L‘autre jour, calée au fond de mon canapé à manger des langues de chat et déguster mon chocolat chaud, je discutais avec un pote sur un chat dont nous tairons le nom pour des raisons évidentes de non-publicité, et je me suis rendue compte d’une vérité lourde et froide comme un gros jambon : si certaines de mes connaissances restaient au stade de connaissances sans qu’elles ne grimpent jamais les échelons de l’amitié, c’est bien souvent parce que ces filles ont généralement le sale défaut d’être sexuellement agressives.
Je m’explique : vous vous entendez super bien avec une fille, vous avez les mêmes goûts, le même humour, vous sentez que vous pourrez en arriver à vous confier des secrets au téléphone quand la nuit est tombée et que vous trainez vos savates dans votre appartement vide à la recherche d’une dernière cigarette alors que vous êtes en pyjama. Et puis soudain, le défaut de la bientôt-amie vous explose à la gueule comme du napalm : dès qu’un garçon est dans la pièce, sa personnalité en devient toute changée.
Elle commence à minauder, glousser, se tortiller les cheveux et feindre l’ivresse pour mieux se coller à un homme. Elle cherche à être remarquée, qu’elle veuille copuler ou non ça n’a pas grande importance, ce que vous notez, vous, c’est qu’elle ne vous adresse pas la parole de la soirée. C’est chacun pour soi. Vous, vous pensiez que vous alliez rigoler ensemble et surtout du gars là, avec ses épaulettes. Malheureuse ! Même lui on dirait bien qu’elle voudrait voir ses poils pubiens.
Et c’est ainsi qu’une amitié naissante se retrouve avortée.
La SA (Sexuellement Agressive) a la fâcheuse tendance à avoir des problèmes d’image, et tente par tous les moyens de rassurer son ego meurtri en draguant tout ce qui bouge (une fois, j’en ai surpris une en train de mater d’un oeil lubrique le poisson rouge de sexe mâle de la maison). Le moindre geste tendre de la part d’une personne possédant deux chromosomes XY est un appel au viol, et vas-y que ça se trémousse et que ça rit de plus belle en touchant l’avant-bras du comique insoupçonné. Tous les clichés y passent et pour cause : peu importe les moyens, pourvu que le résultat soit là et qu’on fasse attention à elle.
Comme si cela ne suffisait pas, la SA vous gratifie souvent par la suite de remarques personnelles du type « à chaque fois que je le vois lui il me drague trop » et autres affirmations prononcées à voix haute sur le fait qu’elle est irrésistible. Vous êtes alors en proie à un cas de conscience : faut-il se taire au risque de crever d’un ulcère ou la libérer de ses illusions en lui vomissant la réalité à la figure quitte à paraître malpolie ? (voire pire : jalouse)
Tout dépend évidemment de la situation : si tout le monde se moque ouvertement de son comportement, alors mieux vaut lui rendre ce service. Dans le cas contraire, pourquoi se quereller ? Après tout si ça lui fait plaisir de penser qu’elle est une bombe sexuelle et que cela la rassure dans son for intérieur, qui sommes-nous pour lui gâcher ce plaisir ?
A noter qu’une SA peut-être une fille qui, à défaut de s’habiller comme une fille de joie, tente de mettre ses atouts en valeur de manière abusive et limite tape-à-l’oeil. Exemples :
Cependant la SA ne se définit pas sur une simple faute de goût, elle a l’art de récidiver comme personne. Aussi étrange que cela ne paraisse, aux Etats-Unis où la pudeur à la télévision est strictement imposée, et où les jeunes filles souhaitent massivement rester vierges jusqu’à leur mariage, le look SA est rentré sans souci dans les moeurs. Ceci étant notamment le cas de
Une SA n’a pas forcément besoin d’en faire des caisses bien évidemment. Parfois, c’est plus subtil, elle lâchera des informations essentielles sur sa sexualité (« j’adore la bite ! ») sans que personne ne parle de ça (vous étiez en train de disserter sur le réchauffement climatique au Groenland). Dans tous les cas elle se remarque aisément par sa différence de comportement selon qu’elle s’adresse à une fille ou un garçon. Ce qui finalement n’est dommage que pour elle, puisqu’il existe aussi des filles chouettes ici bas et que trop occupée à simuler l’orgasme du rire (« AH AH AH Johnny, tu es si drôle ! »), elle ne les connaitra jamais.
La prochaine fois je vous raconterai comment je ne supporte pas les gens qui se croient drôles en imitant une langue étrangère (mention spéciale à ceux qui font semblant de parler l’allemand et le chinois) alors que tout ce qu’ils arrivent à faire, c’est parler le con.
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