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Et si on remplaçait les fêtes des mères et des pères par « la fête des gens que l’on aime » ?

À la place des fêtes des mères et des pères, Alison aimerait développer « la fête des gens que l’on aime ». Une initiative déjà mise en place par une école en Gironde.

Pourquoi ne pas transformer la fête des mères et des pères en une seule fête qui célèbre les gens qu’on aime sans étiquettes ?

Il y a un an, des parents partageaient un mot des maîtresses de leurs enfants sur les réseaux sociaux, touchés par leur initiative.

Les professeures d’une école en Gironde avaient décidé de remplacer les fêtes des mères et des pères traditionnelles par « la fête des gens que l’on aime ». Une idée pleine de bienveillance pour les situations familiales délicates de certains élèves.

Les dates sont les mêmes pour ce projet, il y a toujours deux cadeaux à offrir mais sans étiquettes pour les destinataires.

L’idée est de confectionner quelque chose pour quelqu’un que l’on aime, sans préciser qui.

J’étais ravie d’entendre parler de ce projet, car c’était déjà quelque chose qui m’avait traversé l’esprit.

Je m’attendais à ce que cette initiative fasse du bruit, qu’elle fasse bouger les choses et avancer les mentalités sur cette tradition, positive bien sûr mais maladroite selon moi, et de moins en moins adaptée à notre époque.

Moins d’exclusion et plus de partage ?

Les situations familiales changent de plus en plus : les foyers monoparentaux, les couples homosexuels, les familles recomposées inattendues, endeuillées ou déchirées sont le quotidien de beaucoup d’enfants.

Ça ne met jamais en joie d’imaginer qu’un enfant se sente différent des autres à cette période de l’année, sous prétexte qu’il n’est pas né dans une famille dite « normale ».

N’en déplaise aux partisans de la Manif Pour Tous, les familles d’aujourd’hui, c’est rarement un papa, une maman et des enfants qui vivent dans un bonheur parfait.

Je sais très bien que cette idée d’« abolir » les fêtes des mères et des pères — devenues de vraies institutions — peut choquer. Dans mon esprit, il ne s’agirait pas d’une suppression mais d’une évolution.

Mon opinion est complètement personnelle. Je pense sincèrement que ces fêtes devraient changer, car elles restent de petites violences pour beaucoup, surtout pendant l’enfance.

Moins de souffrance et plus de joie

J’ai côtoyé énormément d’enfants dans ma (jeune) vie, professionnellement et bénévolement.

Il n’y a pas si longtemps, j’étais baby-sitter, animatrice et même professeure. J’ai pu constater les petits et grands chagrins ainsi que les moments gênants qui peuvent découler de ces deux célébrations.

Même à titre personnel, j’ai connu ce genre d’embarras pendant ces fêtes où tu te sens obligé•e de justifier pourquoi tu n’offriras rien le jour où un parent est mis à l’honneur.

C’est difficile parfois de voir les violences émotionnelles qui découlent de ces deux fêtes qui célèbrent pourtant l’amour. Ce n’est pas par méchanceté, par égoïsme ou par manque d’attention des autres pourtant. Pas facile de réaliser tant que l’on n’est pas soi-même touché•e.

« – Tu vas offrir quoi à ton papa pour la fête des pères ? – Rien je n’en ai pas. »

Et si on évitait cette question ?

Fêter un être qu’on n’a pas, qu’on n’a plus, qu’on n’a jamais connu ou qu’on n’a jamais voulu peut être compliqué. Certains diront qu’on ne peut pas gérer les sensibilités de tout le monde constamment. C’est vrai, mais si on commençait à prendre plus soin des souffrances des autres ?

Les « petites » violences mentales

Fabriquer un cadre photo « Je t’aime papa » quand ton père a quitté le foyer familial, c’est violent. C’est la même chose que de créer un cadeau de fête des mères quand tu as deux papas et inversement, ou faire un joli cadeau à un

parent décédé.

Écrire une carte en utilisant des mots pleins de tendresse ou passer une après-midi à confectionner quelque chose pour un parent violent à qui tu n’as pas envie de donner de preuve d’amour, c’est tout aussi difficile émotionnellement.

Quand un des deux parents est mort, certains peuvent « bien » vivre ces traditions. Ils peuvent voir ça comme un hommage à rendre, une occasion de penser à eux encore plus ou déposer le cadeau dans un endroit signifiant.

Mais pour beaucoup de petites personnes orphelines que j’ai rencontrées, ça reste un moment de douleur, qui leur renvoit encore plus ce qu’ils n’ont plus.

Et même si on se réjouit du bonheur familial de nos ami•es, quelqu’un qui n’a plus sa mère ou son père n’a pas besoin d’un jour particulier pour lui rappeler qu’il n’est plus là. Ça donne juste envie de rester sous sa couette et de regarder des dessins animés.

Mais si on tournait ça en une célébration plus ouverte et moins discriminante, aucun enfant dans une situation familiale délicate, compliquée ou parfois fragile ne se sentirait mis de côté.

Si on peut éviter ce genre de moment désagréable, perturbant et triste à quelqu’un, en changeant juste une formulation, ça devrait convaincre tout le monde, non ? On n’oublie pas ces moments-là, même à l’âge adulte.

Moins de pression et plus de liberté

J’espère qu’en lisant ces lignes, personne ne se sentira indigné. J’ai souvent eu cette conversation, ce débat, en disant qu’il ne faudrait pas supprimer ces deux fêtes mais plutôt les transformer, les reformuler tout simplement.

Si les réactions sont souvent très positives sur l’idée, d’autres le sont moins.

« Tu veux aussi qu’on supprime la Saint-Valentin pour les veuves ou celles qui se sont fait larguer pour les préserver ? »

« Tu chipotes. Il y a des gens qui ont leurs deux parents et qui ne le fêtent pas pour autant, ce n’est pas si grave. »

« Si tu n’as pas de mère ou de père, tu fais des économies au moins, tu n’as rien à offrir. »

La question n’est pas là, tout le monde est libre de fêter ou non cette tradition. L’idée c’est de célébrer toutes les formes de figures parentales dans la vie des enfants et ne pas rester bloqué sur l’étiquette « une maman et un papa » quand les foyers sont si variés.

Pitié les parents, n’ayez pas peur de ne rien recevoir, si l’école de vos enfants ont mis en place ce changement de traditions.

L’initiative de cette école en Gironde est plutôt incroyable puisqu’elle donne la chance aux enfants d’offrir un présent ou une attention à quelqu’un qu’ils aiment profondément, sans rien attendre en retour.

La fête des gens que l’on aime c’est leur donner de l’autonomie, l’occasion de prendre leur propre décision et d’ores et déjà de respecter leur choix du cœur.

Les gestes d’amour ne devraient jamais être une obligation, sociale ou non. Et si on fêtait notre amour pour nos proches autrement ?

À lire aussi : On célèbre la #FêteDesMères sur madmoiZelle !

Moins d’étiquettes et plus d’amour

Je n’ai pas de parents homosexuels mais je me suis toujours demandé comment les enfants et le corps enseignant géraient la situation. Si on a deux mamans, on doit choisir laquelle est la plus sympa pour lui offrir le cadeau ?

Si on a deux papas, un des deux reçoit celui de la fête des mères ? Si on fait deux cadeaux pour ses mamans à l’occasion de la fête des mères, qu’est-ce que l’on fait le jour de la fête des pères quand tous nos camarades fabriquent quelque chose pour leur papa ?

Cette situation est absurde et c’est ce qui me conforte dans l’idée que quelque chose ne va pas ou, du moins, ne va plus avec notre société plus moderne, plus diverse et ouverte.

Et parfois les aléas de la vie font que les enfants ne sont pas forcément élevés par leurs parents, ils vivent avec d’autres membres de leur famille.

Les étiquettes sont déjà difficiles, les liens peuvent être flous quand quelqu’un endosse le titre de parent et des présents étiquetés « mère » et « père » peuvent être délicats à offrir.

D’autres personnes peuvent être tout aussi importantes et fondamentales dans la vie d’un enfant qu’une mère et un père. Un tas de gens que l’on aime méritent d’être célébrés une ou deux fois par an de la même façon.

Une super grand-mère, un beau-père incroyable, une amie toujours présente, un grand-père prêt à tout pour nous, une tante préoccupée par notre bonheur, une famille d’accueil qui prend soin de nous, un tuteur exceptionnel, une sœur, un cousin, une maman et un papa, deux papas, deux mamans…

Bref, n’importe qui nous rendant heureux•se et qu’on a envie d’honorer d’une attention afin de le rendre heureux à notre tour d’un cadeau, un carte, une comptine, ou juste une bonne fête !

C’est peut-être idéaliste, mais si l’idée commence à émerger dans les esprits, elle ne l’est peut-être pas tant que ça ! Qu’est-ce que vous en pensez ?

À lire aussi : Les madmoiZelles nous parlent de leur relation avec leur famille


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

36
Avatar de keyhlina
22 juin 2017 à 10h06
keyhlina
Ben en fait pour moi, du moment que le principe de base n'existe plus, c'est que c'est supprimé.

Ben sur le fond, à vrai dire, on est d'accord puisque personnellement, je pense que tout le monde a sa place partout, dans toutes lesfêtes, traditions, pays, religions ect ect ect.
Là où effectivement on est pas d'accord, c'est que bizarrement moi j'aurai l'impression que ça m'exclu mais je ne saurai pas te l'expliquer plus en fait.
A part dire que pour moi il n'y a pas besoin de détruite ou supprimer quelque chose pour le rendre accessible.

Tu vois par exemple, pour moi il ne fallait pas créer un gayriage ou un mariage pour tous.
Un couple pour moi se marie. Point. Y'a pas de précision supplémentaire pour moi, qu'il soit gay, qu'elle soit lesbienne ect perso du moment qu'ils/elles veulent se marier, il n'y a aucune différence pour moi. En fait c'est même normal, pour moi.
Et ben c'est pareil que ce que je t'explique, on a pas détruit le mariage, on ne l'a pas intitulé différemment (pour en faire la "même chose" au final), on a pas créer un nouveau dispositif. On a juste rétabli ce qui devait être rétabli.
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