Chuck Norris s’arme d’une épingle à nourrice. La difficulté commence au moment de suspendre tes fringues dans la cabine, le concept du crochet n’étant visiblement pas connu de toutes les civilisations de la planète campeur. Commence alors un suspense insoutenable pour savoir si ton t-shirt tiendra ou non sur le haut de la porte.
- Fin n°1 : La chute. Le drame. Cette scène est censurée pour le bien commun.
- Fin n°2 : Ton haut est toujours perché tel un koala inconscient, tandis que tu exécutes la danse de l’été en accéléré pour te glisser dans tes fringues alors que ta peau adhère plus qu’un tube de UHU. Tes sapes te la jouent collé-serré avec la sensualité d’une murène amoureuse, mais c’est pas grave, tu as sauvé la face.
Le look du caniche nageur est également valable si tu as pris de plein fouet l’averse que Météo France avait prévu pour l’année 2007. Point nourriture et bon plan économique : condamnée à sentir la crevette avant cuisson pour le reste de ton séjour à cause de l’humidité, tu pourras aussi ouvrir une usine à champignons en rentrant chez toi.
L’abominable homme des poils
Les jours où il ne pleut pas, une envie naturelle te prend d’exposer tes gambettes un peu plus au soleil histoire de réchauffer ton corps. Tu vas alors extirper avec satisfaction ton poom poom short de son sommeil annuel, et l’enfiler tel Vénus Williams. Oui mais. Pendant que le temps était à l’orage, tes jambes que tu croyais restées en jachère ont senti la température grimper, et ont décidé de remettre en route la culture pilifère. Ton rasoir s’est fait la malle, pas question de retapisser ta tente avec de la cire, quant à l’épilateur électrique, il faudrait pouvoir le brancher sur l’unique prise du camping, envahie par les chargeurs de portables quand elle ne saute pas avec les plombs. Finalement, à court de solution, tu finis par assumer et laisser le gazon croître en paix sur tes mollets. Et c’est peut-être le point G de ce papier : arrêter de se prendre la tête avec la moustache.
La tong qui avait envie de voir du pays
C’est le pied. (tu l’as ?)
C’est les vacances, pas de violence, surtout pour ta voûte plantaire. Tu as donc abandonné les escarpins et autres talons aiguilles, trop difficiles à caser dans un sac à dos entre le pain de mie et le PQ, pour pratiquer le feng-shui de l’orteil en toute sérénité. Soyons honnêtes Ginette. Même si tu as emporté des espadrilles et des baskets à fleurettes à la douzaine, tu finiras par adopter le symbole des congés estivaux : la tong. Outre le fait qu’elle te donne une démarche de canard boiteux, cette dernière a cela de particulier que sa semelle est molle comme du beurre resté en plein soleil. Elle intègre donc parfaitement les éclats de verre des bière éclatées sur la plage : l’occasion rêvée de démarrer une carrière de fakir. Enfin, la tong est l’ennemie de toute activité sportive. Lorsqu’elle aperçoit un vélo ou entend parler d’un footing, son réflexe primaire est de se carapater, si possible dans une direction hors des quatre points cardinaux.
Et toi, quelles sont tes petites loses et techniques de survie vestimentaires à Camping Paradis ? Tu es plutôt du genre Koh-Lanta de la sape ou névrosée du faux pli ?
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Les Commentaires
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On a trouvé ça très rigolo