— Article publié le 20 janvier 2018.
Marion est revenue d’Irlande du Nord il y a un petit moment, à la recherche d’un nouveau job. Là-bas, elle avait passé du temps à patauger au milieu des réserves naturelles (non pas seulement avec des roux, me demande-t-elle de préciser).
Toujours est-il qu’en rentrant, elle a fait « comme à chaque fois qu’elle cherche un nouveau job » :
« Je parcours les offres et je postule à celles qui me sautent aux yeux. »
Être animatrice nature, et ne pas avoir l’impression de travailler
Et cette fois-ci, l’offre d’emploi sur laquelle elle a bondi correspondait au poste d’animatrice nature dans une ferme pédagogique.
« Je suis entourée d’animaux et de gens au quotidien ! Mon travail, c’est de prendre soin des premiers et de partager mes savoirs avec les seconds sur la nature, les animaux, l’agriculture… C’est très très très varié et ça fourmille de partout. »
Marion m’explique qu’elle aime son job parce que justement, elle n’a pas l’impression de travailler quand elle le fait.
« Même si les animations que je fais me sont imposées (on est une équipe, donc il faut bien attribuer les fonctions) je m’amuse dans mon travail. Je travaille surtout avec des enfants et ils sont toujours ravis de venir à la ferme. C’est juste idyllique (sauf quand on te pousse dans la benne à fumier !). »
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Le top selon elle, c’est que c’est loin d’être monotone puisque les animations se renouvellent en permanence.
« On fait en moyenne deux sessions de 2h par jour.
Si c’est la fabrication du pain, faut se taper toute la vaisselle après ! Si c’est une visite de ferme, on veille à ce que les moutons ne s’échappent pas du pré quand on fait entrer les enfants. Si on accueille les publics « difficiles », on est de corvée de nettoyage de poulailler… ou de découverte des animaux de la forêt.
En dehors des animations, on s’occupe des animaux : nourrir, traire, nettoyage des enclos, transhumance… Ah et on fabrique aussi des fromages de chèvre ! »
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Marion s’en allant au boulot le matin, une allégorie
Quel parcours pour devenir animatrice nature ?
Depuis toute petite, Marion voulait travailler avec les animaux. Comme apprendre sur les bancs de l’école n’était pas sa tasse de thé, elle s’est tournée dès qu’elle a pu vers une formation qui lui permettait de mettre le nez dehors !
« J’ai commencé par un bac Sciences et Techniques de l’Agronomie et du Vivant, où il y avait plus de stages, moins de théorie. Parfait quand on la bougeotte !
J’ai enchaîné avec un BTS Gestion et Protection de la Nature, où j’ai appris tout ce que je devais savoir sur les p’tites bêtes et les fleurs.
Ensuite j’ai bossé pendant un an au fin fond de la Hague avant de faire une licence pro dans le développement durable qui ne m’a servi à rien tant on effleurait les sujets. Mais j’ai pu profiter de mes soirées étudiantes ! »
Suivre ses envies, le mot d’ordre de Marion, animatrice nature
En sortant de cette formation, elle a fait différents petits jobs :
« Je bossais dans des fermes étant ado, car je vivais dans la campagne profonde. Je me suis retrouvée avec des petits boulots à mi-temps après mes études et j’ai compensé en allant chanter des comptines chez les maternelles, par exemple.
J’ai peu à peu accumulé diverses expériences en fonctionnant, comme j’ai dit, un peu au coup de cœur.
Par exemple, j’ai déjà bossé comme stewardess sur un bateau, assistante en animalerie, créatrice de projet dans une asso de protection de la nature… mais il manquait toujours un truc.
Alors que maintenant, je vais au boulot avec le sourire, j’adore transmettre mes connaissances à travers les ateliers et prendre soin de Joyeuse la truie et des petits agneaux. »
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Au final, c’est tout ce parcours un peu fouillis qui a fait que les compétences et la personnalité de Marion correspondaient à ce que la ferme recherchait !
« Je kiffe ce boulot… pour le sourire des enfants, le bêlement des chevreaux à qui on vient de donner le biberon, la cueillette des citrouilles pour Halloween… Il y a tant de choses que j’aime, je ne peux pas tout dire ! »
À quoi t’attendre si tu veux être animatrice nature ?
Pour devenir animatrice nature, Marion estime que l’on ne peut pas faire sans adaptabilité.
« C’est le truc essentiel. Si tu dois gérer deux brebis qui mettent bas alors que tu as une animation dans 10 mn… Tu as intérêt ou de courir vite, ou d’improviser une nouvelle animation sur la naissance des bébés animaux ! »
Quant au train de vie, il ne faut pas rêver de luxe, mais ça lui convient très bien :
« Je suis dans une association en Île-de-France, alors non, je ne deviendrais pas riche comme Crésus. Mais j’assure mes arrières grâce à un logement de fonction que j’occupe en échange d’un week-end sur deux de présence à la ferme.
Depuis le début je suis payée 1 250€ net par mois, mais au moins je n’ai pas besoin de louer une cage à poule à 650€ par mois.
Et surtout, j’ai le grand avantage de me réveiller avec la banane chaque jour de l’année et je pense que c’est ça, la vie ! »
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