— Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat avec UGC. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.
Ma mère, je la kiffe. On a nos différends et nos différences, nos humeurs et nos désaccords, mais c’est normal. Après une relation plutôt houleuse pendant mon adolescence, on a atteint un stade « amour de croisière » qui fait partie des trucs que je kiffe vraiment dans ma vie d’adulte.
Mais parfois, quand même, dès que je me pose deux secondes je me rends compte : « Wokay, en vrai je suis ma daronne ». À l’occasion de la sortie ce 10 février de Joséphine s’arrondit, réalisé par Marilou Berry qui a embauché sa mère à la ville, Josiane Balasko, pour jouer sa mère à l’écran, j’ai décidé de lister quelques-uns de ces moments-clefs !
https://youtu.be/OdgweatnfgI
Quand j’ai des invité•e•s
J’aime pas les clichés. Mais ma mère est marocaine. Et l’hospitalité marocaine, c’est VRAIMENT pas un mythe. Comme elle m’a tout appris en matière de savoir-vivre, quand je reçois des invité•e•s, voici mes quelques règles…
Déjà, l’invité•e passe en premier. Il ne me reste qu’un fond de jus de fruits et de quoi faire une tartine ? Pas de petit dèj pour moi. Trop de monde pour que je puisse m’assoir ? Rester debout ça fait les cuisses ! Ça met parfois les gens mal à l’aise mais il est inconcevable pour moi de ne pas faire passer mes invité•e•s en priorité.
Ensuite, l’invité•e fait comme chez lui/elle. J’essaie au maximum de mettre mes petites maniaqueries de côté pour laisser la personne se mettre à l’aise, choisir la musique, garder ou non ses pompes, bref : mon toit… ta loi. Dans la mesure du raisonnable, hein : si tu fais mal à mon chat je te poutre. Mais je m’égare.
Du coup, j’aime bien inviter des gens, mais surtout quand je les connais vraiment intimement et qu’ils ne m’en voudront pas de leur faire faire un crochet par la supérette pour remplir mes placards. (Ou alors je me rends chez eux pour contourner le problème.)
Quand je suis maline et économe
En parlant de faire les courses, tiens (ici Josie Transition) ! Je pense avoir connu plein de micro-passages vers l’âge adulte. L’un d’entre eux a été le jour où j’ai commencé à regarder le prix au kilo des aliments.
Parce que oui, au début, boloss comme j’étais, je dépensais mes propres sous (lol non c’était ceux de mes parents, à qui est-ce que j’essaie de mentir ?) n’importe comment. Je prenais les trucs « moins chers » sans que je me rende compte qu’ils étaient surtout moins lourds et que oui, deux cuisses de poulet déjà rôties ça coûte moins que 5 blancs de poulet cru… mais qu’on fait moins de repas avec.
J’ai fait bac littéraire, hein. Pour info.
Quand je suis pliée en deux dans un rayon à comparer les prix au kilo en me félicitant de ne pas me laisser avoir par les packagings bariolés et les offres prétendument « avantageuses » (même si parfois je me rends folle avec toutes ces comparaisons), je pense à ces fois où j’accompagnais mes parents au supermarché après les cours. Aveuglée par mon désir de coolitude (j’étais pas la plus populaire des ados), j’avais hâte d’avoir mon propre argent pour acheter des trucs de marque et des pommes de luxe genre des Pink Lady.
Maintenant, je suis raisonnable et je m’auto-congratule de mes bonnes affaires. On change, écoutez. Ça doit être ça, grandir…
Quand je tiens bon
Ma mère, c’est pas n’importe qui. Sa vie n’a pas été qu’un long fleuve tranquille (et en plus elle a eu une fille ingrate aux cheveux roses) (JE DÉCONNE). Elle a dû combattre le sexisme, le racisme, et toute une myriade de problèmes moins vastes mais tout aussi relous. Ma mère, elle se laisse pas faire.
Quand un mec me harcèle dans la rue, quand un•e employé•e essaie de m’arnaquer sur un produit ou un service, quand on tente de me convaincre que je suis « incapable » de faire tel ou tel truc à cause de raisons fallacieuses (comme mon genre par exemple), je pense à ma mère. Elle n’aurait pas eu cette vie-là, ne serait pas devenu cette femme-là si elle s’était arrêtée à la première embûche, si elle avait baissé les bras. Et ça me donne du courage de me demander ce qu’elle ferait à ma place.
Dans les films et les séries, plein de personnages féminins s’exclament avec horreur « Oh bon sang, je deviens ma mère ». Mais moi, ça me gêne pas. Partager de belles valeurs avec ma daronne m’aide à devenir une meilleure adulte. Et ça, c’est chouette !
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Je me reconnais tellement dans ce témoignage même si personnellement ça m'angoisse de ressembler psychologiquement à ma mère. Bien que je l'aime, j'ai l'impression de ne pas avoir ma propre personnalité parfois..