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Mesrine : L’Instinct de mort

Mesrine : l’Instinct de mort, première partie de la saga Jacques Mesrine, est sorti en salle ce mercredi 22 octobre. Après sept ans de travail pour porter à l’écran la vie pas franchement folichonne de l’ennemi public numéro 1 des années 70, le résultat est là : c’est du lourd, du très lourd. Scénario en béton, mise en scène impeccable et casting de choc : comment passer à côté du film français le plus attendu de l’année ?

Jacques Mesrine, profession : criminel hors norme

Jacques Mesrine c’est LE grand gangster français. Braquages, arrestations, évasions, cavales… C’est son quotidien dans les années 70, mais c’est également celui de l’Hexagone puisque ses aventures font vibrer tout le pays. Charismatique et rusé, « l’homme aux cent visages » réussit toujours à échapper à la police et est hissé par les médias au rang de véritable star, jusqu’à ce que tout s’arrête brutalement, fin 1979, lors d’une fusillade orchestrée par la police. Pourtant, aujourd’hui, près de 30 ans plus tard, Mesrine n’a pas pris une ride et continue de fasciner.

« Si tu vis dans l’ombre, tu n’approcheras jamais le soleil. »Né à Clichy en 1936, Jacques Mesrine ne fait pas parler de lui avant son retour de la guerre d’Algérie au début des années 1960. Amené à commettre des atrocités d’une rare violence pour le compte de l’armée française, il regagne Paris tiraillé entre l’aspiration à une vie rangée et le désir de devenir quelqu’un.
Il finit donc par intégrer en toute connaissance de cause une bande de voyous et fait ses premiers pas dans la criminalité, un pistolet en poche. C’est à ce moment là que commence pour lui la vie de gangster, et tout ce qu’elle entraîne. « On a armé ma main au son de la Marseillaise et cette main a pris le goût de l’arme. »

Comment Mesrine est t-il devenu une légende ? Et bien, c’est justement ce à quoi le premier volet de ce diptyque répond. Rendez-vous donc en salle pour le découvrir…

Un projet ambitieux

Basé sur de nombreux témoignages ainsi que sur l’autobiographie écrite par Mesrine en 1977 alors qu’il était incarcéré (L’Instinct de mort), le film ne le présente ni comme un héros ni comme l’incarnation du Mal. En effet, la facilité aurait été de tourner un long-métrage manichéen mais, fort heureusement, on a préféré viser plus haut.
Le pari était de réussir à exposer la cruauté de Mesrine en parallèle avec l’humanité dont il pouvait faire preuve. Parce que ce n’était pas qu’un marginal profondément blessé par l’Algérie ni une vulgaire ordure sans pitié. On ne peut pas réduire ce légendaire insoumis à de pareils jugements.
C’est d’ailleurs là toute l’intelligence de ce biopic : Thomas Langmann, le producteur (qui rêvait depuis toujours d’adapter la vie de Mesrine sur grand écran), Abdel Raouf Dafri, le scénariste (auteur de la minisérie La Commune) et Jean-François Richet, le réalisateur, n’ont pas cherché à dresser un portrait type de Mesrine. Ils nous offrent au contraire une analyse des différentes facettes du personnage. C’est dérangeant, certes, mais c’est aussi pour cette raison qu’il fascine : on est captivés par sa complexité, tantôt attendris par sa loyauté et son côté Monsieur Tout-le-monde, tantôt choqués par sa rage et sa brutalité. On sort de la salle bouleversés.

La réalisation : du grandiose

Avec un peu plus de 20 millions d’euros de budget pour la réalisation de ce premier volet, c’est donc Jean-François Richet qui s’est vu confier les commandes du film, au détriment de Barbet Schroeder qui n’a su s’entendre avec Thomas Langmann (essentiellement sur le choix de l’acteur principal). Quoi qu’il en soit, Richet a eu les moyens de faire quelque chose de grandiose… et il l’a fait.
Le résultat est remarquable : la mise en scène et le montage sont bien pensés, dynamiques et efficaces. On se retrouve plongés pendant un peu moins de deux heures dans l’ambiance de l’époque et dans le tourbillon de la vie du gangster. De ses débuts en France à sa cavale au Canada et aux Etats-Unis, on suit de façon cohérente mais nerveuse son parcours.
Certaines scènes sont absolument saisissantes et pénibles à supporter, notamment la fameuse dispute avec Sofia ainsi que les semaines d’enfermement en cellule d’isolement. En tête à tête avec Mesrine, on ne peut pas rester indifférents.
Le film est rythmé, tout s’enchaîne rapidement et le suspens est haletant. La bande originale y contribue d’ailleurs beaucoup, merci au grand Howard Shore (compositeur Hollywoodien, surtout connu pour la BO de la saga Seigneur des Anneaux). Autrement dit, toutes les qualités du bon vieux film d’action sont réunies. Pas le temps de s’ennuyer, ni de se poser de questions. Seul bémol : paradoxalement, parfois tout s’enchaîne trop rapidement. On notera en effet le manque de transition entre certaines scènes ainsi que quelques ellipses dérangeantes (surtout entre le moment où Mesrine rencontre Jeanne et celui où ils deviennent les Bonnie & Clyde français).

« Vincent Cassel est Mesrine »

L’autre atout principal de Mesrine : L’instinct de mort c’est bien évidemment son acteur principal, Vincent Cassel, à qui on ne cesse de remettre fictivement le César du Meilleur Acteur depuis la sortie du film. Pourtant, il a bien failli ne jamais prêter ses traits à Mesrine…
En effet, en 2001, Cassel avait accepté le rôle du célèbre criminel et la proposition de Thomas Langmann mais il s’était finalement rétracté, déçu par le scénario original (écrit par Guillaume Laurant, à qui l’on doit Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain) et réticent à l’idée de tourner dans un diptyque. Pour la petite histoire, c’est Steven Soderberhg, rencontré sur le plateau d’Ocean’s Twelve, qui lui avait déconseillé de s’engager dans une saga. Étonnamment, ce dernier s’est en suite lancé dans la réalisation de deux longs-métrages sur la vie du Che
Recontacté en 2007 après que Abdel Raouf Dafri ait apporté de profondes modifications au scénario, Cassel s’est enfin décidé à rejoindre l’aventure, évinçant une bonne fois pour toutes Benoît Magimel et Vincent Elbaz. Mesrine, ce sera lui. Et personne d’autre.

Les multiples hésitations de l’acteur traduisent bien sûr tout son sérieux concernant ce rôle. Investi à 200%, on le découvre d’ailleurs radicalement transformé. En même temps, comment se pointer les mains dans les poches lorsqu’il s’agit d’incarner un véritable mythe ?
Avant le tournage, Cassel s’est documenté pendant de longs mois sur Mesrine et la vie qu’il a menée à tambour battant. Tout ce travail en amont l’a rendu beaucoup plus proche du gangster, et cela se ressent : outre la barbe et les 20 kilos qu’il a dû prendre, Cassel s’est attaché à retranscrire les attitudes de Jacques Mesrine (expressions, timbre de voix, démarche…) mais évite malgré tout la parodie.
Le résultat final est bluffant : le comédien nous offre une performance hors du commun. On reste cloués au fauteuil, bouche bée, les yeux écarquillés. Sa prestation est vraiment étonnante, il tient le film de bout en bout. Un de ses meilleurs rôles, sans aucun doute.

De nombreux acolytes

Mais Cassel n’est pas tout seul au casting, bien au contraire. D’autres acteurs, déjà reconnus ou montants, contribuent à l’efficacité du film : Gérard Depardieu, évidemment, parfait dans le rôle du chef de bande, ou bien encore Gilles Lellouche et Roy Dupuis, impeccables en tant que fidèles du bandit.
Notons également la présence de deux femmes très troublantes : d’abord Elena Anaya, qui incarne Sofia, la première femme de Mesrine, et puis ensuite Cécile de France, particulièrement méconnaissable et poignante dans le rôle de Jeanne Schneider, maîtresse et complice entièrement dévouée de Mesrine.
Dans la deuxième partie de la saga, on aura le plaisir de retrouver d’autres stars, notamment Ludivine Sagnier, Mathieu Amalric, Gérard Lanvin, Samuel Le Bihan ou encore Olivier Gourmet (dans la peau de Robert Broussard, le Commissaire de Police qui a mis fin à la cavale de Mesrine). Autant dire que ça va encore déboîter.

Ca valait le coup d’attendre…

Mesrine : L’Instinct de mort a le mérite de ne remarquablement pas faire dans la dentelle. C’est un véritable film de gangsters, avec son lot de cruauté, de rebondissements et de personnages charismatiques. Seulement, le plus choquant mais aussi le plus intéressant, c’est qu’il ne s’agit pas d’une vulgaire fiction. Non non, c’était seulement dans les 70’s, chez nous. La vie de Jacques Mesrine est à l’image de ce film : une véritable épopée. Trépidante, provocante, captivante.
Ce premier volet de la saga Mesrine est vraiment spectaculaire, tant par la justesse et la puissance du scénario que par l’efficacité de la mise en scène et la performance de Vincent Cassel. C’est une réussite totale qui ne laisse présager que du bon pour la suite, Mesrine : L’Ennemi public n° 1, qui sortira en salle le 19 novembre prochain.


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Les Commentaires

11
Avatar de Nevada
8 novembre 2008 à 11h11
Nevada
Je n'ai pas tellement aimé et la scène où ils poignardent un homme et où ils l'enterrent vivant ça m'a vraiment.... dégoutée.
Quelle est l'intéret à tout montrer en détail?
Je ne vois pas pourquoi il y a eu tant de bonnes appréciations et je ne pense pas que j'irai voir le deuxième.
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Voir les 11 commentaires

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