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Cette nuit où j’ai eu peur d’avoir violé mon amant

Ce garçon avait l’air plutôt d’accord pour faire l’amour avec cette madmoiZelle. Mais alors que leurs ébats prennent une étrange tournure, elle se retrouve à s’accuser du pire…

S’il y a un point sur lequel je m’entends bien avec mon partenaire, c’est le sexe.

Doux, à l’écoute, entreprenant… Ce grand brun aux larges épaules me séduit avec un style plein de dévouement et d’imagination.

Je ne regrette pas d’en avoir fait mon amant en titre quelques mois plus tôt.

Nos corps semblent totalement compatibles, caractéristique aussi connue sous le nom de « ça s’emboîte bien ». Nos esprits paraissent, eux, tout à fait en phase quant à la conception de l’intimité sexuelle.

Pour la première fois, j’ai un partenaire qui partage ma vision du sexe libéré et curieux, basé sur le partage et la découverte. Et je n’ai jamais lâché prise à ce point.

« Je crois qu’on fait l’amour pour les mêmes raisons, toi et moi », m’a-t-il glissé un jour au creux de l’oreille.

Cette belle symbiose ne connaissait aucun nuage, jusqu’à cette soirée étrange.

La soirée où il m’a rejointe

Ce jour-là, chacun passe la soirée de son côté, avec des amis. Je lui propose de me rejoindre chez moi, comme à notre habitude, une fois les festivités terminées.

Il sonne à ma porte à une heure avancée de la nuit.

Moi quand j’entends l’interphone 

J’ouvre en petite tenue et me jette à son cou. Il a bu et ses yeux sont tout brillants. Il me plaque au mur du couloir et nous nous embrassons longuement. Bisous goût rhum.

Il est tard au point que l’on pourra bientôt dire qu’il est tôt. Mais personne n’a prévu de dormir.

Ce garçon aime prendre son temps, et moi aussi. Mon BZ grince et nous n’en sommes qu’aux préliminaires.

L’alcool n’altère ni son charme, ni sa vigueur. Tout dans son attitude et ses initiatives m’enflamme. Je l’adore. Je suis moi-même éméchée et je me laisse emporter par le flow de notre douce interaction.

Nos corps se mélangent, je tressaille à chacun de nos mouvements. Les sensations sont cosmiques.

Il faut dire qu’il est le contraire d’un homme précoce, ce qui laisse à mon excitation tout le temps de monter, et monter encore…

Il doit être près de 5h du matin.

La fatigue, l’alcool, et le sexe

Je perçois quelques signaux faibles de fatigue qui ne cadrent pas avec sa fougue habituelle. Le rythme de ses hanches ralentit pour devenir un peu aléatoire, ses yeux mi-clos roulent d’une drôle de façon.

L’âme et le corps en feu, je lui propose de prendre les choses en main.

Il s’allonge et je le chevauche, enfiévrée par la première partie de nos ébats. Il sait guider mon bassin et l’intensité de mon plaisir ne cesse d’augmenter.

La possibilité d’un orgasme commence à poindre. Je m’abandonne complètement.

Mes souvenirs sont assez flous, ayant moi-même forcé sur la vodka tonic. Mon cerveau déconnecte parfois puis revient à la réalité.

Je mets donc un temps à réaliser… qu’il s’est endormi.

Comment est-ce possible ? Voilà qu’il ronfle.

Que faire quand mon partenaire s’endort ?

Je marque une pause et éclate de rire devant cette situation inédite pour moi.

Inutile de le secouer, je sais qu’il ne se réveillera pas. Il faut être assez imbibé et sacrément mort de fatigue pour s’assoupir la bite dans le vagin de quelqu’un. Le sommeil me l’a pris, ce fourbe…

N’empêche que j’allais jouir. Je checke son érection. Toujours là, déterminée. Je sais que je pourrais atteindre l’orgasme en quelques mouvements bien choisis.

Je n’ai même pas besoin de lui. Enfin si, mais je n’ai pas besoin qu’il participe en fait.

Son corps immobile et tendu là où il faut me suffit. Oserais-je l’utiliser tel un sextoy ? Est-ce moral ?

Je suis bien trop excitée pour me poser ce genre de question et mon cerveau de bourrée trouve que c’est une très bonne idée.

OK, juste un petit orgasme et j’arrête.

Je reprends mes va-et-vient avec douceur. Je n’ai pas envie de le réveiller. Juste finir ce que j’ai commencé et m’allonger près de lui.

C’est exactement ce qui se passe.

Je fais le moins de bruit possible. Je n’ai finalement pas trop envie qu’il me surprenne en plein délire masturbatoire.

Je parviens rapidement à jouir, sans faire sourciller mon bel endormi.

Je me glisse dans ses bras pour trouver le sommeil à mon tour, pas peu fière de ma performance solo. J’ai l’impression de lui avoir fait une bonne blague et j’ai hâte qu’il se réveille pour la lui raconter.

Mais le lendemain matin, alors que les souvenirs remontent à la surface, ma satisfaction s’est évanouie. Un doute m’assaille : aurais-je violé mon amant ?

Le moment de la confession

Il est encore endormi. Moi, je me demande si je vais finalement lui avouer ma facétie de la veille.

J’ai un vague sentiment de honte et, surtout, j’imagine ma propre réaction s’il m’avait fait l’amour dans mon sommeil.

Fidèle lectrice de madmoiZelle, je suis très au fait des questions de consentement. Ce point précis me torture l’esprit.

Je google « définition viol » sur mon téléphone.

Le viol concerne juridiquement tous les actes de pénétration. Pour être qualifiés comme tel, ils doivent être « commis sur la personne d’autrui par violence, contrainte, menace ou surprise ».

Le motif de la surprise s’applique dans les cas où la personne est inconsciente ou en état d’alcoolémie. Bon bon bon.

Une seule issue s’impose à mon cas de conscience : obtenir son consentement a posteriori.

Ce qui ne veut rien dire, entendons-nous bien, dans un cadre légal. Mais j’ai besoin qu’on ait cette discussion, je tiens à lui et je ne veux pas lui cacher ce qu’il s’est passé.

À son réveil, je le charrie sur son abandon de poste soudain de la veille et je lui raconte dans la foulée les passages qu’il a raté.

— J’ai continué après que tu te sois endormi. — Oh ben t’as bien fait.

Me voilà rassurée et lui, mort de rire devant mon air déconfit.

Mes conclusions de cette expérience

Mon ouverture d’esprit a pris une bonne piqûre de rappel.

Si j’ai envoyé ce témoignage anonyme, c’est que je ressens encore une certaine gêne à avoir agi ainsi.

Bien que le garçon n’a pas vécu mon acte comme une agression, l’épisode m’a invitée à avoir un comportement plus réfléchi, à repenser ma relation au corps de l’autre, à sa liberté.

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Elle m’a prouvée que malgré mes convictions anti-sexistes, un fond de préjugés avait pu être à l’origine de mon choix. « Quel homme hétéro n’a pas envie d’être chevauché par une belle fille dans son sommeil ? »

J’avais présumé qu’il était d’accord, parce que le cliché veut que l’homme soit toujours d’accord…

Alors que non : un homme peut être victime de viol, et ce viol peut être perpétré par un homme comme par une femme. L’érection n’est pas un signe de consentement.

Cet incident m’a appris qu’il vaut mieux être en pleine possession de ses moyens pour apprécier vraiment ces moments partagés et s’assurer que chacun est ok.

Quitte à attendre quelques heures d’avoir dessoulé !

À lire aussi : Je suis un homme victime de viol conjugal — Témoignage


Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

101
Avatar de pasimad
30 septembre 2018 à 12h09
pasimad
@pasimad Mais comment peut-on être victime de quelqu'un qui s'est endormi? Il n'a commis aucun délit, s'endormir pendant l'acte n'est pas répréhensible par la loi, ce n'est pas une façon de la tourmenter, de la harceler ou de l'humilier, bref, cela ne fait pas partie d'une stratégie de pervers. Elle n'est victime de rien du tout, c'est juste un acte de la vie quotidienne.

Et non, elle n'avait pas de certitude sur sa réaction au réveil, sinon, elle n'aurait jamais exprimé/éprouvé le moindre doute.

Je ne partage pas ton avis sur le plus important à retenir de ce témoignage. Une personne qui dort ne prend pas de thé. Une personne qui dort, tu t'assures qu'elle pionce tranquille, tu ne te masturbes pas avec.

Cette Madz a eu de la chance que son partenaire n'ait pas mal pris d'avoir servi de sex-toy. Beaucoup de chance. Lui aussi. Je ne peux que leur souhaiter que ça dure.

Je rappelle à tout hasard que le viol ou l'abus sexuel ne se définit pas par le ressenti de la victime ou de son agresseur, mais par les faits en eux-mêmes. Après, bien évidemment que ce qu'éprouve la victime doit être respecté: si elle se sent indifférente, OK, pas la peine de la secouer en lui ordonnant de se sentir plus victime, ce serait stupide.

Mais ça ne change rien aux faits: il était endormi, donc incapable de consentir de façon éclairée, et elle a continué l'acte, seule.

Edit: J'ai relu le témoignage, et la Madz donne elle-même le plus important à retenir: elle a continué (entre autres) par préjugé sexiste, parce que "les hommes sont toujours d'accord", "l'érection n'est pas un signe de consentement".

C'est dommage que le message appelant au respect de chacun devienne "oh bah, le plus important, c'est ce qu'elle ressent": non, le plus important, c'est ce qu'elle dit: "être ivre vous rend potentiellement irrespectueux et cela peut avoir de lourdes conséquences et il vaut mieux que tout le monde soit conscient et OK."
Oui tu l'as dit, s'endormir est un acte de la vie quotidienne, c'est banal et ça peut arriver à tout le monde. Victime est un mot trop fort en effet, mais disons que sur le moment elle a sûrement été un peu déçue et qu'avec l'alcool, elle a probablement pensé plus à elle qu'à lui : donc c'est une erreur en lien avec les circonstances mais nous on était pas là pour savoir ce qu'il s'est passé dans sa tête à ce moment : "mon cerveau de bourrée trouve que c'est une très bonne idée". Avec l'alcool, on ne sait pas comment on aurait pu agir... Je ne prend bien sûr pas sa défense, je le redis : c'est une erreur et un manque de respect évident. Seulement, je crois que toute situation est unique et ne peut se contenter des faits eux-même. Mais son témoignage fait réfléchir sur la question du consentement et de l'abus, même si notre intention n'est au départ pas malveillante.
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