Cette note de blog intitulée : « L’endroit à éviter au Cap-Ferret : Il Giardino » aura coûté cher, 1 500 euros de dommages et intérêts ainsi que 1 000 euros de frais de procédure, à une jeune blogueuse qui avait rédigé une critique acide suite à un dîner raté.
Que reproche-t-on réellement à son article ? Ni le ton ni le contenu, qui sont protégés par la liberté d’expression dès lors qu’il n’ait pas été rédigé dans l’intention de nuire, par exemple par un restaurant concurrent.
En fait c’est plutôt le titre qui pose problème
: citant le nom du restaurant, il était très bien référencé lors des recherches Googles le concernant, pas terrible pour la réputation d’un établissement qui a vu sa fréquentation, et donc son chiffre d’affaire, baisser…
Cette blogueuse n’a bien sûr aucun impact sur le référencement Google — si ce n’est qu’elle a juste décidé d’intituler son billet de la façon la plus précise possible en citant le restaurant et le lieu. Maître Eolas dans cet article paru dans l’Express souligne que c’est surtout l’absence de représentation par un avocat qui lui aura coûté sa condamnation.
Pas besoin donc de tomber dans la parano, amie blogueuse, mais surveillez vos arrières et approchez des professionnels compétents en cas de souci car au tribunal, être remplie de bonnes intentions ne suffit pas !
Du côté du restaurant, pas sûr que cette condamnation ait suffit à redorer son image, d’autant plus que 1/ condamner les critiques négatives revient, paradoxalement, à rendre suspectes les critiques positives. 2/ cette condamnation risque de créer un magnifique Effet Streisand – la preuve, le billet censuré est déjà repris par ailleurs sur l’internet.
Ajoutez Madmoizelle à vos favoris sur Google News pour ne rater aucun de nos articles !
Les Commentaires
Si on remet ça dans le contexte, à savoir: une famille + un resto au cap ferret = grosse addition, même pour des pizzas (vu qu'ils ont quand même carrément perdus la boule au cap, au niveau des prix), je pense qu'on est en droit de s'attendre au service minimum.
Et là on a une patronne pas très pro, impolie, et qui ne gère pas bien son équipe (dont les serveurs n'ont pas l'air d'avoir été très bien formés d'ailleurs, parce que gérer au minimum l'enchaînement des plats c'est un peu la base). Le manque de professionnalisme général et la mauvaise qualité des plats sont d'ailleurs tout ce qui ressort à la lecture des derniers commentaires tripadvisor (le resto a une note d'1.5 sur 5).
Le seul point d'achoppement pour moi c'est le refus des plats, donnant lieu à la perte d'un morceau de viande, ce que je trouve très limite. Après il n'ont pas eu à mettre tous les plats à la poubelle, il n'y a donc pas mort d'homme non plus.
Donc franchement, remettre en cause la liberté d'expression pour ça, c'est super limite. A part le nom du restaurant, le billet ne reprend aucun nom propre d'employé, ne fait aucune description physique permettant de reconnaître quelqu'un et il n'y a pas non plus d'injure grossière (à moins qu'on mette "harpie" au même rang que "salope", ou "pétasse", ce qui n'est pas encore le cas).
Quand à condamner la bloggeuse pour le titre, c'est du délire total. Dans ce cas-là, pourquoi la gérante ne fait pas condamner tripadvisor? sur la première page de commentaires apparaissant directement sur son établissement, on trouve entre autre "PAS BON,VOIRE, DEGUEU" "arnaque" et au moins 4 "à éviter". Si ça n'agit pas comme un repoussoir, je ne sais pas ce qu'il faut!
Donc tout ça c'est de la grosse enfume, et c'est pas une décision très glorieuse pour les juges qui l'ont rendue...