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« Comment un tweet peut vous gâcher la vie », le Ted Talk percutant de Jon Ronson 

Le journaliste Jon Ronson est revenu lors d’un TED Talk qui fait mal sur l’utilisation de Twitter, ou comment passer d’espace d’expression à lieu privilégié de harcèlement à échelle mondiale.

– Article initialement publié le 23 juillet 2015

Dans ce nouveau TED Talk, Jon Ronson, journaliste de son état, prend la parole pour adresser un sujet d’autant plus d’actualité que les gouvernements commencent enfin à en prendre conscience : le cyberbullying, ou harcèlement en ligne. Et dans ce cas précis, l’évolution de l’utilisation de Twitter, des tendres débuts du réseau social à sa lente plongée dans la constante chasse aux sorcières.

Ronson revient en effet avec pertinence sur cette tendance des utilisateurs des réseaux sociaux à rechercher une approbation mutuelle… au point d’être capables de se liguer comme un seul homme contre un individu isolé. Une tendance, aussi appelée « cyber harcèlement », qui prend souvent des proportions démesurées.

À lire aussi : La lutte contre le cyber harcèlement est en bonne voie dans les écoles françaises

Il prend comme exemple deux cas : celui de Jonah Lehrer, écrivain condamné par les internautes pour avoir contrefait des citations, et surtout celui de Justine Sacco. Le cas de cette dernière est particulièrement choquant, puisqu’elle a été publiquement lynchée sur la place publique de Twitter après avoir tweeté une blague de très mauvais goût.

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En route pour l’Afrique. J’espère ne pas attraper le SIDA. Je déconne. Je suis blanche !

Si ce tweet aurait mieux fait de rester en « brouillon », ilne justifiait probablement pas une telle intervention des « justiciers du Web » : pendant que Justine Sacco regardait par le hublot de son avion, des milliers d’internautes sont passés de l’indignation philanthropique à l’acharnement pur et dur, cherchant à la faire perdre son job, et ne ratant pas l’occasion de faire quelques blagues de viol. En sortant de son avion, la jeune femme était devenue un trending topic Twitter, avait été menacée de viol une bonne centaine de fois… et était même attendue par un internaute, qui a aussitôt publié sa photo.

Terrifiant, n’est-ce pas ? « [Elle] était déjà à terre et on continuait à [la] bourrer de coups de pieds », pour reprendre la métaphore de Ronson.

À quel moment Twitter a-t-il ainsi dégénéré, passant d’espace d’expression et de partage, qui donnait la parole à celles et ceux qui ne l’avaient habituellement pas… à espace de surveillance où se taire le meilleur moyen de survivre ? C’est la question que pose le journaliste dans cette conférence TED qui tape là où ça fait mal. Comment en est-on arrivé•e•s à jubiler devant un lynchage public et massif ?

Car chercher à « détruire les gens sans culpabiliser » par le biais d’Internet est loin d’être inoffensif. Aucune victime de cyber harcèlement ne sort indemne d’un tel épisode : dans le meilleur des cas, il plonge dans la dépression. Dans le pire, les milliers, voire millions de personnes auront un suicide sur la conscience…

À lire aussi : Monica Lewinsky, le harcèlement… et moi

Un TED Talk, vous en conviendrez, à partager donc sans modération.


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Les Commentaires

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Avatar de Tam_
31 juillet 2015 à 15h07
Tam_
J'ai beaucoup apprécié ce Ted Talk. En particulier sa conclusion : "The great thing about social media was how it gave a voice to voiceless people, but we're now creating a surveillance society,where the smartest way to survive is to go back to being voiceless. Let's not do that."
C'est quelque chose que nous ressentons de plus en plus sur les réseaux sociaux, comment nous nous auto-censurons pour être sûrs de ne pas être mal compris, ou de ne pas être critiqué pour nos opinions trop arrêtées. Nous savons que nous n'avons plus le droit de nous tromper publiquement, parce qu'il y a cette espèce de police de la pensée sur internet qui se fera une joie de nous remettre à notre place, voire de nous détruire dans certains cas...
La bonne nouvelle c'est que je pense que nous pouvons être une partie de la solution. En n'attaquant pas les personnes mais les tweets/articles/propos uniquement. En reconnaissant aux personnes le droit de se tromper. Et en mesurant nos propres tweets/commentaires/propos.
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