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Moi, moi et moi

Comment réveiller le tortionnaire caché en chacun(e) de nous ?

Comment des soldats peuvent brutaliser à mort des prisonniers ? Sont-ils nés bêtes sanguinaires ou bien le contexte y est pour beaucoup dans leur comportement ? Décryptage d’une expérience passionnante datant de 1971.

Oh, ne faites pas les fausses innocentes, vous vous gaussez autant que moi devant les merveilles dégotées par Elise, non ?

Alors quoi, si on se poile de bon cœur devant un evil cat qui dégaine une bonne torgnole à un bébé sans défense, sommes-nous pour autant de petits diables en puissance ? Est-ce que dans chacun de nous sommeillerait le pire des tortionnaires ?

(Sachez qu’à ce stade de l’article, j’aurais pu citer J.J. Goldman, Si j’étais né en 17 à Leidenstadt et tout le tralala… Tu remarqueras que je ne l’ai point fait, du fait d’une réputation musicale non douteuse, n’est-ce pas).

Le contexte c’est plus fort que toi

Mais je vais te dire : personne n’échappe à la force du contexte, et pour peu qu’on maîtrise bien les paramètres, nous pourrions nous aussi devenir de vrais dictateurs.

Tu en as probablement entendu parler lors de la diffusion du Jeu de la Mort, qui reprend l’expérience de Milgram et nous rappelle que nous sommes décidément peu de choses… Eh bien, voici une expérience du même acabit, mise sur pied par Philip Zimbardo (ancien camarade de Milgram, pour la petite histoire). En 1971, s’interrogeant sur les mêmes problématiques que son compère, le chercheur décide de créer une expérience-jeu de rôle, avec la volonté d’étudier le comportement d’individus ordinaires dans un contexte carcéral. Je vous le dis tout de suite : originellement prévue pour quinze jours, l’expérience a pris fin au bout de seulement six (et vous allez avoir de quoi lire).

What happens when you put good people in an evil place ? Voici la question posée par l’expérience. Attention : vous n’allez peut-être pas être d’accord. Retraçons ensemble.

Pas vers l’horreur n°1 : la préparation de l’evil-expérience

  • L’expérience fait appel à des étudiants volontaires, recrutés via une petite annonce dans le journal explicitant clairement l’objet de l’étude (simuler la vie en prison et en étudier les effets) et le dédommagement perçu (15 dollars/jour).
  • Sur plus de 70 candidats, après entretiens et tests psychologiques, seuls 24 sont retenus. Certains joueront le rôle des prisonniers, d’autres celui des gardiens… Les rôles sont distribués aléatoirement, les candidats le savent pertinemment (même s’ils auront plus tard tendance à l’oublier).
  • Pour simuler un environnement carcéral qui tienne la route, l’équipe de chercheur s’est entourée de consultants expérimentés, notamment d’un ancien prisonnier qui a permis d’aiguiller leurs réflexions sur une « psychologie de l’emprisonnement ».
  • La prison est alors construite dans les sous-sols de l’Université de Stanford, les portes des salles remplacées par des barreaux en acier et des numéros de cellule.
  • Des moyens d’enregistrement des évènements sont prévus, un placard est transformé en « trou » (The Hole – pour l’isolement), ni fenêtre ni horloge ne sont présentes, ce qui empêchera les futurs prisonniers de juger du temps qui passe (et qui mènera plus tard les chercheurs vers la question de l’importance des stimulations sensorielles).

La prison est prête pour recevoir ses premiers prisonniers : let the game begin (wouhou) !

Pas vers l’horreur n°2 : Day One

# Les prisonniers…

Un bon vieux dimanche matin, nos douze futurs « prisonniers » sont arrêtés à leur domicile, menottés, collés dans la voiture de police… This is ON et tout le voisinage assiste à la scène sans savoir qu’ils sont simplement témoins d’une expérience (vidéo).

Les prisonniers font alors une escale à la station de police pour remplir les formalités usuelles (relevé d’empreintes, rappel de leurs droits… tout comme de vrais gros bad boys, quoi), avant d’être amenés à la simili-prison. Les sujets sont effrayés par la mise en scène, qui insiste sur le sérieux de leur faute et leur nouveau statut de prisonnier (kikoo la mise en place du rapport dominant/dominé, cf photo ici).

Chaque prisonnier est fouillé, déshabillé, et aspergé par un spray anti-germe (kikoo la mise en place du sentiment d’humiliation).

Et tiens, kikoo aussi à la réduction des individualités : obligation de porter un uniforme sans sous-vêtement, attribution d’un numéro de prisonnier, une chaîne sur la cheville droite (rappel de l’oppression constante) et un collant en nylon sur les cheveux (substitut du rasage de tête).

Quelles sont les conséquences psychologiques de ces procédures ? IRL, que deviennent les gens après avoir traversé cela (et même : qui deviennent-ils) ?

KIKOO TOM HANKS !

La preuve : même le gentil Tom Hanks a un tortionnaire caché en lui !

# Les gardiens

En ce qui les concerne, les gardes n’ont reçu aucun entraînement spécifique préalable et sont libres de faire ce qu’ils pensent nécessaire pour maintenir la loi et l’ordre dans la prison et obtenir le respect des prisonniers. Avertis du sérieux de leur mission et des dangers potentiels, ils créent leurs propres règles.

Les gardiens sont vêtus d’uniformes identiques, équipés d’un sifflet, d’une matraque et de lunettes de soleil spéciales empêchant de voir leurs yeux et ainsi lire leurs émotions. Rappelons que les chercheurs étudiaient tant les réactions des prisonniers que celles des gardiens, projetés soudainement dans une position de pouvoir.

# Et des premiers temps sans incident…

Au début de l’expérience, seuls neufs gardiens et neufs prisonniers sont dans la prison.

Le premier jour, à 2h30 du matin, les prisonniers sont brutalement réveillés par des coûts de sifflets stridents, pour un premier exercice de « comptage » (vidéo). Cet exercice, répété régulièrement, donnait aux gardes l’occasion d’exercer un contrôle sur les prisonniers.

[rightquote]Durant les premières heures, les gardiens font faire des pompes aux prisonniers pour les punir[/rightquote]Dans les premiers temps, les prisonniers ne rentrent pas complètement dans leurs rôles, et ne prennent pas les comptages au sérieux… Tout comme les gardiens, qui s’installent tout juste dans leurs rôles. Durant ces premières heures, pour punir les quelques infractions ou attitudes déplacées, les gardiens ordonnent aux prisonniers d’effectuer des pompes. A ce point de l’étude, l’équipe de chercheurs ne s’inquiète pas et considère même la punition un peu puérile… Ils ne découvriront que plus tard que les pompes étaient souvent utilisées comme forme de punition dans les camps de concentration nazis.

Un des gardes se démarque, marchant sur le dos des prisonniers pendant leurs pompes, ou ordonnant à d’autres prisonniers de s’asseoir ou de marcher sur le dos de leurs comparses. Ce qui n’était au départ qu’une punition minimale est devenue de plus en plus brutale.

Pas vers l’horreur n°3 : Day Two, l’insurrection

Au matin du 2ème jour de la Stanford Prison Experiment, une rébellion éclate : les prisonniers se débarrassent des collants dont ils sont affublés, arrachent leurs numéros et se barricadent à l’intérieur des cellules à l’aide de leurs matelas. Comment réagir face à cette insurrection ? Les gardes arrivés ce matin-là, déstabilisés par les insultes et les provocations de leurs prisonniers, accusent les gardes de nuit d’avoir été trop indulgents envers ces derniers et demandent un renforcement d’équipe. Trois gardes supplémentaires arrivent, et l’équipe de nuit reste volontairement donner « un coup de main » à leurs collègues.

Tout ce beau monde décide de traiter le mal par le mal : munis d’extincteurs, ils forcent les prisonniers à reculer des portes (vidéo), puis entrent dans chaque cellule, déshabillent entièrement les prisonniers, enlèvent les lits, mènent le leader de la rébellion au « trou »… Harcèlement et intimidation débutent.

L’insurrection est contrôlée, mais pourrait-elle l’être constamment ? Les gardes venus en renfort ne pourront être présents constamment, et bientôt les gardes seront en minorité… Un garde apporte sa solution : utiliser des stratégies psychologiques au lieu de stratégies physiques. L’une des cellules est désignée comme une « cellule privilège » attribuée aux trois prisonniers les moins impliqués dans la rébellion (en plus d’uniformes et lits rendus, autorisation de se laver, autorisation de manger). Ce qui sous-entend que les autres prisonniers avaient perdu ces droits. Le but de la manœuvre : détruire la solidarité entre les prisonniers.

L’équipe de psychologues pose la question : qu’aurions-nous fait à la place de ces prisonniers ? Aurions-nous refusé ces privilèges pour protéger une éventuelle cohésion ?

Quelques heures plus tard, les gardes inversent la tendance : les bons prisonniers sont transférés dans les mauvaises cellules et vice-versa, ce qui parvient à casser la confiance que s’accordait les prisonniers entre eux. Si celui-ci va soudainement en cellule privilège, n’est-il pas une taupe, un informateur ? Et mieux, si je suis occupé à entrer en conflit avec mon camarade, mon attention n’est-elle pas judicieusement détournée du garde ? La manipulation psychologique a parfaitement atteint son but.

A ce stade, les choses ont largement dépassé un contexte d’expérience, et il ne s’agit plus d’une simple simulation, que ce soit pour les gardes, les prisonniers et même l’équipe scientifique, qui n’intervient pas…

En dehors de la réalité de l’expérience et convaincus de leur bonne foi, les gardes prennent le contrôle intégral : l’accès aux toilettes devient un privilège, et après 22h les prisonniers sont forcés de faire leurs besoins dans un pot placé dans leur cellule, et qu’ils n’avaient parfois pas l’autorisation de vider… Rapidement, des odeurs nauséabondes envahissent la prison.

Moins de 36h se sont écoulées depuis le début de l’expérience lorsque le Prisonnier n°8612 commence à montrer des signes de perturbations émotionnelles intenses, de pensées désorganisées, de pleurs incontrôlables… L’équipe de chercheurs, elle-même absorbée dans l’expérience, prend cela comme un moyen de les persuader de le libérer, et ne réagit pas conformément à sa demande.

Au cours de la séance de comptage suivante, n°8612 annonce aux autres prisonniers « You can’t leave. You can’t quit. », puis se met à hurler, enrager et devient hors de contrôle… Malgré tout cela, l’équipe confesse avoir mis du temps à le prendre au sérieux et à réaliser que sa souffrance était réelle… et ainsi à le relâcher (cf vidéo).

Pas vers l’horreur n°4 : Jour 3

[rightquote]Quand l’équipe de psychologues se prend au jeu et devient agents de sécurité[/rightquote]Au troisième jour, les parents et amis sont invités à rendre visite à leurs proches. Pour ne pas les inquiéter (et il est très clair ici que l’équipe de chercheurs s’est clairement laissée prendre au « jeu »), les lieux sont nettoyés, les prisonniers nourris, de la musique est diffusée pour détendre l’atmosphère… Ainsi, lorsque les proches des candidats arrivent au sein de la prison, l’expérience semble se dérouler sans encombre. Certains parents protestent et se plaignent des règles arbitraires, mais finissent par les admettre.

L’évènement majeur de cette journée fut la rumeur d’un complot de fuite collective, soi-disant prévue juste après les heures de visite. N°8612, le candidat relâché la veille, est censé revenir libérer les prisonniers restants. Prise au piège de sa propre expérience, l’équipe de chercheurs ne réagit plus comme une équipe de psychologues sociaux et se transforme en équipe de sécurité de prison : une réunion stratégique est organisée pour faire face et enrailler ce complot.

Les psy-agents de sécurité prennent la décision de renforcer le nombre de gardes présents, d’enchaîner les prisonniers ensemble et de les déplacer dans une pièce isolée pour faire croire à n°8612 et ses comparses que l’expérience est terminée et qu’aucun prisonnier ne reste à libérer…

Fort heureusement, les choses ne se passent pas exactement de la manière prévue et le Dr. Zimbardo est interrompu par un collègue, Gordon Bower, curieux d’en savoir plus sur cette expérience singulière. Seulement voilà, G. Bower pose une question qui met Zimbardo dans une rage folle : « quelle est la variable indépendante ? » (l’objet d’étude de l’expérience). Le psychologue, dépassé par la situation, se met en colère et pense à cette prison qu’il a sur les bras, pour laquelle il doit assurer la sécurité des hommes… Quelle importance de cette variable indépendante ?! Le Dr Zimbardo le confesse lui-même : il n’aura réalisé que bien plus tard à quel point il était dans son rôle…

Je vous passe quelques détails suivants – notamment le passage d’un prêtre catholique auprès des prisonniers, des prisonniers qui se présentaient spontanément par leurs numéros – pour en arriver à l’anecdote qui mit le feu aux poudres : un prisonnier, le n°819, refuse de rencontrer le prêtre, se sent mal, ne se nourrit plus et réclame un docteur… L’équipe le reçoit, il s’effondre et commence à pleurer de façon hystérique. Zimbardo lui enlève la chaîne de son pied, le collant de sa tête et l’emmène se reposer dans une pièce isolée.

Pendant cette entrevue, les gardes, tout à leurs rôles sanguinaires, en profitent pour aligner les prisonniers et leur ordonner de chanter : « le prisonnier 819 est un mauvais prisonnier. A cause de ce qu’il a fait, ma cellule est un désordre, Mr l’Officier Correctionnel ». Si aux prémices de l’expérience les chants étaient désordonnés, pris à la rigolade, à ce stade du « jeu de rôle », les prisonniers chantent d’une seule voix (vidéo).

Le n°819 fonds en larmes, hystérique à l’idée que ses comparses le considèrent comme un mauvais prisonnier. Le docteur lui propose alors de partir, mais il refuse de s’en aller en étant vu « comme un mauvais prisonnier » et veut rejoindre sa cellule.

Zimbardo, probablement mû par un électrochoc intérieur, met la première touche de fin : « Tu n’es pas 819. Tu es (nom) et mon nom est Dr Zimbardo, je suis psychologue, pas intendant de prison, et ce n’est pas une vraie prison. C’est juste une expérience, et ce sont des étudiants, pas des prisonniers, comme toi. Allons-nous en ».

Jour 4 : où la fin se fait sentir…

Au jour 4, les prisonniers sont amenés individuellement devant un Conseil de Libération Conditionnelle, composé de personnes qui leur sont étrangères.

En premier lieu, le conseil demande aux prisonniers s’ils souhaitent abandonner l’argent qu’ils ont gagné jusque-là en échange de leur libération : la plupart répond par l’affirmative. Après l’audience, le conseil leur demande de retourner dans leurs cellules… Les prisonniers obéissent, alors même que rien ne les empêche de simplement quitter l’expérience. Pourquoi ? Probablement du fait d’un fort sentiment d’impuissance, d’une distorsion de leur sens des réalités… Et parce qu’ils ne percevaient plus leur enfermement comme une expérience. L’expérience était devenue leur réalité.

Jour 5 : allélujah ?

Au cinquième jour, de nouvelles relations s’étaient instaurées, et les gardes étaient désormais de plusieurs types : les uns étaient les good guys qui ne punissaient pas les prisonniers, et les autres étaient hostiles, arbitraires, particulièrement créatifs dans leurs humiliations et appréciaient leur position de pouvoir. Détail à savoir : aucun gardes n’a abandonné l’expérience en cours de route, aucun n’a été en retard, absent pour maladie… Le pire garde a hérité d’un surnom de la part des prisonniers, « John Wayne », à la manière dont les détenus d’une prison proche de Buchenwald ont surnommé l’un des Nazis les plus célèbres « Tom Mix » : comment ces personnes apprennent à devenir de tels gardiens ? Comment des êtres « ordinaires » avant une expérience peuvent-ils devenir de tels monstres ?

La nuit venue, certains parents (prévenus par le prêtre dont je ne vous ai point narré la visite) ont contacté le Dr Zimbardo en demandant la venue d’un avocat au sein de la prison, ce qu’il accepta. A ce stade, l’équipe réalise qu’il est vital de mettre un terme à l’étude, pour deux raisons notamment :

  • d’une part, les chercheurs se sont rendus compte qu’une escalade de la violence avait lieu au milieu de la nuit, lorsque les gardes pensaient que personne ne les observaient,
  • d’autre part, Christina Malasch, consoeur des psychologues présents, a été amenée à conduire des entretiens avec les gardes et les prisonniers et a émis de fortes objections en observant les atrocités qui s’y déroulaient… Objections qui ont permis à l’équipe en place d’ouvrir les yeux.

Après seulement six jours d’expérience, le 20 août 1971, l’expérience prend fin.

Zimbardo a récemment rapproché les évènements d’Abu Ghraib à son expérience : est-ce que les abus de ces soldats américains diffèrent de ce qui a eu lieu lors de la Stanford Prison Experiment ?

[rightquote]La frontière entre Bien et Mal est-elle si étanche qu’on aime à le penser ?[/rightquote]On aime à penser que la ligne entre ce qui est Bien et ce qui est Mal est fixe et étanche mais, comme nous le dit Zimbardo, n’est-elle pas au contraire mobile et perméable ? Lorsque le gouvernement américain blâme les soldats pour leurs comportements sadiques, Zimbardo pointe le système, et plus spécifiquement le pouvoir dans le système. Pour expliquer de tels changements de personnalité, pouvons-nous tourner vers des causes situationnelles ? Si dans la Stanford Prison Experiment, l’environnement social a structuré les conduites et les perceptions jusqu’à un point sous-estimé, qu’en est-il dans les vrais prisons ?

Comme Stanley Milgram se demandait si l’Holocauste pouvait arriver ici et maintenant, Zimbardo nous pose une question essentielle : pourrions-nous devenir les soldats d’Abu Ghraib ? Les circonstances pourraient-elles nous transformer en montres ?

Si vous souhaitez aller plus loin, et je vous JURE que vous devez aller plus loin parce que ses explications sont quelque chose comme un milliard de fois plus intéressantes que les miennes, vous pouvez regarder une conférence de Zimbardo ici, qui est tout simplement magistral (attention : intervenu auprès de quelques-uns des soldats d’Abu Ghraib, il en cause et passe des images particulièrement choquantes).

Pour aller plus loin


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

26
Avatar de skippy01
12 septembre 2017 à 16h09
skippy01
Un conseil, si vous voulez rester idéaliste ou philanthrope, ne vous intéressez surtout pas à la psychologie sociale.

C'est clairement ce que j'en ai conclu après avoir étudié la question. Ça m'envahit d'un vaste sentiment d'impuissance face à une fatalité inéluctable où nous serions prédestinés un jour où l'autre à se retrouver dans une situation nous poussant à commettre des horreurs, même si nous avons l'illusion du contraire tant qu'on ne se retrouve pas dedans (biais d'autocomplaisance).

Il y a vraiment de quoi déprimer quand on voit à quel point des processus inconscients peuvent être puissants sans que que nous ne soupçonnions une seule seconde qu'il nous manipule, et que l'espèce humaine et depuis ses débuts irrémédiablement condamnée à reproduire ces processus jusqu'à ce que ces derniers anéantissent son existence.
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