Ce dimanche, on serre bien ses lacets : c’est parti pour une vaste visite au nord de la Seine, sur la rive droite !
10h – Les jardins d’Albert Kahn : l’art du jardin zen
Notre dimanche matin commence peinard station Boulogne Pont de Saint Cloud. Entre le 10 et le 14 rue du Port se cache une allée entre les arbres qui vous mène à un jardin pour lequel vous payerez 1,50 € l’entrée. Ça en vaut la peine, et je vous conseille même de payer le petit supplément qui vous donnera accès à la collection privée de photos anciennes du Musée Albert Kahn consacré au Japon qui occupe l’entrée du jardin !
Le Jardin Albert Kahn est le fruit de la passion de ce dernier, qui aura légué sa fortune pour créer ce petit coin de paradis. Il est aménagé dans la tradition japonaise, et vous pourrez vous y balader tranquillement ou vous poser dans l’herbe.
Albert Kahn était un véritable utopiste qui croyait à l’unité entre les peuples, et cet idéal se retrouve dans le mélange des styles de ce lieu : jardin à l’anglaise, mini-forêt vosgienne, jardin à la française…
Au milieu de tout cela se trouve un petit village japonais composé de deux maisons traditionnelles. Prenez-les au sérieux, elles sont une référence en matière de tradition architecturale et des cérémonies du thé y sont régulièrement organisées !
La collection privée du musée est composée de pièces rares. C’est une précieuse compilation des premières photographies prises par des voyageurs occidentaux au Japon au début du XXème siècle !
12h – Nanaya, l’authentique japonais qui va vous changer de Sushi Shop
Ligne 10 puis 9, à la station Ranelagh vous attend votre pause de midi.
Nanaya ne paie pas de mine. C’est une cantine japonaise éloignée de la fameuse rue St Anne, réputée pour ses restaurants asiatiques. Et pourtant vous aurez rarement aussi bien mangé, pour un tel prix (entre 10 et 15€ le repas qui tient bien au corps), un « bentô » aussi authentique.
Des vendeuses à la cuisine jusqu’aux clients, tout est japonais, ce qui est souvent bon signe : les connaisseurs se tiennent bien loin d’Eat Sushi !
Vous y trouverez des petits pavés de saumon revenus à la sauce soja, des salades de légumes croquants, et des onigiris aux multiples saveurs dont vous me direz des nouvelles.
14h – Musée Dapper : quand l’Afrique et les Caraïbes s’exposent
Les lignes 9 puis 6 vous mèneront à la station Charles De Gaulle Étoile. Profitez-en pour admirer la vue sur la Tour Eiffel ! Au 35 bis rue Paul Valéry vous attend le Musée Dapper.
L’entrée coûte 6€, ce qui est relativement modique pour l’accès à des collections privées.
Elles mettent à l’honneur les arts de l’Afrique et des Caraïbes : loin de tout folklore, découvrez la beauté des matières, le savoir-faire de l’artiste dans un écrin prestigieux.
L’exposition du moment vous propose une plongée au Congo !
16h – Cathédrale Alexandre Nevski : quand les orthodoxes s’installent à Paris
Il vous suffira de prendre la ligne 2 et de descendre à la
station Ternes. En cas de grosse fatigue, c’est l’occasion de faire une sieste dans le très chic parc Monceau du 8ème arrondissement. Mais je vous conseille plutôt de découvrir au 12 rue Daru un monument de l’art orthodoxe.
La cathédrale Alexandre Nevski est ouverte au public le dimanche après-midi. Icônes, feuilles d’or et faste de l’art orthodoxe vous sauteront littéralement au visage ! C’est le premier lieu de culte orthodoxe français, consacré en 1861, et les petits plats ont été mis dans les grands : chaque fresque, chaque peinture est une merveille.
Peut être est-ce pour cela que Pablo Picasso y a célébré son mariage avec une danseuse russe sous les yeux de Cocteau, Max Jacob et Apollinaire ?
18h – Temple de Sri Manicka Vinayakar Alayam : le dieu Ganesh à l’honneur
Toujours sur la ligne 2, direction le nord de Paris jusqu’à la station La Chapelle pour une plongée au coeur du culte hindou au 17 rue Pajol.
Ouvert, au public ce temple hindou est dédié au culte du dieu éléphant Ganesh, lié à la sagesse, l’intelligence… Des miracles s’y seraient même produits : en 1995, on y aurait vu des statues boire le lait donné en offrande !
Tout les jours, on y récite des matras lors de Pujas, une cérémonie d’adoration et d’offrandes, et le dimanche 31 août aura lieu la 19ème fête de Ganesha. Du coup, une procession défilera dans tout l’arrondissement !
20h – Le salon de thé When Zou, une valeur sûre
Poursuivez sur la ligne 2 jusqu’à Belleville, pour trouver au 24 rue de Belleville une petite échoppe qui ne paie pas de mine mais qui est réputée dans tout Paris pour sa cuisine chinoise.
When Zou n’est pas un restaurant comme tant d’autres à Belleville. C’est LE restaurant. Raviolis, soupes de raviolis, soupes de nouilles au bouillon parfumé… Le tout pour des prix presque absurdes quand on les compare à la saveur des plats.
When Zou apporte la preuve définitive que l’habit ne fait pas le moine !
Mais voilà qu’il est tard !
Regardez vous, fatigué•e•s, errant dans le 20ème arrondissement… Rentrez vous reposer, vous l’avez bien mérité : vos 200 photos de ce voyage très parigot n’attendent plus que d’être partagées sur les réseaux sociaux !
J’aurais voulu vous parler du Manga Café, de la Mosquée de Paris, du foyer vietnamien… À vous de revenir parcourir la ville à votre manière et faire de nouvelles découvertes ! Paris est généreuse pour qui sait se montrer curieux.
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
J'ai été très surprise de le voir dans la sélection car je ne savais pas qu'il était connu ! Nous l'avons découvert par hasard un jour où avec mon copain nous avions envie d'un bo-bun. Leur cuisine est excellente et coûte trois francs six sous, mention spécial au sus-mentionné bo-bun et à leurs raviolis grillés. Pour les téméraires, plein de choses improbables à tester : des langues de canard sautées, une soupe de tripes au sang de porc (si si...), des oeufs de cent ans et j'en passe (il y a au moins 100 plats différents). Et les meilleurs nems que j'ai goûtés, après ceux du traiteur du coin vous paraîtront bien caoutchouteux.
L'endroit est généralement rempli de chinois qui braillent et qui font des grands "slurp", on est bien dans l’authenticité et loin des "traiteurs chinois" classiques qu'on a l'habitude de fréquenter quand on a envie de poulet aigre-douce. On y a même mangé à côté d'un petit papi en col mao et moustache de maître shifu.
C'est très moche de dehors, c'est petit et fade à l'intérieur, mais c'est une vraie perle.