Bilan de la mode 2010 : une année qu’elle était bien

À peine revenue de mes vacances alpines – entre une congère d’1m80 et un Noël (forcé) chez les voisins dans le Grand Nord familial – que je dois déjà me pencher sur la rétrospective 2010.

Heureusement, l’actu brûlante me réchauffe déjà. Retour sur tout ce qui a fait cette année Mode 2010 !

Les figures éminemment éminentes qui ont fait parler d’elles

Le 11 février 2010, en vacances (encore) et occupée à pétrir la graisse duveteuse de mon chat, Père – qui touche sa bille en mode comme je m’y connais en astrophysique géolatérale du jeté de rame en aviron – quand j’ouïs :

« Y’a un créateur qui est mort, Alexandre Queen ? Un truc comme ça, ça vient de passer aux infos. » Foutage de tronche – déni – constat – seppuku cérébral.

Le décès d’Alexander McQueen

Si l’on interrogeait un nombre prédéfini de filles atteintes au minimum à 21,33% du syndrome mode, d’aucunes nous répondraient, nez coulant et larmichette à l’appui, que l’information capitale de 2010 restera le décès de Lee Alexander McQueen.

2010 aura indéniablement vibré McQueen au son de sa collection posthume, des hommages et cérémonies en série et de la relève très attendue de son ancienne assistante, Sarah Burton. Ainsi soit-il.

Le show secret de Tom Ford

Celui qui ressort d’outre-tombe au contraire et qui nous fait un revival remarqué avec une nouvelle casquette de réalisateur et un retour aux collections Femme privatisé à l’extrême en septembre dernier, n’est autre que Tom Ford.

A Single Man, son premier film, est acclamé par la critique et les pontifes de la mode s’empressent de saluer le caractère ultra-top-secret-vip de son dernier show, d’où aucune photo n’a filtré.

L’hyperactivité de Karl Lagarfeld

Mais l’homme qui a su monter sur tous les fronts en 2010, c’est bien Karl Lagerfeld.

Chanel bien sûr, mais aussi une bouteille de Coca-Cola Light, une campagne pour les 3 Suisses, un numéro de Libé lifté, une expo photo, un calendrier Pirelli, l’annonce d’une collection masstige (= mass market + prestige) pour l’année prochaine et un cabas en toile Karl Who ? qui se balade un peu partout.

Cadeau Bonux Lagerfeld : le toy boy Baptiste Giacobini, aussi touche-à-tout que son mentor, qui s’essaie à la musique.

Le départ de Carine Roitfled

Dernière news chaude 2010, n’oublions certes pas Carine Roitfeld et son coup d’éclat tout frais.

La reine du Vogue parisien dit bye-bye au trône en or massif sur lequel elle avait posé ses fesses près d’une dizaine d’années auparavant.

Vers quels nouveaux horizons Carine voguera-t-elle ? (AHAH) Qui reprendra les rênes du paquebot ? Telles sont les questions qui nous hanteront jours et nuits jusqu’en 2011 (pour celles qui s’en font vraiment, rassurez-vous, il n’y a plus longtemps à tenir).

Le photocalling leur était destiné

Sur le devant de la scène 2010, le top Lara Stone élue mannequin de l’année aux British Fashion Awards.

Elle multiplie les couvs et les shootings dans les magazines moitié-mode, moitié-pubs et elle est bien partie pour devenir un super-méga-top comme ses aïeules Claudia, Linda ou Naomi. Ok, c’était la mise en bouche sérieuse.

Rentrons tout de suite dans le (saignant) plat de résistance. Lady Gaga fait un gros fuck à la PETA en arrivant toute saucissonnée et lardée d’une bonne vingtaine de kilos de bœuf aux MTV Music Awards. La mode est parfois là où on ne l’attend pas.

Surtout là où on aurait envie de lui mettre un coup de pied au cul : Cécilia Cassini, autoproclamée créatrice de mode du haut de ses 12 ans et trois mois, brille déjà sous les spotlights avec des créations qui tiennent plus des chutes d’usine que de l’œuvre artistique.

Côté marques, un remake d’Amour, Gloire et Beauté

La palme de la collaboration annuelle revient à Lanvin x H&M, plus pour le marketing que pour la qualité du partenariat d’après les critiques.

Mais soit, on ne peut pas dire que le mariage ait été moins réussi que celui, forcé, de LVMH et Hermès. Gueguerre inter-bourse et histoire de domination du monde, l’affaire de David contre Goliath alimente la mode économique de 2010.

Autre radeau à la dérive, American Apparel (dont la charte beauté n’était déjà pas très nette) est entre deux eaux : en faillite, menacé d’une radiation pure et simple toute l’année, puis finalement racheté de justesse – qu’adviendra-t-il vraiment du leader du basique sportswear et porno ?

Nouvelle désillusion et nouveau logo digne d’une complémentaire santé pour Gap qui n’aura pas fait long feu.

Au moment où le nouveau design est présenté sur les internets du monde entier, huées et sifflements viennent l’accueillir. Suffisamment pour enclencher la marche-arrière et convaincre l’Américain d’abandonner le projet. Les internautes sont formidables.

En vrac : Asos passe au .fr. et Zara ouvre enfin sa ligne de e-corner en Europe.

Le point sur les grands « it » mode de 2010

La couleur nude… Non, chair ? Non plus. Beige alors. Le beige donc, ainsi que le camel et le caramel ont dominé l’année toute entière.

Liberty, chemise en jean, dentelle en été un brin Virgin Suicides pour du léopard, de la (fausse) fourrure et du cuir cet hiver.

En prime, la marinière qui nous a fait une sacrée montagne russe entre le printemps et l’automne. Le style Mad Men cartonne sur papier glacé mais fait un flop dans la rue. Vous lui avez largement préféré le look de petite écolière preppy, sac cartable à l’appui et l’allure bohème-chic avec le renouveau des robes et jupes extra-longues fait une petite percée à saluer.

Autant vous avez troqué le beurre de vos épinards pour une cape ou un blouson aviateur, autant vous auriez revendu votre rate pour ne pas porter ces sabots lourdauds ou des escarpins pointus.

Gros craquage en revanche sur les hiking boots qui tiennent le haut du pavé depuis 2009. Chapeaux bas.

Planète Mode nous a encore livré un bon cru d’épisodes à rebondissements cette année, entre pathos, drama et comédie.

Merci la Compagnie, on remet ça l’année prochaine, bien entendu.

À lire aussi : Comment je suis sortie de mon état de vieille conne aigrie de la mode