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A la découverte du job d’assistante française en Angleterre

Tout a commencé en 2006. J’étais en Licence d’anglais, je ne savais pas trop ce que j’allais faire de ma vie. Tout le monde se dit que cette filière ne peut mener qu’à l’enseignement (ce qui n’est pas totalement faux……) mais est-ce que ça convient à tout le monde ? Pour le savoir, il faut tester ! Et c’est ce que j’ai fait, en tant qu’assistante de français en Angleterre pendant huit mois, la meilleure année que j’ai passée ! Mais avant, il faut savoir que le processus est assez long.

Dès le mois de décembre 2006, j’ai dû remplir un dossier et passer un entretien avec l’un de mes professeurs, afin d’attester de mon envie de partir et d’apporter quelque chose à l’école qui m’accueillerait. Le dossier est ensuite envoyé au CIEP (Centre International d’Etudes Pédagogiques) qui gère toutes les demandes. En mai, j’ai reçu un email du CIEP disant que j’étais acceptée « sous réserve qu’une école vous contacte ». Ah… Une première étape de franchie, mais pas la dernière ! Mi juin, des journées de formation pour assistants sont organisées. La plupart de mes camarades avaient déjà reçu une proposition de la part d’une école, et moi j’étais à la traîne, craignant de ne pas être acceptée…

Et puis un jour de juillet, juste avant de partir au travail, je reçois enfin le précieux sésame ! En en-tête Adams Grammar School : « J’ai le plaisir de vous offrir le poste d’assistante de français dans notre école pour l’année 2007/2008… bla bla bla… C’est une école de garçons exclusivement, mais les filles sont autorisées à y entrer en Lower et Upper Sixth (Première et Terminale)… bla bla bla… Votre travail se fera principalement avec les Upper et Lower Sixth (GLOUPS !), les Year 11 (Seconde, re-GLOUPS) et parfois les plus jeunes (aaahh) ».

Après être descendue de mon nuage, je me suis décidée à me renseigner un peu sur cette fameuse école et sa région. Grammar School… Grammar School… Je sais que j’ai déjà entendu parler de ça en cours, mais je ne sais plus ce que c’est… « Au moyen-âge, ces écoles et l’enseignement qu’elles dispensaient étaient très respectées ». Ca annonce la couleur… Et encore plus quand on voit la façade de l’école !

Je crois même qu’une des première choses que j’ai dites à mes parents c’est « Chouette, je vais chez Harry Potter ! ». L’été est passé vite, si bien que je me suis retrouvée début septembre à me dire « il faudrait peut-être que je prévoie des documents pour mes futurs élèves ! ». J’ai alors enregistré des journaux télévisés et des émissions, découpé des articles, regroupé des bouquins… Et le 1er octobre, je me suis lancée dans le grand bain de l’assistanat, ma première vraie expérience d’enseignement !

Ma mentor teacher m’a donné mon emploi du temps : 15 minutes par semaine avec chaque élève d’Upper Sixth et 20 minutes avec des groupes de 2 ou 3 Lower Sixth. Le principal est de les faire parler français, si possible en rapport avec les thèmes qu’ils étudient : l’environnement, l’éducation en France, les médias, les problèmes des jeunes… Chaque semaine j’essayais de varier les activités : articles de journaux, vidéos, chansons…

Avec les Year 11, c’était un peu différent : j’étais dans la même classe que le prof, et pendant qu’il/elle faisait son cours, je les entraînais à leur examen oral du GCSE (équivalent du Brevet). Malheureusement, c’est très répétitif. Je leur posais chaque semaine les mêmes questions : « où habites-tu ? », « quels sont tes passe-temps ? », « es-tu pour ou contre l’uniforme scolaire ? » (c’est très répandu dans le Royaume-Uni) etc. A la fin de l’année, je connaissais leurs réponses presque par cœur !

Même si c’était très stressant d’être en face d’élèves de Terminale, n’ayant moi-même que 3 ans de plus qu’eux, c’était vraiment chouette parce que je pouvais parler de tout et n’importe quoi avec eux (très souvent autre chose que le « cours »), certains étaient très intéressés et me demandaient des chansons françaises, des livres, des films…

Mes deux « chouchous », Jacques et Michel (Jack et Mickael en vrai) étaient nuls en français mais je crois que c’est avec eux que j’ai passé les meilleurs moments ! J’ai aussi animé un French Club pour les Year 11 qui avaient plus de difficultés. Encore une fois, on riait à chaque cours et ils me posaient des questions sur les habitudes françaises : « est-ce que tout le monde porte un béret ? », « tu manges des grenouilles ? », « des escargots ? »

Mais l’assistanat, ce n’est pas que l’école ! C’est aussi les sorties au pub avec les profs, les soirées internationales entre assistants, les week-ends à Londres, Edimbourg ou Liverpool. C’est visiter le Cadbury World et faire une orgie de chocolat ! C’est les virées shopping chez Primark, Topshop et Republic. C’est manger du garlic bread, des cross-buns et des custard creams avec un thé au lait. C’est parler anglais, entendre de l’anglais, penser en anglais, et même avoir des problèmes de traduction quand on rentre en France ! C’est ajouter ses élèves sur Facebook et découvrir que même les plus nuls ont réussi à obtenir un B au GCSE, c’est aussi être remerciée par une Upper Sixth qui a été acceptée en section Français de la prestigieuse université d’Oxford « grâce à toi Tangerine ».

Au moment du départ, c’est pleurer bien plus que quand on est parti, presque un an auparavant. Et pour moi, c’est se rendre compte qu’au final, la vie en Angleterre c’est vraiment chouette et qu’on va tout faire pour y être prof de français !


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Les Commentaires

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Avatar de AnonymousUser
17 juin 2010 à 16h06
AnonymousUser
Je pense que ça me plairait beaucoup, tu as eu de la chance.... je vais tout faire pour partir en Angleterre l'an prochain, ça serait cool que je donne des cours de français en parallèle à mes études.

Et sinon.... "C?est visiter le Cadbury World et faire une orgie de chocolat !" : là, je te déteste !
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