En partenariat avec Les films du Losange (notre Manifeste)
J’écris souvent mon amour pour l’Inde dans mes articles. C’est un pays que je rêvais d’arpenter depuis toute jeune, et que j’ai finalement découvert à l’aube de mes 20 ans.
L’Inde, mon plus beau voyage
Avant de partir, tous mes proches y allaient de leur recommandation :
— Attention, l’Inde est un pays dur, tu n’en ressortiras plus la même. — Fais gaffe, le viol est le sport national là-bas.
De quoi flipper avant même d’avoir mis un pied dans l’avion !
Pourtant sitôt arrivée à l’aéroport de Mumbai, quelque chose me sautait à la gorge, et c’était loin d’être désagréable. Une atmosphère moite et sucrée qui écrasait ma poitrine et signait le début d’un dépaysement total.
Pendant 5 semaines, j’ai crapahuté et suis tombée amoureuse de chacun des paysages fous que propose l’Inde.
Je ne nie toutefois pas la dangerosité du pays ni surtout la misère terrible qui ravage les rues et rend l’Inde abrupte, parfois peu accueillante…
Mais j’en garde un souvenir brûlant, qui ne me quittera jamais. Depuis, je ne rate rien qui parle de près ou de loin de l’Inde.
Et surtout pas quand c’est signé Mia Hansen-Løve…
Maya, de quoi ça parle ?
Maya, c’est le prénom d’une jeune femme, tu t’en doutes.
Pourtant, elle n’est pas le personnage que l’on suit le plus, dans cette nouvelle réalisation de la créatrice de L’Avenir.
Non, c’est Gabriel que la caméra ne lâche jamais.
Gabriel est beau mais ne semble pas le savoir. Ce qu’il aime, lui, c’est partir dans les pays en guerre pour faire son travail de journaliste et révéler au monde ce qu’il se passe sur place.
Seulement voilà, Gabriel est un jour fait prisonnier en Syrie. Il y subira plusieurs sévices pendant 4 mois.
Mais ça, on ne le voit pas à l’écran. Le début du film attrape Gabriel à son retour de Syrie, et capture sa « convalescence » pendant les mois qui suivent son retour.
Gabriel ne peut pas rester à Paris, avec sa petite amie qu’il ne semble plus aimer. Il a besoin d’ailleurs, et part finalement en Inde.
À Goa, il s’installe dans sa maison d’enfance pour la retaper. C’est la qu’il fait la rencontre de Maya, une jeune Indienne qui ne tarde pas à s’éprendre de lui. Ensemble, ils vont entamer un voyage géographique et amoureux.
Pour la jeune femme, l’amour est une nouveauté, pour lui ça n’est plus un moteur. Car ce que préfère Gabriel dans la vie, c’est son métier…
Maya, un film lumineux et délicat
Mia Hansen-Løve a un talent indéniable pour mettre en valeur l’humain dans tout ce qu’il a de plus complexe.
Après Eden
, L’Avenir et Un amour de jeunesse, la réalisatrice de 37 ans reprend l’humain contrarié comme centre de son intrigue.
Elle dépeint les émotions avec justesse, ce qui m’a vraiment touchée en tant que spectatrice. Je suis rentrée immédiatement dans cette histoire, j’ai même enfourché la mobylette de Gabriel avec lui, pour sillonner les routes de l’Inde.
Maya, c’est une invitation au voyage géographique bien sûr, mais aussi spirituel et sentimental, qui encourage la réflexion.
Maya, un casting parfait
Si tu es adepte de la filmographie de Mia Hansen-Løve, tu n’as pas pu oublier les performances de Roman Kolinka, qui joue dans pas moins de 3 films de la réalisatrice française.
Il déploie une nouvelle fois tout son talent dans Maya, et il est difficile de ne pas tomber sous le charme de son regard mélancolique et de ses boucles souples.
Il donne notamment la réplique à la très jeune Aarshi Banerjee, dont c’est ici le tout premier long-métrage.
La jeune femme incarne à la perfection une Maya sensuelle, qui promène son corps élancé d’un bout à l’autre de l’hôtel de ses parents, les paupières à demi closes et les gestes lents.
Les deux acteurs forment un duo qui fonctionne à merveille, et portent le film avec beaucoup d’élégance. De A à Z, Maya est un film réussi duquel on sort légèrement déçu de ne pas en avoir vu davantage.
Personnellement, j’aurais bien voyagé encore pendant deux heures avec Gabriel et Maya.
Embarque toi aussi à bord d’un avion pour Goa, le 19 décembre. Date à laquelle tu pourras retrouver Maya au cinéma !
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Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
mais - tu n.as pas trouvé que le traitement des perso feminins un peu problematique ? meme si elles sont assez fortes la facon dont le perso principal se comportente avec elle est assez moyen non? Et c'est jamais vraiment remis en cause?