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Inglourious Basterds

On a lu tellement de trucs sur Inglourious Basterds depuis sa présentation à Cannes et ça m’a tellement déçu d’en savoir autant sur le film que je vais éviter d’en faire une revue détaillée détaillée pour l’instant. A propos d’Inglourious Basterds, il y a deux écoles :

– celle qui pense que c’est un chef d’oeuvre, l’un des meilleurs Tarantino depuis une paye,
– et celle qui pense que c’est une longue merde prétentieuse et sans intérêt, une sorte de chant du cygne tarantinien qui fait mal aux oreilles. Notez que cette seconde catégorie semble être majoritairement composée d’individus qui n’attendaient que ça pour descendre en flamme l’ancien gosse prodigue d’Hollywood ainsi que d’hurluberlus qui ne l’ont jamais apprécié. Tu ferais mieux de me croire, moi, en fait.

Plutôt 100 fois qu’une je m’inscris dans la première école. Parce que Tarantino a une fois de plus imprimé sur pellicule son amour immodéré pour le 7e art dans un film de passionné, passionné et passionnant qui regorge d’idées et d’hommages classieux au cinéma, en particulier celui des années 30-40.

Je ne te ferai pas l’offense de t’expliquer l’importance du dialogue dans l’œuvre du Père Quentin. Comme dans chacun de ses films, à part peut-être le diptyque-patchwork Kill Bill, les longs tunnels de dialogues sont légion dans Inglourious Basterds. Les mots sont des munitions et les répliques des armes. D’ailleurs avant que celles-ci soient de sortie, les plus infortunés des protagonistes sont souvent déjà morts qui à cause d’un mot en trop, qui à cause d’un accent.


Le téléphone teuton

Les dialogues portent l’action. A vrai dire, on pourrait même soutenir qu’ils sont l’action. Ils sont là pour faire avancer l’histoire, pas comme dans Boulevard de la Mort. QT prend tout son temps pour faire jacter ses gus sans sacrifier une plume de son talent de dialoguiste hors-pair à l’impondérable besoin d’action du cinéma américain moderne.
En resituant Inglourious Basterds dans la geste tarantinienne on mesure mieux combien il était utopique d’attendre de ce film dont Tarantino parlait déjà à l’époque de Pulp Fiction, qu’il donne lieu à une débauche pétaradante d’action et de fusillades. Qu’on se le dise, dans la filmographie de Quentin, Kill Bill est l’exception.


Pingouins italiens

Les nombreuses langues et les passages incessants de l’une à l’autre, apportent une nouvelle musique très agréable aux dialogues tarantiniens. Dans ces switchs réside d’ailleurs la plus grosse prise de risque du métrage puisque personne n’ignore que les Américains quand ils vont au cinéma, ne détestent rien tant que d’avoir à s’empiffrer de sous-titres, ce qui les empêchent de manger tranquillement leurs popcorns.
Quand bien même Tarantino aurait pu avoir des seconds-rôles d’une toute autre trempe s’il n’avait pas été si pressé de mettre son film en boîte (Adam Sandler en Donnie Donowitz : MIAM), le casting est comme d’hab’ chez l’ancien employé de Video Archives, au poil (vous inquiétez pas j’ai bien vu que je me suis contredis moi-même).
Brad Pitt, la star bankable de ce film dont dépend en partie l’avenir de The Weinstein Company, est hilarant dans son rôle de redneck Dirty South pas bien finaud à l’accent à scalper au couteau. Il cabotine un max et s’éclate à mort et nous avec lui.
Quant à Christoph Waltz rien de ce qui a été ou écrit sur lui ne relève de l’exagération. Il est définitivement la révélation d’Inglourious Basterds dans son rôle jouissif de nazi sadique et polyglotte aussi poli que les Allemands ont la réputation d’être autoritaires. Il est pour beaucoup dans la réussite du film même s’il ne faut pas oublier les seconds rôles magistralement campés par des gars comme Michael Fassbender, Eli Roth, BJ Novak, Diana Kruger ou encore Til Schweiger, mon coup de coeur du film.


Gobelet et Sophie de Kill Bill 1, avec ses deux bras cette fois

En fait j’ai savouré chaque scène du film comme un cornet trois parfums de chez Kokoa. Même si on est loin de la coolitude funky de Pulp Fiction ou de la richesse visuelle et dynamique de Kill Bill, je ne me suis pas emmerdé une seconde.
Inglourious Basterds me fait penser à Reservoir Dogs à cause de sa décontraction violente, de ses subites montées de lait sanguinaires, de ses persos classy et de l’incroyable tension qui habite certaines scènes (le 1er chapitre par exemple).
Comme je le disais plus haut, ça papote à donf mais ça n’est jamais long contrairement à Transformers II et Harry Potter et le Prince de Sang Mêlé, les deux principaux concurrents d’Inglourious Basterds dans la catégorie des films aux durées XXL de l’été.

Trois regrets quand même :

– la musique, loin d’être aussi géniale que d’habitude chez la tarantule même si j’ai beaucoup goûté le générique de fin.
– ne pas connaître assez le cinéma auquel Tarantino fait référence et rend hommage cette fois-ci
– ne pas voir un peu plus les Basterds. Contrairement à la plupart des critiques négatives cependant, je ne le lui reprocherais pas. D’abord parce que je savais à quoi m’attendre et ensuite parce que ça aurait été un tout autre film si on les avait plus vu dans leurs sanglants exploits. J’aurai adoré par exemple que le Boss nous donne à voir un peu plus d’Hugo Stiglitz et de Donnie Donowitz.

Comme le Quentin n’est pas le quart d’un con, il a quand même pris le soin de prévenir qu’en cas de succès, il avait déjà une histoire de soldats noirs coincés en territoire ennemi sur le feu. Oh.Putain. Comme. Je. Veux. Que. Ce. Film. Se. Fasse.


Hugo Stiglitz, nouveau perso culte Tarantinien. V’là l’gros calibre qu’il a.

Je pourrais aussi raconter qu’Inglourious Basterds est une allégorie sur la puissance du cinéma, un film qui dit merde à l’histoire avec un toupet monstre sans lui manquer de respect etc, mais je crains de ne rien dire que tu n’as pas déjà lu ailleurs. Et puis est-ce vraiment utile de verser dans le pompeux alors qu’en fait de compte Inglourious Basterds n’est qu’un putain de chouette divertissement potentiellement culte, totalement classe, carrément drôle et très kiffant ?
Ca a beau être rhétorique comme question, je précise quand même que non.

Avec Inglourious Basterds, Quentin Tarantino reconnaîtra définitivement les siens de ceux qui n’étaient là que pour la hype. Moi mon pote, je suis définitivement de ton côté ! Et puis n’écoute pas tous ces mythos qui disent que tu copies. C’est de la merde ce qu’ils racontent. Est-ce qu’on dit de Dr Dre qu’il a copié Charles Aznavour pour What the difference ?

— T’aimes le style de Jojo ? Si tu veux le suivre tous les jours, c’est sur son blog


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

94
Avatar de chacidul
2 novembre 2009 à 17h11
chacidul
Génialissime !!!
cultissime !!!
Tous les codes Tarantiniens sont là, les acteurs sont bons, la BO est géniale... (hormis quelques reprises de la BO de Kill Bill, qui m'ont un peu gênée...)

Enfin bref,
il est sorti la semaine de mon anniversaire...
j'ai été le voir, seule, le soir de mon anniversaire, en VO dans une petite salle parisienne où tout le monde était à fond !!!
juste super...

Je l'ai cependant revu au ciné en VF par la suite et...oïe...quel dommage, on y perd beaucoup je trouve...
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Voir les 94 commentaires

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