Toi aussi raconte ce que tu fais maintenant que tu es grande ! Envoie un mail à l’adresse [email protected] avec en objet « Maintenant que je suis grande, je… ».
Dans ton mail réponds au questionnaire ci-dessous, et n’oublie pas de mentionner ton âge !
- Qui es-tu et d’où viens-tu ?
- Avant d’attaquer sur ton travail, est-ce que tu as une passion ou un kif dans la vie (parce que c’est important de faire aussi autre chose) ?
- Et ton job alors, c’est quoi ?
- Comment tu l’expliquerais à ta petite sœur hypothétique en quelques mots ?
- Pourquoi tu aimes ce que tu fais ? / Pourquoi tu as choisi de faire ce travail ?
- Est-ce que c’est le domaine que tu avais choisi dès le départ ou tu t’es retrouvée ici après une ou des réorientations ?
- Est-ce que tu as dû arbitrer entre deux visions du travail, « liberté, je fais ce qu’il me plaît et tant pis pour la précarité » VS « sécurité, je préfère m’assurer un salaire stable même si ce n’est pas le job de mes rêves » ?
- C’est le fruit d’un parcours longuement réfléchi ou du hasard ?
- Qu’est-ce que tu as eu comme formation ?
- Est-ce que tu as une journée type ?
- Ton petit bonheur qui fait que tu kiffes ton boulot ?
- La qualité indispensable pour s’épanouir dans ce job ?
- Et pour finir, en commençant, tu gagnais combien ? (parce que c’est important de savoir à quoi s’attendre !)
Alice a 23 ans, elle a grandi dans le Nord de la France, puis elle a fait ses études à Marseille et à Paris où elle vit actuellement.
C’est au lycée qu’elle a découvert le métier qui se trouve être sa passion aujourd’hui, un peu par hasard, pendant des vacances scolaires.
Mon métier de joaillière
Elle te raconte donc son quotidien de joaillière, un métier manuel dans lequel elle s’est engouffrée dès qu’elle l’a découvert !
Avant d’attaquer sur ton travail, est-ce que tu as une passion ou un kif dans la vie ?
La danse ! Je danse depuis toute petite, danse classique mais aussi danses latines et indiennes. Ça me permet de me défouler à côté du travail et de rencontrer d’autres personnes.
Coucou la Grosse Teuf de madmoiZelle !
Et ton job alors, c’est quoi ?
J’ai une formation de bijoutière/joaillière et gemmologue (ndlr : la gemmologie est la science traitant des matériaux naturels et artificiels de pierres précieuses).
Dans mon poste actuel je suis joaillière, je travaille sur des pièces de joaillerie et haute joaillerie.
Comment tu l’expliquerais à ta petite sœur hypothétique en quelques mots ?
Je fabrique toute la partie en métal sur les bijoux à partir de fontes à cire perdue ou de plaques d’or, d’argent ou de platine.
La fabrication du bijou se fait avant le sertissage des pierres (ndlr : le sertissage des pierres consiste à mettre les pierres précieuses sur les montures des bijoux), qui est un autre métier.
Mais je récupère les pièces serties pour les finitions : vérification des systèmes, assemblage, polissage.
Joaillière, un métier manuel et créatif
Pourquoi tu aimes ce que tu fais et pourquoi tu as choisi de faire ce travail ?
J’aime mon travail car il est manuel, c’est du bricolage à toute petite échelle et c’est super satisfaisant d’avoir quelque chose qu’on a réalisé dans les mains à la fin de la journée.
J’ai choisi ce métier car les études étaient assez courtes (je n’étais pas faite pour le moule éducation nationale) et parce que j’ai des aptitudes créatives
.
Depuis toute petite je dessine et fabrique des trucs et des bidules, mon entourage n’était pas surpris de mon choix d’orientation, c’était comme une évidence.
Est-ce que c’est le domaine que tu avais choisi dès le départ ou tu t’es retrouvée ici après une ou des réorientations ?
Je me suis réorientée au milieu du lycée dans la bijouterie et j’y suis restée ! J’ai su que c’était pour moi dès le premier cour d’atelier.
J’ai appris l’existence du CAP pendant les vacances de la Toussaint et à le rentrée j’ai fait un stage passerelle, en deux semaines j’avais trouvé ma voie.
Est-ce que tu as dû arbitrer entre deux visions du travail, « liberté et précarité » VS « sécurité, salaire stable, mais ce n’est pas le job de mes rêves » ?
Quand je suis partie en bijouterie ça n’avait pas d’importance pour moi, je voulais juste trouver quelque chose qui m’épanouissait et je ne m’étais pas renseignée sur les salaires !
Je peux dire maintenant que c’est « liberté, je fais ce qui me plaît et tant pis pour la précarité ». Mais j’espère sur le long terme pouvoir réunir les deux : mon job de rêve et un revenu plus conséquent (surtout à Paris).
Travailler dans la joaillerie : études et quotidien
Qu’est-ce que tu as eu comme formation ?
J’ai d’abord fait un CAP bijouterie/joaillerie en deux ans, puis un BMA (brevet des métiers d’art) en deux ans également.
J’ai ensuite fait le choix d’une formation en gemmologie qui a duré 1 an, mais ce n’est absolument pas obligatoire pour exercer le métier de joaillière.
Avec le recul j’aurais peut-être fait mon CAP et mon BMA en alternance, mais ma réorientation en milieu d’année scolaire ne m’a laissé que la formation continue.
Est-ce que tu as une journée type ?
Je travaille tous les jours en atelier de fabrication.
J’ai soit une étape sur une pièce déjà commencée à faire, soit une pièce de A à Z. Mon travail sur un bijou peut aller de seulement quelques heures à plusieurs semaines, tout dépend de sa complexité.
Je peux être amenée à limer, émeriser (ndlr : adoucir au toucher avec de la poudre d’émeri), polir, souder, ajuster, scier dans la même journée, ou passer une semaine sur un système de fermoir très complexe, surtout en haute joaillerie où les finitions sont extrêmement importantes.
Être joaillière : patience et précision
Ton petit bonheur qui fait que tu kiffes ton boulot ?
Livrer une pièce finie ! Quand une pièce passe le contrôle qualité c’est une petite victoire personnelle.
Surtout quand la fabrication a été difficile ou que de nombreux incidents sont arrivés, la validation d’une tierce personne est hyper importante.
Les retours le sont aussi et permettent de progresser, on apprend vite à les prendre positivement.
La qualité indispensable pour s’épanouir dans ce job ?
La patience ! Je l’étais déjà avant d’être joaillière mais ce métier m’a poussée à garder mon calme dans toutes les situations.
Il m’a appris qu’il y a toujours une solution et qu’en étant minutieuse je peux réussir à finir n’importe quel bijou.
Ce métier est assez dur physiquement, il faut vraiment être passionnée et impliquée dans son travail pour progresser.
Et pour finir, en commençant, tu gagnais combien ? (parce que c’est important de savoir à quoi s’attendre !)
Je gagnais 1 700 euros brut, mais beaucoup d’entreprises pratiquent les heures supplémentaires. Hé oui, ce n’est pas parce qu’on fabrique des pièces hors de prix qu’on gagne une fortune !
À lire aussi : Créer ma propre marque de bijoux, c’était mon rêve et je l’ai fait !
Les Commentaires
Une amie en fabrique aussi, vous pouvez les retrouvez ici