Comme animal, il y a plus impressionnant qu’un ratel.
Ces animaux impressionnants, qui survivent à tout
Peut-être pas aussi taré, fourbe et fortement disposé à dominer le monde un jour, mais au moins plus impressionnant qu’on aurait pu le penser.
Oui, des animaux auxquels vous ne faites pas vraiment attention, que vous ne voyez pas ou même que vous mangez… mériteraient de porter une cape de super-héros.
Si les animaux portaient des capes. (Après, moi, parfois je mets une cape à mon chat, mais il n’aime pas trop ça).
Eux, ils n’affrontent pas le monde entier, ou un cobra royal, non.
Petits, discrets, ils se contentent d’affronter le funeste destin, celui qui doit tous nous mener à la tombe.
Ainsi, sans être totalement invincibles, ils s’approchent dangereusement d’une forme d’immortalité… qui me fait penser qu’Highlander aurait dû être joué par un homard.
Sans transition, voici les trois animaux qui nous enterreront un jour. S’ils avaient des mains.
La méduse immortelle
Et puisqu’on parle de films, sachez que L’Étrange histoire de Benjamin Button aurait dû avoir un casting composé de méduses — avec une turritopsis nutricula dans le rôle du héros, l’homme qui vieillissait à l’envers.
Là, si vous étiez disposé-e-s à jouer le jeu, vous me diriez : « Mais pourquoi, qu’est-ce donc qu’une turritoptruc ? » et je vous répondrais, lâchement : « une méduse immortelle ».
Salut toi.
Fort heureusement, dans la réalité, je n’oserai point vous laisser avec une information aussi incomplète.
La Turritopsis nutricula est une méduse, oui, qui dépasse difficilement les 5 mm et prolifère du côté de la mer des Caraïbes.
Et, surtout, qui possède une caractéristique épatante : celle d’inverser son processus de vieillissement.
Avouez que c’est pas mal. Cette petite chose naît sous la forme d’un polype, une croisement entre un ver marin et une anémone de mer, avant de se détacher des fonds marins une fois arrivée au stade d’une méduse aux longs filaments.
La méduse Benjamin Button, cette créature immortelle ou presque
Elle vit ensuite sa petite vie, transportée par les courants… Jusqu’au jour où, alors qu’elle se rapprochait un peu trop de la vieillesse fatidique, plop, elle retourne à sa forme juvénile.
C’est-à-dire un polype. Et elle recommence.
Cette forme d’immortalité biologique (parce qu’elle n’est pas à l’abri des prédateurs ou des accidents malencontreux) perturbe et fascine grandement les chercheurs, et il y a de quoi !
Découverte en 1988, cette étrange méduse n’a commencé à livrer ses secrets qu’en 1996). Elle serait capable d’user d’un processus de transdifférenciation : ses cellules peuvent se renouveler pour retourner à leur état primitif.
Pour autant, on ne sait pas encore tout du secret de la jeunesse éternelle de la méduse. Les scientifiques ne comprennent pas, par exemple, ce qui déclenche ce processus, qui n’a pas l’air automatique.
Ce n’est donc pas demain la veille que l’Homme pourra apprendre à stopper le processus de vieillesse de ses cellules… Mais qui sait si ce serait une bonne chose ?
Le tardigrade, l’ourson de l’espace
Faut dire que ce n’est pas donné à tout le monde, de voir et penser comme une méduse. Elle, elle gère ça plutôt bien, mais nous, en serions-nous capables ?
Non, moi je dis, tournons-nous plutôt vers les techniques imparables de tonton tardigrade, qui résiste à tout.
Point de véritable immortalité, donc, chez le tardigrade, qu’on appelle aussi « ourson d’eau » pour une raison qui m’échappe. Pour info, un tardigrade, ça ressemble à ça :
Un ourson tout fripé qui se serait enfoncé un tube dans la face, éventuellement. Rassurez-vous cependant, si l’animal vous fait friser un peu le poil des aisselles : il ne dépasse pas le 1,5 mm. Pas de tête-à-tête gênant en perspective, donc.
Le tardigrade est un invertébré et, s’il n’a pas de colonne vertébrale, il compense largement avec une impressionnante capacité à résister aux conditions de vie les plus extrêmes. Eh oui, cette petite chose peut vivre pratiquement partout, sans que ça lui fasse ni chaud ni froid.
Elle aime bien la forêt, où elle peut grignoter du lichen, mais elle n’a rien contre la (très) haute montagne, la plage ou le fond de l’océan.
Parce que tonton tardy s’en fout : il s’adapte à tout. TOUT.
La radiation, les températures extrêmes (de – 272,8° à 150°), la pollution et les produits toxiques, une pression supérieure à six fois celle du fond de l’océan, et par là même, au vide spatial.
Le tardigrade, cet animal qui peut vivre dans l’espace
Oui, vous avez bien compris.
Le tardigrade peut survivre dans l’espace. On le sait, parce qu’en 2007, une équipe de chercheurs a fait embarquer plusieurs d’entre eux dans une fusée Soyouz, dans le cadre du programme Tardis (en rapport avec « tardigrade », et non pas, hélas, Doctor Who).
Le but était de tester leur capacité à survivre aux conditions de vie très limitées, de notre point de vue, dans l’espace, et nos petits amis s’en sont… excessivement bien sortis.
La majorité a survécu, et ceux qui en seraient revenus patraques auraient réussi à « réparer » leur ADN. N’est-ce pas la folie ?
Il faut dire qu’au-delà de sa capacité à survivre au vide spatial, le tardigrade jouit d’un petit super pouvoir qui lui permet de se sauvegarder en cas de pénurie d’eau ou de nourriture, voire en cas de stress : il peut entrer en cryptobiose.
Figurez-vous qu’à l’origine, le tardigrade n’a pas une espérance de vie très longue, même pas un an complet. Mais en entrant en cryptobiose, à savoir qu’il met en pause son métabolisme, il peut survivre plus de dix ans, sans eau, sans rien.
Avouez qu’avec tout ça, on est tentés de penser que le tardigrade en vient, de l’espace.
Le homard, le crustacé qui ne sait pas mourir tout seul
Oui, je sais ce que vous allez dire : vous voyez mal comment le homard pourrait être immortel, vu que vous vous en êtes boulotté un pas plus tard qu’hier (bourgeois-e que vous êtes).
Mais ça marche quand même, parce que le homard possède un super pouvoir semblable à celui de la méduse Benjamin Button… mais pas du tout la résistance du tardigrade.
On ne peut pas tout avoir, dans la vie.
« Hé dis donc, t’as pas vu la mer ? »
Pour être honnête, on ne sait pas si le homard est « immortel ».
On ne sait juste pas combien de temps il peut vivre, parce qu’on n’en a jamais trouvé aucun qui ait survécu au-delà d’un siècle sans passer à la casserole ou se noyer dans une algue (j’extrapole). E
n plus, à cause de sa technique de « rajeunissement », il est très difficile d’estimer l’âge d’un homard.
La technique ? Il ne vieillit pas, tout simplement.
Il se contente de grossir, en enchaînant les mues pour renouveler son tissu à l’infini, et plus il grossit, plus il va niquer à tout va (comprendre : il est encore plus fertile et ses fonctions organiques pètent le feu).
Le homard est-il un animal immortel ?
Le homard ne meurt donc pas de vieillesse, mais des aléas de la vie. Tels que vous. Oui, vous. (Moi ? Nooon…)
La soif de vivre.
Ceci étant dit, avec ou sans vous,
cette bestiole peut arriver jusqu’au centenaire, et c’est déjà pas mal pour une grosse crevette ! Seule ombre au tableau, une fois que l’on enlève poêles, casseroles et accidents domestiques : à force de muer, il se pourrait qu’au bout d’un moment, son exosquelette se détériore.
Mais bon, tant qu’ils n’arrêteront pas de finir en brochettes, on n’aura pas vraiment de moyen de le savoir. Alors, pour moi, le homard sera pour toujours un immortel incompris.
À lire aussi : Animal aussi mignon que terrifiant, le ratel fait trembler les lions et leur arrache les couilles
Écoutez l’Apéro des Daronnes, l’émission de Madmoizelle qui veut faire tomber les tabous autour de la parentalité.
Les Commentaires