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Interviews de Mad'

Mère-Fille : Véronique, 23 ans, et Gisèle

Gisèle, 57 ans et Véronique, qui en a 23, clôturent notre série d’entrevues mère-fille avec leur relation placée sous le signe de la complicité et du partage !

Gisele a 57 ans et elle est la maman de Véronique, 23 printemps, seule fille d’une fratrie de garçons. Diplômée en histoire, cette dernière nous a contactés pour participer à l’interview avec sa mère afin de parler de leur relation pleine d’échanges et de transmissions de passions et de savoirs.

Comment qualifieriez-vous votre relation ?

Gisèle : On s’entend très très très bien. C’est avec elle que je parle le plus littérature, histoire, société… C’est moi qui lui ai donné cette passion. Toute petite, je lui lisais du Jules Verne par exemple.

On discute beaucoup de tout ce qui se passe dans l’actualité, on parle beaucoup du mariage pour tous (on est pour)… On parle de tous les sujets de société et c’est vraiment une relation enrichissante qu’on a. Très enrichissante !

Et puis je veux être une mère moderne, j’ai mis et je mets un point d’honneur à parler de tous les sujets sans tabou. J’étais tellement heureuse d’avoir une petite fille que j’en ai eu 22 de tension ! On partage beaucoup de choses, la culture donc, et aussi l’amour des animaux. On ne discute que rarement de futilités. Ça m’aurait vraiment manqué de ne pas l’avoir !

Véronique : Je sais pas, je dirai que c’est complice, pas fusionnel. Elle a toujours laissé beaucoup de place à l’autonomie pour que je sache me débrouiller toute seule même si je sais qu’elle sera toujours là pour moi. On a nos petits délires ensemble mais je ne la considère pas comme une copine. Ce n’est pas la relation qu’on souhaite de toute manière.

Notre relation a toujours été plutôt constante, sauf à la fin de l’adolescence avant que je n’entre à la fac où là j’étais en pleine crise d’ado, que ce soit au lycée ou à la maison. On se battait un petit peu à l’époque, mais elle a toujours été là pour moi, pour me permettre d’aller bien. En ce moment on vit pas un moment des plus faciles alors on fait beaucoup plus attention aux autres. Je vais faire plus attention à ma mère, j’essaie de lui simplifier la vie, de ne pas trop parler des problèmes, mais de faire en sorte qu’elle sache que je suis là, qu’on est là l’une pour l’autre en cas de besoin.

Gisèle, comme vous êtes très proches, qu’est-ce que ça vous a fait quand votre fille a quitté le domicile familial pour faire ses études ?

Gisèle : On avait les garçons qui avaient déjà quitté la maison, pour Véro il n’y a pas eu de soucis non plus, il fallait qu’elle fasse son chemin. Ce n’est pas les aimer que d’essayer de les retenir. On apprécie beaucoup de les voir, de les avoir au téléphone, qu’on soit là quand on a besoin des autres, mais je ne suis pas une mère castratrice, étouffante, ni du genre à me mêler des relations de mes enfants.

Quelle est pour vous la plus grande qualité de l’autre ?

Gisèle : Elle est courageuse, elle n’est pas là à bayer aux corneilles et à attendre que tout lui tombe du ciel.

Elle a un caractère très affirmé, c’est surtout ça : elle sait ce qu’elle veut. Elle n’est pas à se pencher sur les malheurs, elle a de l’ambition. Depuis toute petite elle veut être journaliste et elle se donne les moyens de réussir sans jamais écraser les autres : elle veut y arriver par elle-même, avec son talent et sa détermination.

C’est vraiment une fille idéale en fait ! Elle est très engagée : elle a été candidate aux élections régionales à 19 ans, elle est allée plusieurs fois au ministère pour parler des logements adaptés pour les étudiant-e-s handicapé-e-s et s’est engagée dans des associations étudiantes… Elle a dû lever le pied pour ses études, mais ça la passionne.

Véronique : Elle est très intelligente, très cultivée, très sociable aussi donc elle partage beaucoup. Elle est passionnante dans tout ce qu’elle raconte, elle a une grande ouverture à la culture… C’est vraiment quelqu’un de fantastique à ce niveau-là. Elle est très aimante et très généreuse aussi, elle donne beaucoup, que ce soit en temps, en informations, en culture, en soutien.

Elle t’a transmis cet intérêt pour la culture ?

Ah oui tout à fait, à sept ans elle commençait à me lire des Jules Verne et elle m’a toujours intéressée à la littérature. Elle m’a également transmis sa passion pour l’Histoire (à tel point que je fais des études en Histoire), sa passion des livres, une ouverture d’esprit assez importante sur tous les sujets de la société donc je ne suis pas fermée à la discussion, je peux débattre. Au niveau de mon caractère, de ma façon de voir la vie, j’ai beaucoup appris de ma mère.

mere fille 5Véronique et Gisèle n’ayant pas de photos récentes, ce cliché est en réalité extrait du film Mother and Child.

Ce qui vous agace un peu chez l’autre, c’est quoi ?

Gisèle :

Y a des choses qui m’agacent c’est que souvent elle fait de l’ordinateur très tard et il faut la lever pour venir manger. Ça, ça m’énerve ! Et elle croit toujours avoir le temps de tout faire ! Du coup il faut la pousser un petit peu. Mais elle a tellement d’aspects positifs qu’on lui pardonne – sans le tolérer tout de même (elle rit).

Véronique : En fait on a un peu les mêmes défauts, on est un peu susceptibles, on a peu un sale caractère, comme toute la famille. Parfois il y a des repas où on finit par débattre avec virulence, parce qu’on n’a pas tous les mêmes idées politiques, ce qui s’explique par le fait qu’on a reçu la même éducation mais qu’on nous a laissé une grande liberté.

Quel a été votre moment préféré à deux ?

Gisèle : Déjà, l’annonce que j’attendais une petite fille. Et puis les moments à deux, il y en a eu tellement ! Quand elle était bébé, je l’allaitais donc elle était très proche de moi. Et puis les moments très tendres le soir où je lui faisais la lecture avant qu’elle ne se couche.

Véronique : Je dirais que ce que j’ai préféré, ce sont les moments où on lisait toutes les deux à la maison : c’étaient les moments où on était le plus proches. Quand elle me lisait des histoires jusqu’à mes 10-11 ans, quand on jouait ensemble, quand elle me chantait ma berceuse le soir quand j’avais 4 ans. Ce sont des petits instants du quotidien dont je me souviens principalement.

Au contraire, quel a été le plus mauvais moment que vous avez vécu ?

Véronique : Je ne sais pas comment elle l’a ressenti mais je dirai quand j’avais 17-18 ans. Ça a été une période difficile pour moi et je crois bien que c’est la pire période qu’on a traversée ensemble. Mais ça en valait la peine, parce que je m’en suis bien sortie grâce à elle. Familièrement parlant, elle me donnait des gros coups de pied au cul, elle me motivait, elle me disait « T’as intérêt à te bouger pour t’en sortir » tout en restant à l’écoute. On a eu (on a toujours souvent) de grandes discussions qui me permettent de faire évoluer mon avis, d’envisager autrement une situation…

Gisèle : L’adolescence, pour plusieurs raisons parmi lesquelles un lycée qu’elle ne pouvait pas supporter. C’est là que ça a été le moins bien, on n’a jamais vraiment compris ce qu’il se passait. Mais elle est tellement heureuse maintenant !

Vous êtes fière d’elle on dirait !

Oh oui ! D’autant plus qu’on voit qu’elle est positive et qu’elle s’intéresse au sort des autres, qu’elle n’est pas dans l’égoïsme, qu’elle est ouverte aux autres, qu’elle a beaucoup de vrais amis. On en est très fiers.

Véronique, tu as un dernier message pour ta mère ?

J’ai vraiment une maman formidable, très engagée, très cultivée qui m’a transmis beaucoup de choses et qui m’a donné des bases fantastiques en me procurant tout ce que j’avais besoin, que ce soit en amour ou en bien matériel. C’est quelque chose de beau qu’elle a fait (avec mon père bien sûr, c’est une équipe). C’est vraiment quelqu’un de fantastique… Je devrais vraiment lui dire plus souvent d’ailleurs !

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Les Commentaires

2
Avatar de Sophie Riche
26 mai 2013 à 17h05
Sophie Riche
Ça donne envie leur relation !


On dit "bayer aux corneilles" sinon

Oopsie, j'vais corriger, merci !
0
Voir les 2 commentaires

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