Je vous rassure, point d’Oedipe dans l’histoire, mais juste envie de faire un petit clin d’oeil mérité à l’auteur de mes jours.
Il y a des filles sur la planète qui ont développé des relations plus intenses avec leur père qu’avec leur mère ; un Papa avec qui elles ont été sur la même longueur d’onde, un Papa salvateur quand la maman part en vrille. Je fais partie de ces petites filles qui ont été sauvées par leur pè?re.
Après le divorce de mes parents quand j’avais cinq ans, j’ai voulu tout naturellement aller chez ma maman. Mon père m’a laissée faire ; comme c’était lui qui avait demandé le divorce, il ne voulait pas priver ma mère de sa fille. J’ai donc vécu jusqu’au début de mon adolescence chez ma mère, voyant mon père une semaine sur deux, le weekend seulement. C’était presque un inconnu pour moi ; mais c’était chouette : on allait au MacDo et au cinéma.
J’ai su bien des années plus tard que mon père se privait de manger la semaine pour ces quelques heures de plaisir.
Au bout d’un moment, les choses ne sont plus allées chez ma mère. Je ne suis pas ici pour faire son procès, sachez seulement qu’elle buvait, vivait dans le brol le plus total et me signait de fausses excuses quand je ne voulais pas aller en cours. Littéralement, je coulais avec elle, sans personne pour m’aider, ma mère se reposant sur moi, me pleurant parfois ivre dans les bras ; je n’avais envie de rien, aucune passion ni aspiration.
Un jour, mon père en a eu assez ; il a débarqué chez ma mère pour me prendre sous le bras et m’emmener chez lui. Sa fille qui s’achemine vers une vie sans choix, il ne le voulait pas. Il ne voulait pas que son enfant se lève comme lui tous les matins en traînant les pieds pour se rendre à un travail qui ne lui donnerait aucune envie ni satisfaction. Il en avait sa claque de me voir végéter toute la journée devant la télévision.
Au début, c’était difficile. Mon père était, je l’ai dit, comme un inconnu pour moi. Nous nous sommes apprivoisés graduellement.
Aujourd’hui, j’ai 28 ans. Mariée à un ingénieur, je termine des études en histoire ancienne à l’université ; c’est ma passion. Je suis la première de la famille y ayant mis les pieds – j’ai rompu la chaîne, comme dit mon père. Il m’a offert la possibilité de choisir ce que je voulais faire de ma vie. Sans lui, ça n’aurait jamais été possible.
Big Up à tous les Super Papas de la Terre.
PS : ma mère va bien maintenant et elle s’est remariée.
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Les Commentaires
Cependant je suis contente que tu sois heureuse niveau étude et amour (je supose que c'est ce que tu voulais dire ^^)