Une énième mesure pour restreindre le droit à l’avortement en Pologne… Le 6 juin, l’opposition parlementaire polonaise a dénoncé une nouvelle mesure du gouvernement d’extrême droite : les médecins généralistes seront désormais obligés d’inscrire les grossesses dans un registre numérique médical, d’après Le Monde.
Un registre numérique médical recensant les grossesses
Pour l’opposition, ce registre numérique pourrait devenir « un nouvelle outil de répression » envers les femmes dans un pays où l’avortement est pratiquement interdit. Toutefois, d’après le ministre de la Santé polonaise, Adam Niedzielski, les informations recensées permettront à tout médecin de poursuivre la prise en charge des patientes, que ce soit en Pologne ou encore à l’étranger. Ainsi, dans ce cahier numérique figurera des informations concernant la grossesse, les maladies passées ou en cours, les visites médicales, les traitements ou encore le groupe sanguin.
À la suite de la publication de l’arrêté du ministère de la santé, la députée libérale Kamila Gasiuk-Pihowicz est montée au créneau. Elle a déclaré à la presse, selon Le Monde, que ce livret est né « pour pouvoir persécuter et contrôler les femmes polonaises, créer un nouvel outil de répression, de contrôle, d’influence politique de l’État sur nos vies, sur notre santé, sur nos familles. »
La présidente d’une fondation défendant les droits des femmes, Joanna Pietrusiewicz s’est-elle aussi indignée suite à la promulgation de cette mesure, d’après le quotidien Gazeta Wyborcza, comme l’a repris Le Monde :
« À une autre époque, le transfert de telles informations dans le système n’aurait pas suscité d’inquiétudes, mais, dans la situation actuelle, il s’agit pour nous d’un signal sans équivoque d’une nouvelle tentative de l’État de s’immiscer dans la vie des femmes. »
Un registre qui pourra être réquisitionné par la justice
L’opposition au gouvernement de Morawiecki s’inquiète du fait que ce registre numérique médical, sur décision d’un tribunal, pourra être réquisitionné par le parquet, actuellement contrôlé par les populistes nationalistes au pouvoir. Une décision inquiétante dans ce pays où des violations de l’État de droit ont été relevées à plusieurs reprises par des instances européennes…
Selon la députée Katarzyna Lubnauer, en Pologne, « depuis six ans, tranche par tranche, les droits reproductifs des femmes sont restreints » :
« D’abord, on introduit la contraception d’urgence sur ordonnance (…), puis la fécondation in vitro n’est plus financée par le budget de l’Etat, (…) puis intervient ce verdict brutal de la Cour constitutionnelle. »
200 000 IVG illégaux ont lieu chaque année en Pologne ou à l’étranger
Ledit verdict de la Cour constitutionnelle interdit depuis octobre 2020 l’avortement en Pologne en cas de malformation grave du foetus. Toutefois, une femme ayant recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG) n’est pas poursuivie par la justice, contrairement au médecin qui l’a pratiquée ou aux personnes qui l’ont aidée.
Actuellement en Europe, la Pologne prône une des législations les plus restrictives en matière d’avortement. D’après les données officielles, relayées par Le Monde, moins de deux mille avortements légaux sont réalisés chaque année dans le pays. Cependant, les organisations féministes, estiment, quant-à-elles, qu‘environ 200 000 IVG par an ont lieu illégalement ou à l’étranger.
À lire aussi : Le Sénat des États-Unis échoue à faire adopter une loi garantissant l’accès à l’avortement
Image en Une : © Wikipédia
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Les Commentaires
Ces pauvres Polonaises... c'est grave putain.
Comment ils peuvent dire que c'est qu'ils sont pour la vie, quand ils laissent des femmes mourir des suites de grossesses qui se passent mal? que des misogynes, hypocrites en plus de ça.