Ce n’est pas une découverte : sur la planète, l’accès à l’eau potable est encore une source d’inégalités criante. Même si la situation s’améliore, l’Organisation Mondiale de la Santé estimait qu’en 2012, 80% de la population urbaine avait accès à des moyens d’assainissement améliorés, contre seulement 47% de la population rurale.
Pour lutter contre cette difficulté à se procurer de l’eau potable, une jeune chercheuse de l’Université de Virginie aux États-Unis, Theresa Dankovich, a imaginé une invention révolutionnaire. Lors de son post-doctorat, elle a développé un papier spécial pour créer The Drinkable Book, un livre dont les pages permettent de transformer l’eau contaminée et usée en eau potable !
Concrètement, c’est très simple : il suffit d’arracher puis de tremper dans l’eau les pages du bouquin, qui agissent comme un filtre. Elles sont recouvertes de nanoparticules d’argent ou de cuivre,
capables d’éliminer près de 99% des bactéries présentes dans les eaux sales. Les nanoparticules peuvent par exemple tuer les maladies comme le choléra, la colibacille (E.coli) et la typhoïde. L’eau de base peut être celle des ruisseaux, des rivières, de la pluie…
Mais attention, ces pages ne sont pas blanches : elles sont imprimées d’instructions et de conseils à propos de l’eau potable.
https://youtu.be/qYTif9F188E
Les papiers ont été testés dans 25 sources en Afrique du Sud, dans le cadre d’une recherche menée avec l’Université de Venda. D’après ces tests, une page pourrait permettre de nettoyer jusqu’à 100 litres d’eau, et un seul livre pourrait donc permettre de satisfaire les besoins d’une personne en eau potable pendant quatre ans. Bref, c’est magique, d’autant que sa fabrication ne coûte que quelques centimes…
En 2014, Theresa Dankovich a lancé une collecte de fonds pour financer le développement du Drinkable Book, sa production et son déploiement sur le terrain dans plusieurs pays. Elle a aussi conclu un partenariat avec l’association à but non lucratif Water Is Life. Cette année, la jeune chercheuse a présenté son invention à la 250ème rencontre de l’American Chemical Society à Boston. Elle essaye désormais de trouver comment intégrer l’utilisation du Drinkable Book aux habitudes des populations, et comment le rendre commercialisable.
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