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Comment se sentir (un peu plus) légitime — La leçon de la semaine, par Sophie Riche

Sophie a parfois du mal à trouver sa légitimité, mais elle se soigne (et elle espère pouvoir t’aider aussi). Voici comment.

L’autre jour, j’étais en balade à la Néocast.

Quand j’ai compris que je n’osais pas regarder les visiteurs dans les yeux (de peur qu’ils pensent que j’étais là parce que je voulais être reconnue, alors que j’ai une toute petite chaîne qui démarre, avec genre, une vidéo dessus) et que je réalisais à quel point c’était débile de ne pas relever la tête — « Relève les yeux bon sang arrête d’être con »… j’ai repensé à un truc.

Très souvent, comme malheureusement plein, plein de gens, je ne me sens pas à ma place. Pas tout le temps, hein ! Et puis la bonne nouvelle, c’est que ça arrive de moins en moins souvent, et ça c’est drôlement bien parce que ça commence à bien suffire ces conneries.

Je sais pas exactement si c’est ça qu’on appelle le syndrome de l’imposteur, mais écoute, je crois qu’on en est pas loin. Je trouvais, quasiment chaque fois que j’allais quelque part, une raison de me sentir de trop. Être contactée par des pros qui voulaient m’embaucher ?

« J’y suis pour rien, c’est un malentendu, c’est juste parce que j’ai participé à une ou deux vidéos qui ont marché, ils déchanteraient s’ils me voyaient bosser. »

À lire aussi : J’ai testé pour vous… le syndrome de l’imposteur

Arriver dans une soirée en +1 ?

« Oh bah alors ça, vraiment, être l’invitée d’un•e invité•e, han lala, j’vais déranger tout le monde, les gens ils vont croire que c’est moi que j’ai pété chaque fois qu’il y aura une odeur tellement ils veulent pas me voir là, ah et puis si ça se trouve je pue pour de vrai nan, ça sent pas la rillette ? »

melissa joan hart

Comment j’imaginais mes arrivées en soirée (je suis à gauche) (avec les couettes) (la meuf jouée par Melissa Joan Hart qu’on envoie contre le mur)

Participer à un truc professionnel hyper enthousiasmant ?

« Oh bah je suis sûre que si on m’a dit de venir, c’est par simple politesse. »

C’était RELOU, et c’est fou à quel point je me suis pourrie des occasions plutôt chouettes de faire des trucs trop bien de ma vie professionnelle (mais ce n’est que partie remise), et à quel point j’ai gâché des événements distrayants qui auraient pu être de bons moments de détente !

C’est fou à quel point je me suis pourrie des occasions plutôt chouettes de faire des trucs trop bien de ma vie professionnelle et à quel point j’ai gâché des moments.

Mais c’est fini les conneries, ça va bien. Je fais des progrès, même si je grimace de honte, en tapant mon titre chaque semaine, à l’idée que quelqu’un me dise un jour « Nan mais la meuf elle a son nom dans sa série d’articles sur madmoiZelle sérieux, le melon elle est qui sérieux t’es qui toi ? ».

Maintenant, j’arrive un peu mieux à gérer, même si je suis encore loin d’être suffisamment détendue pour, par exemple, lancer une chenille (j’ai mes limites).

À lire aussi : Ces trucs absurdes qu’on fait tous à la soirée du Nouvel an

Calmer son cerveau

Quand on ne se sent pas bien à un moment M, le cerveau a tendance à partir à toute berzingue sur l’autoroute du malaise.

Réussir à comprendre que ce qui passe par notre tête toute stressée n’est pas la réalité, ça aide déjà pas mal pour prendre le dessus.

Il se met à s’imaginer plein de trucs, à devenir de plus en plus parano et, globalement, un peu con, disons ce qui est. On manque alors de discernement. Réussir à comprendre que ce qui passe par notre tête toute stressée n’est pas la réalité, ça aide déjà pas mal pour prendre le dessus.

À lire aussi : Comment gérer un cerveau qui va trop vite ?

jack dawson

Moi quand je fais comme si de rien n’était pour que vous ne remarquiez pas que je viens de dire « À toute berzingue ».

Oui parce que, ce qui faisait que j’étais si mal à l’aise et que je me pensais si peu légitime, c’est que je pensais que tout le monde se demandait ce que je foutais là, quelle que soit la situation. Peut-être que c’est arrivé, une ou deux fois, mais je suis même pas sûre.

Un truc qui aide bien, c’est de renverser la situation en imaginant quelqu’un arriver dans un endroit où tu as tes marques. Est-ce que, franchement, tu le/la jaugerais en te demandant ce qu’il/elle peut bien foutre là ? Moi en tout cas, je me suis posée la question et grave pas.

Je ne me souviens pas avoir regardé qui que ce soit en me demandant ce qu’il pouvait bien foutre là.

Toutes les fois où des nouvelles sont arrivées pour bosser dans l’entreprise où je travaillais depuis des plombes, tous les moments où j’ai vu des inconnu•es débarquer à une soirée parce qu’ils/elles accompagnaient des potes… je ne me souviens pas avoir regardé qui que ce soit en me demandant ce qu’il pouvait bien foutre là.

Et je ne pense pas être à ce point différente des autres, alors qu’est-ce qui me fait dire que c’est le cas quand je suis dans la position de la nouvelle arrivée ? Rien, allez salut le stress, bisous à ta famille et bonne bourre.

Se décentrer de sa personne et de ses propres angoisses, qui rendent ses pensées irrationnelles, c’est une façon efficace de prendre du recul et de la hauteur sur la situation, ce qui permet bien souvent de se calmer plutôt rapidement.

En fait, c’est un peu comme mettre du liquide de refroidissement dans le moteur trop chaud d’une voiture, quoi. Sauf que j’en sais rien, parce que j’y connais rien en auto.

À lire aussi : Arrêtez de vous torturer – Les Conseils d’Hippie Jack

Partir avec un bon a priori sur les gens

Facile transition que voici. C’est ce que je fais, et peut-être que tu y trouveras à redire, parce que certains préfèrent être plus prudents — et je jugerai en aucun cas leur façon de faire, ça pour sûr. Je te conseille pas non plus de t’enfermer dans une bulle faite de naïveté et de papillons qui ont pris de la MDMA.

pinkie pie

Pas ça, donc.

Je te conseille simplement de peut-être, si tu le sens, si tu t’en sens la force, de partir avec un bon a priori sur les gens. De ne pas t’imaginer que ce ne sont pas forcément tous des enfoiross (enfoirés + boloss) qui jaugent les gens qui n’appartiennent pas aux hautes sphères (ou tout du moins à la leur).

Parce que finalement, même si je ne souhaitais en aucun cas penser ça de quiconque que je ne connaissais pas, bah… c’est ce que je faisais.

En me sentant à ce point mal à l’aise à l’idée que tous les gens présents dans la pièce me regardent comme si j’étais un bol de soupe au potiron avarié assaisonné au jus d’anus de chèvre, c’est ce que je faisais.

Je te conseille de partir avec un bon a priori sur les gens.

C’était pas sympa pour eux, donc, et c’était surtout très handicapant pour moi, puisque du coup, je n’osais rien dire ni rien faire (surtout pas me mettre à l’aise et détendre un peu mon sphincter tellement pétrifié qu’il remontait le long de ma colonne vertébrale).

Au pire ? Imaginons : si les gens présents dans l’entreprise que tu rejoins sont des personnes méchantes, tu devras quand même être cordiale les premiers jours, peu importe ton a priori, alors tu ne perds rien, je trouve.

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À lire aussi : Ode à la gentillesse

Relever le menton

Si on vient te chercher pour un truc, c’est pas un hasard, c’est pas de la politesse : c’est toi qu’on veut, pour de bonnes raisons.

Si on vient te chercher pour un truc (professionnel ou autre, hein, au fond cet article s’applique aussi pour les relations amicales et amoureuses genre « Nan mais j’suis sûre il/elle voulait pas m’inviter moi, mais quelqu’un qui a le même prénom »), c’est pas un hasard, c’est pas de la politesse : c’est toi qu’on veut, pour de bonnes raisons.

Parce que quand on invite quelqu’un, à un rendez-vous professionnel, à un date ou pour son anniversaire, on y regarde quand même souvent à deux fois pour être sûr•e de pas se tromper. J’VEUX DIRE. QUESTION DE BON SENS.

Y a des gens qui vérifient toujours quinze fois qu’ils sont pas en train de se tromper de commande au McDo (moi) alors j’ose croire qu’on fait preuve d’un peu de prudence dans les actes plus importants du quotidien.

krikri

Moi quand je repense à la fois où mon père m’avait demandé de lui commander une boîte de quatre Chicken McNuggets et que j’avais commandé quatre McChicken (j’avais neuf ans, laisse-moi).

Se rappeler à soi-même qu’on est légitime, ça aide à faire rentrer dans le crâne des sceptiques qu’on l’est.

Bien sûr, il n’est pas toujours facile de se faire une place quelque part, de faire comprendre aux autres sa légitimité, selon son genre, son niveau d’études et l’endroit où l’on évolue. Mais se rappeler à soi-même qu’on est légitime, ça aide à faire rentrer dans le crâne des sceptiques qu’on l’est.

À les convaincre, juste en étant là et en y restant, le menton relevé. Et puis au pire ? On les emmerde, ah ouais. Vie de forban.


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Les Commentaires

5
Avatar de Grinsekatze
30 avril 2016 à 15h04
Grinsekatze
j'étais sur le point de le supprimer, parce que je me dis "il y a tellement des gens plus talentueux que moi, je suis ridicule a partager mes créations bien plus nulles..."

@Ritala bien que je comprenne parfaitement ton point de vue, je pense que tu devrais partir du principe aussi que dans l'art en general le plus important n'est pas si c'est parfait ou pas, mais ce que tu véhicules! Y'a des gens qui vont forcement ce reconnaître dans ce que tu fais et c'est pour ça qu'ils apprécieront ton travail! Regarde Picasso j'ai envie de dire, moi perso je trouve ça pas terrible mais tu as des millions de gens qui trouve ça incroyable parce qu'ils reconnaisse quelque chose qui leur est propre! Donc continue si ça te plait! Parce que de toute façon c'est ça le plus important nan?


Sans vouloir faire la féministe casse noisette qui plombe l'ambiance, vous pensez pas que c'est un problème très féminin tout ça? Je dis peut-être des conneries, mais il me semble pas souvent avoir entendu un mec dire ce genre de choses... Avoir l'impression de pas être à sa place, être non-désirée, pas être à la hauteur. Toussa...

Et bien détrompe toi! Les mecs c'est exactement la même chose, a la seule différence prés qu'ils vont avoir tendance a intérioriser la chose, mais en tout cas des mecs qui ont des soucis de confiance en soi (parce qu'on en reviens là finalement) y'en a des tas, en fait j'en connais pas un seul qui c'est pas retrouvé face à ce genre de souci au moins une fois dans sa vie! Parfois c'est simplement aussi qu'ils ne vont pas se l'avouer! Mais en tout cas ce problème n'es pas du tout exclusivement
féminin!
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