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The secret life of words

L’idée qu’on se fait de The secret life of words avant d’avoir vu le film va certainement en sa défaveur. Quand on considère en effet l’affiche, la bande-annonce, le titre, le synopsis et autres, difficile de s’attendre à autre chose que la niaiserie habituelle au sujet de passés plus ou moins lourds, en tout cas sources de souffrance.

Ceci permet une agréable surprise. Car si La vida secreta de las palabras – titre original puisque le film est américain et espagnol – donne dans cette veine, à savoir celle de la souffrance et de la communication de celle-ci à l’écran, il le fait d’une façon légère et distante qui vaut tout son intérêt et l’éloigne du mélodrame bateau.

Il s’agit donc de la rencontre de deux personnages, interprétés par Tim Robbins et Sarah Polley, respectivement brûlé aveugle pour deux semaines et infirmière chargée de ses soins. Ils se rencontrent en petit comité : sur une plate-forme pétrolière, avec seulement quelques autres personnages jouant le rôle de toile de fond.

Ici se déroule la plus grande partie du film, au moins les trois-quarts. Auparavant avait été présenté le personnage d’Hanna, l’infirmière : ceci toujours à distance, sans rien révéler. Cette première petite partie, disons qu’elle est celle de la mise en place du décor concentré dans le personnage d’Hanna. Elle sert donc à soulever les mystères qui font l’objet du film entier. Ainsi la caméra se tient à distance, ne filme que très rarement de gros plans sur le visage de Sarah Polley, et justement laisse surgir les interrogations d’elles-mêmes.

Sur la plate-forme, les choses ne changent pas vraiment. Il s’établit alors des relations, bien sûr entre Hanna et le brûlé, Josef, mais aussi entre l’infirmière et les autres personnages qui se trouvent sur la plate-forme. De nouveau la caméra est distante, avant tout lorsqu’il s’agit des autres personnages : elle les filme le plus souvent de loin, comme présentant leurs activités sans vouloir y entrer, à distance ; et bien souvent le résultat fait penser à une photographie voire à une carte postale : à une image dont on ne saura rien, à une image qui ne vaut que par elle-même. Et c’est justement ce silence qui laisse venir tout l’intérêt du film. Ceci, les fondus au noir qui suivent certaines scènes le soulignent : elles deviennent presque de petites saynètes sans grand lien avec l’action principale mais qui valent comme son décor poétique.

Parce qu’à côté de ces personnages se crée la relation entre Josef et Hanna, au départ très silencieuse et pleine d’humour puis de plus en plus intime et concentrée sur leur souffrance. Pourtant si Isabel Coixet, la réalisatrice, montre leurs huis clos silencieux avec des gros plans, dès qu’il devient question de leur intimité et de leurs maux, la caméra s’éloigne et les visages sont peu éclairés. C’est certainement que la réalisatrice entend alors se concentrer sur les mots, leur « vie secrète » dit le titre, et tous les sous-entendus que pour le grand plaisir du spectateur personne ne dévoile.

Dans une dernière partie, l’action a lieu sur la terre ferme, loin de la plate-forme pétrolière. On retrouve le quotidien d’Hanna comme au départ auquel s’ajoute Josef. Ici arrive la partie la plus bateau du film, la plus susceptible d’évoquer la niaiserie qu’on retrouve habituellement. Pourtant gardant la légèreté qui le caractérise depuis le début, The secret life of words continue avec distance à observer les deux personnages fort émouvants. Presque poétiques, même : tentation risquée puisque pouvant facilement sombrer dans le ridicule. Cependant la chose est faite efficacement : la distance et le fait que, dans les dialogues, tout ne soit pas nécessairement dit sauvent la donne, au même titre que la toile de fond historique qui apparaît vers la fin du film et supprime le caractère individuel de la souffrance d’Hanna. Alors La vida secreta de las palabras émeut certainement et surtout, laisse rêveur.


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

1
Avatar de Nisa
2 mai 2006 à 14h05
Nisa
Il faut que j'aille voir ce film.
L'article est vraiment bien ♥
0
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