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Je ne veux plus voir mes oreilles décollées comme un complexe

Hortense a décidé de changer de point de vue sur son ancien complexe et de le voir comme une partie intégrante de sa personnalité et identité. Corps à cœur Cœur à corps donne le sourire cette semaine !

Salut toi !

Cette semaine, Corps à coeur Coeur à corps 

s’habille du beau sourire d’Hortense pour niker la gueule de son ancien complexe, ses oreilles décollées. Je préviens, son sourire est communicatif !

Si tu n’as pas suivi, il s’agit d’une série de témoignages illustrés, mettant en avant des personnes qui ont décidé d’avoir un regard plus positif vis-à-vis de leurs complexes physiques.

Il ne s’agit pas de se sentir bien À TOUT PRIX (ça suffit les injonctions, oh !) ou de dire qu’il y a des complexes plus importants que d’autres, mais d’observer les chemins que prennent différentes personnes pour se sentir plus en paix avec elles-mêmes.

Tous les corps sont différents, ça te dit de les célébrer avec moi chaque semaine ?

Les illustrations sont faites par mes petites mains et à partir de photos envoyées en même temps que le texte. J’en reçois plusieurs et je choisis celle qui m’inspire le plus.

Donc, sans plus attendre, le témoignage de cette semaine.

Hortense, 22 ans, parle de ses oreilles décollées

Je voulais te parler de mon (ancien) plus gros complexe, auquel un certain nombre de personnes peuvent s’identifier (je crois).

J’ai les oreilles décollées, ni trop grandes ni petites, mais décollées.

Elles sont comme ça depuis ma naissance, ce qui peut être mignon jusqu’à un certain âge. Mais en primaire et surtout pendant les (longues) années de collège et de lycée, les gens se sont beaucoup moqué de moi.

J’ai eu le droit au surnom de « Dumbo » et j’en passe… Cela m’a beaucoup fait pleurer à une époque et petit à petit, j’ai appris à ne plus pleurer, ne plus répondre à ces imbéciles.

Mais au fond de moi j’avais de gros complexes et une sorte de honte. Je m’attachais peu les cheveux pour cacher mes oreilles (même en EPS, ce qui n’est pas pratique du tout !!)

Même avec mes petits copains je faisais attention à ce qu’on ne les voit pas…

Et puis l’année dernière j’ai fait un stage dans un laboratoire de biologie, où il faut absolument s’attacher les cheveux. J’ai hésité à les attacher le premier jour, de peur d’être jugée sur mon physique par mes futur·es collègues. Et puis je me suis dit « tant pis, de toute façon je vais devoir les attacher, alors go ».

Mon maître de stage a été surpris au premier abord, mais quelques regards plus tard j’avais oublié mon complexe.

Petit à petit j’ai appris à connaître l’équipe et j’ai vu qu’ils m’appréciaient telle que j’étais, que les complexes ne servent à rien mis à part à se gâcher la vie et parce qu’au fond on s’en moque.

Grâce à mon maître de stage j’ai appris à m’aimer. Genre vraiment. Je me trouve belle, ce qui n’était pas spécialement le cas avant, et surtout j’ai abandonné mon plus gros complexe, mes oreilles.

Je ne sais pas ce qu’il a pu me dire pour que tout cela change, mais parfois on fait des rencontres magnifiques, et lui en fait partie. Aujourd’hui je m’aime telle que je suis et ça me fait même rire de m’attacher les cheveux et de voir le regard de certaines personnes, lorsqu’ils voient que je m’en contre fiche.

Donc à tous ceux qui ont les oreilles décollées, ou d’autres complexes : on s’en fiche, vous êtes beaux comme vous êtes, et ceux qui se moquent de vous sont des imbéciles ! :)

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Témoigner sur ses complexes, ça fait quoi ?

J’ai également demandé à Hortense de faire un retour sur cette expérience : témoigner et voir son corps illustré, ça fait quoi, qu’a-t-elle ressenti ?

Participer à Corps à cœur Cœur à corps est une belle expérience, ça peut paraître bête mais ça permet de mettre des mots sur ce qu’on ressent, ce qui n’est pas toujours facile !

D’autant plus que je ne suis pas toujours très bavarde et que je mets du temps à me confier et à avoir confiance en les autres.

Mais j’avais envie de dépasser cela et de partager ce que j’ai ressenti, que d’autres personnes se libèrent aussi de leurs complexes.

Depuis la première fois où je t’ai écrit il y a eu quelques petites rechutes, et ça a été difficile de voir que je n’étais pas totalement « guérie ». Mais cela va prendre du temps, et comme dirait Anouk (<3) il faut niquer ses complexes.

Malgré ces « rechutes » je sais que je suis sur la bonne voie, que j’ai appris beaucoup de choses sur moi-même et que j’aime mes oreilles comme elles sont.

Je sais qu’elles prendront de sacrés coups de soleil l’été si je ne mets pas de crème solaire et qu’elles rougiront toujours lorsque je serai stressée ou parfois lorsque je prendrai la parole (tout comme mon nez et mes joues ! vive le rouge tomate).

Je n’ai plus envie de dire que c’est un complexe, juste que mes oreilles font partie de mon corps, de ma personnalité.

D’ailleurs qui a inventé ce mot ? Il ne devrait même pas exister ! :)

Lorsque j’ai vu ton illustration je l’ai trouvée magnifique, j’avais presque la larme à l’œil.

Je me suis dit « woah qu’est ce qu’il est beau ». Et puis, « mais en fait c’est moi… ». Ça fait tout drôle de se voir dessinée, mais je m’y suis totalement reconnue, avec mon sourire (merci madame l’orthodontiste !), le nez de ma maman, mes yeux plissés quand je souris, et mes oreilles.

Face à ce dessin je me suis trouvée jolie, et mon complexe est allé voir ailleurs si j’y étais.

C’est une petite victoire personnelle que d’avoir parlé de tout cela, j’espère que pour d’autres personnes il y aura un élément déclencheur ou une personne qui les aidera aussi à niquer leurs complexes, car on se sent tellement mieux sans !

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Les Commentaires

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Avatar de Capillotractee
23 avril 2018 à 14h04
Capillotractee
J'ai une seule oreille décollée sur les deux. C'est génétique, je tiens ça de ma grand-mère. Je me suis faite opérer à 10 ans, voyant que je complexais dessus, ma mère avait fait les démarche pour rectifier la rebelle. L'opération n'a pas fonctionné, pourquoi? Aucune idée, on m'a dit que le fil avait craqué, un truc du genre. Maintenant je vis avec mais j'ai toujours ce complexe, j'aimerais qu'elle soit comme sa petite soeur, mais honnêtement, porter un bandeau pendant 2 mois me saoule d'avance, donc j'essaie de vivre avec. J'ai même passé le cap de me couper les cheveux courts parce que j'en avais envie depuis très longtemps, mais que je n'osais pas. Mais ça n'a pas été facile à assumer et je fais toujours en sorte de pouvoir la cacher.

Pourtant quand j'en parle à des gens qui ne savent pas, je remarque qu'effectivement ils n'avaient rien remarqué, même avec des cheveux courts, alors que moi je ne vois que ça.
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