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Dexter

Dexter, c’est la nouvelle série phare de Canal Plus. Lancé le 17 mai dernier par la chaîne, ce nouveau show policier fait figure de révolution. S’il reprend l’idée populaire du héros « anti-héros », à l‘image de Toni Soprano, Dexter met aussi en avant des questions d’ordre moral beaucoup plus importantes. Adapté du roman de Jeff Lindsay, Darkly Dreaming Dexter, cette série nous offre une troublante plongée dans l’univers d’un tueur en série.

Le tout premier épisode donne le ton. Appelé sur les lieux d’un crime atroce, Dexter s’extasie en voix off sur le travail « original » de la scène. Il enrage même de ne pas avoir eu l’idée avant ! Tel est l’humour sombre de la série, soutenue par la performance impressionnante de l’acteur Michael C. Hall (le fils homosexuel dans la série Six Feet Under)

Morgan Dexter est expert médico-légal, spécialisé dans les projections sanguines auprès de la police de Miami. Il est apprécié de tous, reconnu pour ses compétences.
La nuit, il devient un serial killer canalisant ses pulsions dans la traque des pervers et des maniaques ayant échappés à la vigilance de la police. Dexter utilise toutes ses connaissances d‘expert medico-légal pour commettre ses crimes. « Cette nuit, c’est la bonne et cela va recommencer encore et encore. Cela doit recommencer. Quelle douce nuit… J’adore vivre à Miami, j’adore la cuisine cubaine, leurs sandwichs au porc épicé, c’est ce que je préfère. Mais ce soir, c’est un autre appétit que je veux assouvir« , nous dit-il dans les premières minutes de la série.
On ne connaît pas d’emblée les causes obscures de sa névrose, mais on comprend vite qu’il n’a pas le choix. Il doit tuer. Seulement, reprenant les conseils de son père adoptif – lui-même ancien policier à Miami -, Dexter est sommé de respecter deux règles : ne pas agir gratuitement et faire attention aux choix des victimes. Dexter en profite pour exercer ses pulsions d’une façon constructive : en s’attaquant aux individus nuisibles pour la société.
L’autre particularité de Dexter, c’est son insensibilité chronique : l’humanité le répugne, l’amitié est un concept vague, et l’hypothèse d’avoir des relations sexuelles l’enthousiasme autant que de changer un pneu crevé. C’est aussi son talon d’achille. Jouer la comédie de la sensibilité l’épuise. La grande souffrance de Dexter, c’est que sa seule protection reste de se tenir à l’écart des gens, sans jamais éveiller les soupçons, et ceci lui demande une vigilence de tous les instants.
Il y a de l’Hannibal Lecter chez ce héros, en plus présentable, en quelque sorte. Il réussit à nous attendrir sur un personnage hyper sadique dans la nuit, et maladroit et timide dans la lumière.

Les personnages secondaires sont aussi important que Dexter dans la mesure ou d’une manière ou d’une autre, ils sont tous des Dexter en puissance, alliant deux faces dans leur personnalité.

Debra, la sœur de Dexter, est celle qui prend le plus d’importance au cours de cette première saison : elle évolue dans son travail en même temps que ses rapports avec Dexter s’approfondissent. Debra pense que son frère a une vie sexuelle épanouie sous prétexte qu’il a une petite amie, alors que ce dernier a précisément choisi une femme brisée pour ne pas avoir à exprimer des sentiments. Même si elle ne partage aucun lien de sang avec Dexter (il a été adopté), Debra possède, comme lui, une perspicacité qui la pousse à agir mieux et plus vite que les autres. C’est une romantique, souffrant surtout d’un manque de reconnaissance (elle s’est toujours sentie exclue de la relation intense et mystérieuse entre son frère et son père).

Rita, la petite amie de Dexter, elle, offre un contrepoint à l’ambiance policière avec son air de femme battue et son sourire triste. Le portrait n’est pas lisse : flanquée de deux enfants dont elle ne veut pas se séparer, marquée par une relation compliquée avec un ex-junkie en taule. De la même façon que ce personnage crée un contrepoint, les réalisateurs insistent sur les contrastes des couleurs avec la prédominance pour le rouge (en écho au monde intérieur de Dexter, marqué par des flots d’hémoglobines), avec du bleu et du vert. Le résultat, en totale adéquation avec le trouble identitaire de l’anti-héros, est esthétique sans être esthétisant.

Et puis, dès la fin du premier épisode, apparaît un second tueur en série dont on ne connaît pas encore l’identité. Lui aussi maîtrise une technique parfaire de crime, vidant les corps de ses victimes de tout leur sang. Au fil de l’enquête, va se créer une complicité malsaine entre Dexter et le serial-killer qui s’attaque aux prostituées. Le jour, en policier, Dexter le pourchasse officiellement, la nuit en tant que serial-killer, Dexter s’interroge et s’extasie devant les techniques mises en œuvre par cet autre maniaque.

La morale de l’histoire…

« L’endroit où je vis va devenir un endroit plus serein, un endroit plus paisible. Mettre un peu d’ordre dans tout ce chaos. »
La série bafoue la frontière ténue entre le bien et le mal, avec en suspens une problématique : est-il possible de faire le mal au nom du bien ?


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

436
Avatar de pinkflower24
30 décembre 2014 à 09h12
pinkflower24
Cette série est super, du début à la fin je me suis éclatée, j'espère qu'il y aura de nouvelles séries dans ce style qui vont sortir...
0
Voir les 436 commentaires

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