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Petites galères et grandes joies : le DIU (« stérilet ») raconté par 12 lectrices

Il peut être en cuivre ou hormonal, on l’appelle aussi stérilet et on le refusait il n’y a encore pas si longtemps aux nullipares : celles qui ont adopté le DIU racontent leur vie avec cette contraception.

Le 15 mars 2015

Le stérilet souffre de nombreux préjugés, à commencer par l’idée fausse qu’il ne peut être posé à des nullipares, qui n’ont pas encore eu d’enfants). Pourtant, qu’il soit en cuivre ou hormonal, c’est un moyen de contraception qui convient à beaucoup !

Vous êtes d’ailleurs plusieurs à avoir insisté sur l’importance de le nommer DIU, pour Dispositif Intra-utérin, pour le libérer des idées reçues qui lui donnent la réputation de rendre stérile.

Les adeptes de ce mode de contraception nous ont raconté leur réalité : pourquoi elles avaient choisi de se faire poser un DIU, et comment à quoi ressemblait leur quotidien depuis sa pose.

Pourquoi choisir le DIU (« stérilet ») en cuivre ou hormonal ?

Nombre des personnes qui ont choisi le stérilet ne supportaient pas ou plus la pilule. C’est le cas de Yun, 26 ans, qui explique :

« Mon historique de pilules est semé d’embûches. La première (une micro-dosée) me donnait d’horribles migraines, la seconde des lombalgies, et les deux suivantes ont foutu en l’air mon cycle de manière assez surprenante.

Je pouvais passer trois ou quatre mois sans saignement, et puis avoir mes règles pendant plusieurs jours… Oui, je sais : plusieurs jours n’ont rien d’étonnant. Mais au-dessus de 10 jours de ragnagnas, j’estime que mon corps me trolle.

Il m’arrivait aussi d’oublier ma pilule, et au moins, avec le stérilet, pas de souci de ce côté-là. »

Gwendapi, 26 ans, s’est également tournée vers le DIU à cause d’oublis répétés :

« J’ai commencé à prendre la pilule à mon arrivée à la fac et tout s’est vraiment très bien passé, jusqu’à ce que je commence à vivre avec mon copain !

J’ai alors eu de vraies grosses frayeurs : “On est samedi, il est 21h, pourquoi ma plaquette me dit qu’on est jeudi ? De quand ça date ?”.

 J’avais des croix sur les mains, des alarmes dans tous les sens, une application spéciale, un post-it sur ma lampe de chevet… Et j’oubliais quand même ma pilule.

Je n’y arrivais plus : après sept ans de très bons et loyaux services ma pilule et moi n’étions plus compatibles.

J’ai donc un peu fureté dans tous les sens, je me suis renseignée sur les autres moyens de contraception. Le DIU cuivre était parfait pour moi : pas de risque d’oubli et pas d’hormones.

Je ne sais pas pourquoi, mais j’en avais marre des hormones, mon corps me disait stop — je devais boire jusqu’à trois verres d’eau pour avaler ma pilule alors qu’avant je pouvais la prendre sans rien, et depuis quelques temps j’avais des boutons, des maux de tête, les seins hyper douloureux même en dehors des règles, et je faisais de la rétention d’eau. »

Stefany, 21 ans, sentait elle aussi que la pilule ne lui convenait plus, et elle cherchait une contraception plus « naturelle » :

« Mes mycoses à répétition ne se calmaient pas malgré mes efforts, et au début de l’année, j’ai lu que l’arrêt de la pilule pouvait favoriser l’arrêt des mycoses, ce qui m’a lancée.

En parallèle, le passage à la coupe menstruelle m’a permis d’ouvrir les yeux sur des méthodes gynécologiques alternatives et m’a poussée à me renseigner sur les méthodes de contraception, notamment sans hormones.

Je voulais, en plus d’une contraception sans hormones, une méthode sur le long terme (à la différence des préservatifs). Le stérilet en cuivre m’a tout de suite attirée : il est peu cher, remboursé, sans hormones, très peu contraignant et valable au moins cinq ans. »

Une fois bien placé, c’est parti pour plusieurs années de tranquillité, ce qui convient particulièrement aux aventurières qui s’exilent quelques temps dans des contrées lointaines.

À plusieurs reprise, les lectrices ont cité le site de Martin Winckler, ainsi que son livre Le Chœur des femmes, dans ce qui a inspiré leur choix. Le médecin y a démystifié le DIU, et beaucoup y ont trouvé la solution à leurs questionnements en matière de contraception.

Le site ChoisirSaContraception.fr a également été décisif pour certaines personnes : c’est là que le stérilet leur est apparu comme LA contraception qui leur convenait.

Plusieurs moyens de contraception répartis sur une table.
Reproductive Health Supplies Coalition / Unsplash

Passer d’un DIU cuivre à un DIU hormonal

Mona Lise, 23 ans, a quant à elle choisi de passer du stérilet au cuivre à un DIU hormonal. La dose d’hormone est différente de la pilule, et « règle » certains aspects désagréables :

« J’ai bien aimé le cuivre, mais avec mes études, certaines longues périodes d’examens peuvent générer beaucoup de stress. Mon corps réagit en provoquant des règles très abondantes toutes les deux semaines. NARMOL.

J’en ai eu un peu marre de ce cycle infernal, de ne jamais savoir quand j’allais être réglée et pour combien de temps (sans parler de l’abondance qui empirait, bon appétit), et j’ai décidé de prendre un DIU hormonal. La dose d’hormones libérée dans le sang est très faible, et normalement les règles diminuent voire disparaissent. »

Face au stérilet, des médecins plus ou moins coopératifs

Décider de passer au DIU est une chose, mais trouver un gynécologue qui accepte de le poser à une nullipare s’est transformé en odyssée pour certaines. Fleur, 25 ans, s’est ainsi retrouvée à débattre de son utérus avec tout un chacun :

« Ça a été la guerre. Après le jugement de valeur du commun des mortels (d’ailleurs, tout mon entourage s’est soudainement découvert titulaire du diplôme de médecin/gynécologue) qui me traitait d’inconsciente, me disant que je risquais toutes sortes de maladies, il a fallu trouver un praticien qui accepterait de me le poser.

Mon médecin de famille, très vieux jeu, considérait qu’il en était hors de question, que je risquais d’être stérile (mais bien sûr…), mais ayant fait mes recherches, je ne me suis pas laissée faire !

Je me suis entendue rétorquer que c’était mon choix et que le DIU ne rendait pas stérile ; que les MST peuvent remonter plus facilement par le DIU, mais qu’ayant une vie sexuelle stable post-test de dépistage, je ne risquais rien.

J’ai fini par prendre rendez-vous dans un planning familial où on a respecté mon choix. Mais il ne faut rien lâcher ! »

Sam, 29 ans, abonde en son sens.

« Le seul point négatif que j’en retire, c’est vis-à-vis du corps médical : plus de la moitié des médecins et autres gynécologues que j’ai rencontrés ne savaient pas qu’il existe des stérilets « short », ni que l’on en posait aux femmes n’ayant pas eu d’enfant. Il est très difficile d’entamer un échange autour du stérilet sans avoir à subir des monologues moralisateurs (trop) récurrents, basés sur des études datant de plusieurs décennies… »

Heureusement, de nombreux médecins et gynécologues acceptent de poser des DIU. Beaucoup de lectrices conseillent fortement les plannings familiaux, qui leur ont offert un soutien à tout épreuve et des conseils de premier choix concernant les moyens de contraception en général, et le DIU en particulier.

Ambre, aujourd’hui âgée de 22 ans, s’est tournée vers le centre le plus proche de chez elle il y a trois ans ; elle raconte qu’elle a « vraiment eu l’impression d’avoir une liberté totale quant au choix » de sa contraception.

Un dépistage indispensable

Cependant, comme Fleur l’a fait remarquer, le stérilet rend plus vulnérable aux infections sexuellement transmissibles : la tige leur fournit une autoroute directe vers l’utérus. Les conséquences peuvent être graves, et entraîner des opérations chirurgicales.

Les tests de dépistage avant la pose du DIU ne semblent toutefois pas systématiques, ce qui explique le refus de certains gynécologues d’associer stérilet et nullipare (qui est sensée être moins « stable » sexuellement).

« J’ai l’impression que la légende urbaine est prête à tout pour dégoûter les femmes du DIU… »

Le DIU en cuivre ou hormonal : une insertion délicate

Une fois le Saint Graal retiré à la pharmacie, encore faut-il le caser dans l’utérus ! Les gynécologues ne procèdent pas tous exactement de la même façon, et ne prescrivent pas la même chose avant la pose. Faisons donc un petit tour d’horizon.

Gwendapi explique que ce n’était pas « très agréable » mais que cela s’est très bien passé :

« Mon médecin m’avait prescrit un décontractant utérin (que j’avais oublié de prendre avant, en bon souvenir de ma pilule). Pour moi cela s’est déroulé de la manière suivante.

J’ai passé une échographie où elle a regardé mes ovaires et la position de mon utérus, et fait une première mesure grâce à l’image à l’écran. Tout était bon, on est donc passées à la suite — et j’ai vu mon utérus et mes ovaires ! Je ne sais pas pourquoi, ça m’a fait super plaisir !

Elle a ensuite mis en place un écarteur spécial pour pouvoir travailler avec ses deux mains, et mesuré mon utérus en vrai grâce à une sonde spéciale. J’ai inspiré fort et toussé quand elle l’a dit. Ce n’était pas agréable du tout, mais cela n’a vraiment duré qu’une seconde. Cela a confirmé ce que l’écran disait : mon utérus était assez profond. C’était parti pour la pose !

Là encore, j’ai inspiré profondément, et toussé quand elle me l’a demandé. J’ai eu la sensation bizarre que quelque chose d’anormal s’était passé dans mon corps au creux de l’estomac, et ai ressenti une douleur forte pendant quelques secondes, puis ça s’est calmé.

Elle a coupé les fils et vérifié que cela ne gênerait pas. Ce n’était pas franchement très agréable sur le moment, mais on en comprend l’utilité ! Une dernière vérif’ par échographie, une prise de rendez-vous pour trois mois plus tard pour vérifier que tout va bien, des dernières recommandations, et c’était parti pour une fin d’après-midi avec du thé, des cookies et Sherlock sur mon canapé sans trop bouger ! »

Certaines ont eu moins de chance : sa gynéco ne lui ayant rien expliqué, Ségolène ne savait pas à quoi s’attendre, et la surprise n’a pas franchement été bonne…

« À ce jour, c’est la pire expérience de ma vie. Je pense avoir dégoûté toutes mes amies en leur racontant mon périple. Ma gynécologue ne m’avait pas expliqué la procédure, donc j’étais très crispée… surtout quand elle s’est approchée de mon sexe avec des ciseaux de 70cm.

La pose ressemble à une contraction de femme enceinte, c’est douloureux mais très rapide. De plus, on nous insère le stérilet lorsque l’on a nos règles, donc quand on se relève il faut s’attendre à une flaque de sang.

C’est l’après qui a été le plus difficile. Ma tension a baissé, j’ai eu des sueurs froides, des vertiges…. bref, c’était compliqué. Ensuite, pendant environ trois heures, j’ai eu mal comme quand j’ai mes règles. »

Démystifier la pose du DIU

Fleur a bien mieux vécu la pose, et demande d’ailleurs à ce que la chose soit démystifiée :

« Franchement, je m’attendais vraiment à pire. J’ai l’impression que la légende urbaine est prête à tout pour dégoûter les femmes du DIU. On nous prédit quasiment des heures d’atroces souffrances.

Bon, je ne vais pas vous mentir, ce n’est pas le meilleur moment de votre vie, mais c’est largement supportable, et cela dure dix secondes à tout casser. Ça tire à l’intérieur, la sensation est étrange.

Ensuite on perd un peu de sang et on a des crampes dans le bas-ventre. Avec une bouillotte et un replay de Confessions Intimes, ça passe tout seul. »

Stefany y est allée confiante, et elle a eu raison :

« Je me suis installée comme d’habitude dans le fauteuil, et la gynécologue a déballé le DIU que j’étais allée chercher à la pharmacie la veille.

Il y avait un tube fin au bout duquel se trouvait le DIU : après avoir mis ses gants et déballé la marchandise, elle m’a inséré le tube dans le vagin tout en me parlant.

Je n’ai absolument rien senti jusqu’à un « clic » qui a provoqué une douleur très vive et très aiguë. J’ai eu un sursaut, et elle m’a expliqué que c’était fini, qu’elle n’avait plus rien à manipuler ; en fait le stérilet est normalement en forme de T mais lors de la pose, les deux branches sont pliées le long du corps.

Ce qui m’a fait mal, c’est justement le déploiement des branches dans mon utérus, très bref mais douloureux. J’ai continué à avoir mal quelques minutes le temps que ça s’estompe, mais j’étais plus surprise qu’autre chose. Elle a coupé les fils, mais comme promis ne m’a plus manipulée.

On a ensuite un peu parlé, et elle m’a donné le livret de mon stérilet avec le type et la date de pose en me disant qu’on attendrait trois cycles pour voir comment cela fonctionnait, et qu’on reprendrait rendez-vous. »

Mathilde, 26 ans, est la seule témoignante qui s’est vu proposer une alternative. Il faut dire qu’elle va voir une gynéco aussi réputée que chèèère :

« Ma gynéco m’a expliqué que la pose pouvait se faire sous anesthésie à l’hôpital, ou au cabinet sans anesthésie. Elle m’a dit que mon col de l’utérus était très bien placé et « facile d’accès » (vous m’en voyez ravie).

Ma gynéco connaît parfaitement l’intérieur de ma personne, puisqu’elle me fait une échographie pelvienne à chaque fois que je vais la voir. Donc je paye cher, certes, mais je sais pourquoi.

En plus de ça, je ne suis pas vraiment sensible à la douleur (je serais presque capable de m’endormir pendant un frottis). J’ai donc choisi l’option “pause en fauteuil”, pour ne pas me laisser emmerder par un petit stérilet de rien du tout ! »

Le stérilet, et le temps que le corps s’habitue à cette nouvelle présence

Nous voilà prévenues : c’est pas forcément la joie dans le bidon quand il se rend compte qu’on vient de lui refiler un truc inhabituel. Mais c’est juste le temps qu’il se rende compte que le DIU vient en paix.

Mary-Odil, 23 ans, se souvient encore des premiers moments de vie avec son DIU :

« La pose est faite, je remercie chaudement mon gynéco pour cette nouvelle liberté (une contraception efficace pendant 4 ans !), et je sors de son cabinet.

Et là, une demi-heure après, en attendant mon train sur le quai de la gare, j’ai l’impression d’accoucher. Littéralement. Mon corps essaye d’expulser le stérilet. Et putain, j’ai mal.

Je me tords de douleur, je pleure comme une madeleine, et je manque trois fois de vomir dans les poubelles sur le quai. Je reprends deux Spasfons et un Doliprane 1000, et j’attends. Le soir, je m’écroule, et je ne bouge plus.

Les contractions ont duré trois jours — au cours desquels elles se sont heureusement beaucoup atténuées. Et c’était fini ! »

Un avant-goût sympa d’un éventuel accouchement — ça donne envie (non). Là encore tout dépend des personnes, des médicaments qu’elles ont pris avant…

Mona Lise a quant à elle bien vécu les premières semaines avec son stérilet hormonal :

« Mon stérilet hormonal a été posé il y a maintenant un mois. J’ai eu quelques traces de sang très légères les trois premières semaines, qui commencent à disparaître. Je pense qu’il faut trois mois pour que l’endomètre se fasse à la dose de progestérone, mais ce n’est rien de grave donc ça me convient bien. »

Il y a le corps qui se demande ce qu’il se passe, mais aussi la tête qui cherche ses nouveaux repères. Une fois les douleurs passées, il faut intégrer complètement qu’on est bien protégée contre les grossesses, même si cela ne se voit pas. Fleur l’explique :

« Au début j’avais peur de l’expulser, je me disais qu’en poussant, il partirait. Il a fallu que je me rassure sur cette peur totalement irrationnelle. Ensuite j’ai appris à ressentir les sensations normales durant le cycle, les petits tiraillements, des choses que je ne ressentais plus sous pilule — et j’avoue que c’est plutôt rassurant de comprendre comment son corps fonctionne.

Question flux, c’est vrai que c’est plus important, mais selon les conseils du blog de Martin Winckler je prends de l’ibuprofène pendant les règles pour le diminuer et j’utilise une cup. »

Bien sûr, chaque personne réagit un peu différemment, d’où l’importance du libre choix de sa contraception. Stefany a par exemple eu quelques surprises :

« Pendant trois jours j’ai eu une sensation d’inconfort au niveau de l’utérus : il lutte contre ce corps étranger et on sent que tout n’est pas normal. C’était très largement supportable, pour moi c’était du même ordre que le petit inconfort de mes règles.

Ça ne m’a rien empêché de faire, je prenais de l’ibuprofène pour limiter. En fait ça m’a plutôt donné une excuse pour me chouchouter et de me caler sur le lit avec une bouillotte et des séries !

Et puis, le premier cycle de règles est arrivé. Elles étaient très abondantes les deux premiers jours… Mais c’est après que c’est devenu insupportable.

J’avais des sautes d’humeurs, des crises de nerfs, des douleurs atroces au bas-ventre, une perte d’appétit. Tous les symptômes menstruels que j’avais voulu éviter en continuant à prendre la pilule sont apparus.

Je ne me sentais plus de marcher, j’étais d’humeur massacrante, et surtout, j’avais très mal et les anti-douleurs n’y faisaient rien. Ça a duré environ deux jours, et mes règles ont duré huit jours en tout. Je ne perdais pas de moins en moins de sang, je remplissais une cup toutes les trois heures, alors que je n’en avais jamais rempli une de ma vie !

C’était un événement isolé : j’ai eu plusieurs cycles de règles depuis et ça ne s’est plus jamais passé comme ça. Je continue de perdre plus de sang qu’avant, et plus longtemps, mais ça ne me fait pas mal et ça reste dans le domaine du raisonnable. »

Les stérilets en cuivre ou hormonaux: quelques histoires de rejets…

Il y a cependant quelques exceptions, autour lesquelles les mythes entourant le DIU se sont construits. On entend beaucoup parler de rejets, de stérilets que l’on retrouve un beau matin dans sa culotte… Ça a été le cas pour Morgane, 22 ans :

« Ma gynéco m’en a posé un, et je n’ai eu aucune douleur ni rien, la pose parfaite ! Mais le lendemain, je l’ai retrouvé dans ma culotte (non non c’est pas un mythe), alors que je n’avais rien senti. »

Pour Emeline, 22 ans aussi, cela n’a pas non plus fonctionné. Elle raconte les suites de la pose de son DIU :

« Au bout d’une semaine, la douleur s’est estompée. Enfin ! Mais c’était une fausse joie, car elle a repris après deux jours, deux fois plus forte. J’ai eu de véritables contractions, comme lors d’un accouchement ! Je ne pouvais plus bouger de mon lit, j’avais d’énormes chutes de tension… L’horreur.

J’ai appelé mon gynéco qui était bien embêté pour moi, car mon corps rejetait littéralement le stérilet. Il m’a donné un rendez-vous pour le lendemain. Mon copain m’a accompagnée car je ne pouvais plus me déplacer sans risque de perte d’équilibre (et la vie parisienne veut qu’on se déplace beaucoup à pied, malheureusement).

Mon médecin m’a expliqué que s’il laissait le stérilet en place, les douleurs finiraient par s’arrêter mais reprendraient très probablement tous les mois. Il avait vu des cas de graves complications à cause de rejets comme le mien. Nous avons donc décidé de le retirer.

Ça s’est fait très rapidement, presque sans douleur. Au bout d’une dizaine de jours, mes douleurs à l’utérus ont complètement disparu.

Je suis vraiment dégoûtée de faire partie de la faible proportion de femmes dont le corps rejette aussi violemment un stérilet. J’en voulais vraiment un, mais ça n’a pas été possible. »

Tout comme le stérilet n’est pas fiable à 100% (comme tous les moyens de contraception), le corps humain n’est pas toujours prévisible. Heureusement, ces cas semblent relativement minoritaires, et la grande majorité des personnes qui ont témoigné sont plus que contentes de leur DIU !

Le stérilet et ses succès

Nombre d’entre vous ont loué le DIU pour ses années de tranquillité relative (il est toutefois important de rappeler qu‘il faut faire vérifier son stérilet une fois par an, pour s’assurer qu’il est toujours en place), l’absence d’hormones de sa version en cuivre, et l’absence de règles pour le DIU hormonal. Gwendapi a listé tout ce qu’elle appréciait dans sa nouvelle contraception

« En premier lieu, il y a une certaine liberté d’esprit. Pas de “Est ce que j’ai bien ma pilule dans mon sac ? Est ce que je l’ai bien prise ? Est-ce qu’il m’en reste une plaquette quelque part ? Attends, il est quelle heure là en France ?”

Il y a aussi l’absence d’hormones. Mes seins sont plus ou moins douloureux selon les mois (mais jamais au niveau atteint avec ma pilule dans les meilleurs mois). J’ai aussi beaucoup dégonflé les trois premiers mois ; je n’ai pas vraiment perdu de poids mais j’étais moins serrée dans mes vêtements, moins bouffie, mes jambes étaient moins lourdes et adieu les maux de tête !

Et surtout, MA LIBIDO ! Alors là, ça a été la découverte. Je ne pensais pas avoir une libido en berne, mais j’ai découvert qu’en fait si, un peu (merci ma pilule). Alors qu’avant c’était parfois un peu dur de mettre la machine en route, là en deux minutes : check.

Plus de problème de lubrification, et des envies de coller mon copain au mur pour le faire là tout de suite (dans le bus, au ciné, pendant qu’il mange ses pâtes, peu importe), et envie de me coller moi là au mur pour m’occuper de mon frifri (dans le bus, au ciné, alors que je mange mes pâtes, peu importe aussi). J’ai aussi des sensations nouvelles, et mon partenaire aussi. »

Le retour en force de la libido a d’ailleurs été souligné à de multiples reprises. Avec le stérilet au cuivre, les filles retrouvent leur corps d’avant la pilule, avec tout ce que cela implique. Les règles sont moins « réglées », mais le corps est en pleine possession de ses sensations.

Gwendapi conclut même que le DIU « est la chose la plus merveilleuse qui me soit arrivée ».

Fleur aussi a fait péter le champagne :

« C’est génial ! Que du bonheur, je ne regrette pas une seconde. Je regrette par contre que les médecins ne se mettent pas à jour et que les préjugés soient encore si tenaces.

Si c’est votre choix, tenez le coup, ne vous laissez pas faire — et on a le droit de remettre en question l’opinion de son médecin. C’est votre corps ! »

« En ce moment de ma vie, le DIU est parfait pour moi »

Il faut citer Gaelle, 26 ans, qui note un autre avantage certain du DIU :

« Le super bonus, c’est quand même de noter que le stérilet en cuivre est écolo. Lorsqu’on urine, on rejette dans les égouts les médocs et donc la pilule consommée. Le stérilet en cuivre ne produisant aucune hormone, je pisse sain pour la planète. »

Gwendapi insiste de plus sur un principe clair : « Mon corps, mon choix, mon utérus, tais-toi » :

« Je pense vraiment que le choix de la contraception est propre à chacune et qu’à ce moment-là de ma vie, le DIU est parfait pour moi.

Je ne l’envisageais pas il y a sept ans (quoi, un truc dans mon utérus ? Mais ça va pas ?), mais aujourd’hui il répond à tous mes besoins, tout comme moi, je rentre dans ses cases (taille de l’utérus, corps qui ne bronche pas et qui le rejette pas, pas de règles trop importantes qui me mettent à plat, pas de douleurs insupportables). »

Ségolène, quant à elle, ne regrette pas d’avoir souffert au début pour son DIU hormonal, et elle ne retournerait pour rien au monde à la pilule :

« Même si j’ai eu trèèèès mal, c’est vraiment un super moyen de contraception. Je trouve ça plus logique d’avoir un petit truc dans mon corps plutôt qu’un médicament que j’avale.

Concernant les hormones, c’est beaucoup moins que la pilule. J’ai reperdu la taille de poitrine que j’avais prise et quelques petits boutons sont réapparus. Les règles sont de nouveau douloureuses et irrégulières mais je me sens, néanmoins, plus en confiance et moins stressée que lorsque je prenais la pilule. »

Ecouter son corps, quoi qu’il arrive

Après le périple qu’elle a dû vivre pour pouvoir enfin obtenir la contraception qui lui convenait, Ludivine est convaincue de l’importance d’écouter son corps et de ne pas se fier à tout ce que peuvent dire les médecins sur ces sujets qui souffrent de principes aussi dépassés que profondément ancrés.

« Je n’ai jamais été orientée correctement en matière de contraception. Malgré la multitude de choix, on ne m’a parlé que de la pilule. Avec tous les problèmes hormonaux liés à son utilisation, aucun professionnel de santé n’a jugé bon de me faire passer des examens ou m’aider à trouver un contraceptif adapté.

J’ai dû demander et me battre pour faire des IRM, des bilans sanguins et hormonaux et prouver que le DIU au cuivre était ma dernière chance. Je me suis renseignée et éduquée sur Internet, et malgré les difficultés des débuts, je pense que le DIU au cuivre est LE moyen de contraception qui me va le mieux et que je garderai toute ma vie.

Parce que chaque personne est différente, il faut davantage sensibiliser le milieu médical et les femmes au DIU et à toutes les autres formes de contraception : non, ce n’est pas parce que ma mère a toléré la pilule des années durant que mon corps en fera de même. Et ce n’est pas parce que moi je tolère le DIU au cuivre que mes amies ne seront pas plus à l’aise avec un anneau ou un patch.

Je vis plutôt bien avec mon stérilet, au final tellement bien que parfois j’oublie que je l’ai ! »

Et plusieurs étudiantes en médecine le confirment : le moyen de contraception se démocratise, surtout depuis qu’il en existe une petite version complètement adaptée aux utérus des nullipares. Elles en entendent même parler en cours… De quoi espérer un avenir radieux pour le DIU !

À lire aussi : Marre de bouffer des hormones : la pilule est en berne en France

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Les Commentaires

203
Avatar de PingouinMasque
4 octobre 2021 à 21h10
PingouinMasque
J'apporte aussi ma pierre à l'édifice.
J'ai pris la pilule de mes 15 à mes 21 ans. Problème : je faisais des triglycérides sous pilule.
J'ai testé plein de pilules différentes, y compris celle reproduisant le dosage de l'implant, j'ai également testé le patch et l'anneau, et soit les triglycérides étaient de la partie, soit je n'avais plus aucune libido. J'ai donc fini par envisager le DIU cuivre.
1ere pose j'avais 22 ans. Horrible. La première gynéco que j'ai été voir me dit qu'elle ne pose pas de DIU chez les nullipares, elle m'oriente donc vers une consœur.
Cette seconde gynéco m'a prise en retard le jour de la pose, j'étais la dernière patiente de la journée. Elle m'a mise hors du cabinet alors que je faisais malaise sur malaise...
Au bout de plusieurs semaines à saigner presque en continue, je vais chez la première gynéco. Elle me répond, sur un ton hyper condescendant, " ohlala ces nullipares, elles s'affolent pour rien! Je vous donne rdv dans un mois, d'ici là je suis sûre que tout se sera réglé !". Elle me fait une écho : le DIU s'était replié sur lui-même et partait dans une trompe. Elle a dû aller le chercher avec des pinces, les fils ayant cassé... Horrible.
Suite à ça j'ai passé 5-6 ans sans suivi gynéco
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