Deux ans après le débat sur la fessée suite à une étude qui démontrait que les enfants qui ont reçus des claques sur les fesses sont plus agressifs que les autres, une nouvelle étude remet le sujet au goût du jour.
Selon une étude parue lundi 2 juillet 2012 dans la revue Pediatrics, les fessées reçues pendant l’enfance auraient un impact fort sur la personnalité de l’adulte. En effet, selon les chercheurs canadiens à l’origine de cette publication, les personnes qui ont reçu des fessées quand ils étaient petits ont plus de chances de souffrir d’addiction aux drogues ou à l’alcool, ou de troubles comportementaux de manière plus générale.
Sur un panel de 653 personnes, les chercheurs se sont évertués à analyser l’impact des fessées ou des légers châtiments corporels reçus pendant l’enfance sur les troubles du comportement
qu’ils ont ou non développés à l’âge adulte. Le résultat, c’est que les personnes ayant reçu des petites claques punitives sur les fesses pendant leur enfance ont « entre 2% et 7% de risques supplémentaires de présenter des troubles comportementaux plus tard » comme nous l’explique le site Enviro2b. Des chiffres qui paraissent minimes mais qui « démontrent », selon Victor Fornarni (le directeur du département de psychiatrie infantile au North Shore-Long Island Jewish Health System à New York), que « les punitions corporelles sont un facteur de risque pour souffrir de problèmes mentaux une fois adultes« .
Alors faut-il interdire la fessée et les châtiments corporels légers à l’instar de 32 pays dont la Suède ? Relançons ce débat sur cette épineuse question : penses-tu réellement que la fessée a un impact sur la santé mentale de l’adulte ou trouves-tu cette question dérisoire ?
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Les Commentaires
Je suis totalement contre n'importe quel acte visant à faire mal à un enfant, ou à l'humilier. On est d'accord que pour que ça s'imprime dans la tête d'un enfant, faut que ça lui fasse mal, en tout cas c'est ce dont j'ai l'impression quand je lis les commentaires. Alors, oui, peut-être est-ce pour lui éviter une douleur plus grande encore (s'il n'obéissait pas), mais non, je pense qu'on peut considérer son enfant comme un égal, donc ne pas le frapper, mais lui parler, mettre les choses au point. Je pense que lorsqu'on frappe un enfant, on considère qu'on a plus d'autres ressources, et pour moi, c'est un aveu de faiblesse pur et simple. Si un jour cela m'arrive avec mes enfants, je sais que je le vivrai très mal.
(ne pas citer ce paragraphe please)Je n'ai jamais reçu de fessées. Par contre, j'ai reçu deux claques, le même jour. J'avais fugué, j'avais six ans, et j'étais partie chez la voisine (quelle fugue waouh). Mes parents ont eu si peur, quand je suis finalement rentrée, j'ai pris deux claques, l'une de ma mère, l'autre de mon père. J'ai senti à ce moment là, par cette claque, à quel point je les avais fait souffrir, à quel point je leur avais fait peur, et comme je les aime profondément, ça m'a traumatisée. Ces deux claques restent gravées dans ma mémoire, parce qu'elles me firent très mal, et parce que mes parents avaient aussi mal que moi en me les donnant.
Ce témoignage n'a absolument pas pour but de dire "exceptionnellement, quand c'est mérité, blablabla", mais plutôt de dire que je comprend qu'on puisse en arriver là, puisque même mes parents, les gens les plus fabuleux au monde à mes yeux, y sont arrivés, mais que dans tous les cas ce n'est pas la solution, car quand je suis rentrée ce soir là, j'avais déjà l'intention de ne plus refuguer, là j'ai juste pris conscience à quel point je leur avais fait peur, c'est tout.
Donc, j'ai toujours obéi parce qu'on m'avait expliqué, ou qu'on m'avait éloignée et expliqué (mon père étant à la maison, il me surveillait et quand j'allais faire une connerie, il m'écartait et m'expliquait.) J'ai toujours fait confiance à mes parents, et je m'en suis plutôt bien sortie. Après, chaque enfant est différent, je ne peux encore rien dire sur l'éducation que je donnerai à mon enfant, mais je suis contre tout châtiment corporel, quel qu'il soit. Si j'en arrive à frapper mon enfant, je le vivrai comme un échec, définitivement.