Je vous parlais de la question de la neutralité de Net alors qu’elle n’était alors que menacée, dans un article que je vous invite à (re)lire si vous n’êtes pas à jour. Aujourd’hui, elle est carrément en danger depuis que la FCC (la Commission Fédérale des Communications) a fait passer une loi permettant aux FAI (Fournisseurs d’Accès Internet) d’offrir un traitement préférentiel aux sites contre rémunération.
Malgré tous les efforts des opposants, la loi est passée sans trop de difficultés, et a toutes les chances de se voir appliquée d’ici l’année prochaine. Alors est-ce qu’on baisse déjà les bras, pendant que la majorité de la population ne se doute pas de ce qu’il se passe, faute de meilleure communication et d’exposition médiatique ?
Oui… et non. Un petit village résiste encore et toujours… Non je déconne. Des mouvements de protestation se créent un peu partout, qui prennent plus ou moins d’ampleur. Le dernier en date, qui commence à faire parler de lui notamment depuis que les Anonymous se sont ralliés à cette cause, c’est le groupe Occupy Google.
L’opération #OccupyGoogle consiste à occuper le campus du siège de Google, à Mountain View, pour faire pression sur le géant du Web
de façon à ce qu’il utilise son influence pour s’investir contre la décision de justice qui menace la neutralité du Net. Ils ont déjà un site, sur lequel ils présentent leurs trois principales revendications à Google :
- Que le moteur de recherche se mette en black out complet pendant une journée, en remplaçant la page d’accueil par un lien renvoyant aux pétitions et à la page de commentaires de la FCC.
- Qu’ils ajoutent un lien sur la page d’accueil renvoyant les internautes vers plus d’informations et les pétitions contre la réforme.
- Qu’ils trouvent un moyen de sensibiliser les internautes sur la question et les moyens dont ils disposent pour réagir.
Google s’était pourtant déjà mobilisé contre le projet de la FCC, en signant aux côtés d’Amazon ou Facebook une lettre ouverte. On aurait pu croire qu’une telle mobilisation allait faire le poids face aux lobbies des FAI (surtout que le président de la FCC, Tom Wheeler, est un ancien lobbyiste). Mais il n’y a pas eu de réactions de nos bons géants du Web depuis que la loi est passée comme une lettre à la poste.
Difficile de dire pour l’instant si Occupy Google a des chances de faire bouger les choses, mais le mouvement a au moins le mérite d’exister. Et si les quelques occupants se sont fait déloger par la police, l’opération est néanmoins en route : sont déjà organisées pour le 10 juillet plusieurs manifestations en faveur de la neutralité du Net.
Affaire à suivre, donc…
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Je comprend bien ce que tu dis. Mais si ça marche dans le cas de la grève des transports, c'est, comme tu le dis, car l'entreprise de transport perd de l'argent, et donc cède aux revendications de ses employés pour faire revenir les choses à la normale.
Les citoyens dérangés n'ont aucun rôle au final dans la négociation, d'ailleurs la plupart du temps ils ne savent rien du pourquoi de la grève.
Dans notre cas, un blackout de google est différent : Google perdra de l'argent, mais Google est déjà d'accord sur la question défendue. Le FAI continu à toucher l'argent de son client que Google fonctionne ou pas. Donc pourquoi ? Les gens seront certes plus au courant de l'action, mais ils ne peuvent rien faire (les pétitions pour la liberté d'internet ça fait des années qu'on en signe... ils reviennent toujours à la charge et on a aucune force).
Donc en plus de déranger les utilisateurs (comme pour les transports), ça n'aura pas d'impact sur les "M. en cravate".
Donc que Google utilise son influence pour faire pression sur les FAI oui, mais pas de cette manière.
Sinon désolée d'utiliser ce fameux adjectif, mais je trouve vraiment que ce serait contre-productif de faire une telle action ^^