Scoop international : notre vie n’est pas un long fleuve tranquille, et nous sommes soumises à tout instant aux aléas de la lose, cette cruelle compagne. De même, force est de constater que l’ère numérique, si elle s’avère fort pratique pour mater des oeuvres d’art et d’essai sur YouPorn zieuter des vidéos de chatons, peut se muer en une ennemie mortelle en moins de temps qu’il en faut pour dire « Fais pas ça Johnny« . Petit panorama des fails informatiques qui nous donnent envie de nous cacher en Creuse orientale forêt amazonienne, là où l’électricité n’est qu’une vague légende urbaine. C’est parti.
L’erreur de destinataire de la lose
Étudions un cas commun, auquel ont déjà été confrontés 98,34% de la population mondiale (le reste ne possédant pas de téléphone portable ou étant manchot). Depuis quelques jours, tu succombes lentement mais surement aux charmes subtils de Jean-Bernard, AKA Bogossdu31. Vous échangez de charmants échanges épistolaires (« Salu, sava ? » « Vi, é twa ? » « Bien. Lol« , etc.). L’érotisme torride de ces mots doux te monte aux ovaires, et, toute à ta joie, tu envoies une photo de ton string panthère à l’élu de ton coeur, assorti d’un texte explicite (« Beybey, ça, c’est pour twa« ). Et là, c’est le drame. Ton oedipe/inattention/gramme d’alcool dans le sang (rayer mentions inutiles) fait déraper ton doigt, et tu envoies le compromettant cliché à ton prof de maths. Malgré mille mails éplorés, il ne te le pardonnera jamais. D’ailleurs, toute ta classe t’a déjà surnommée « sloggi ».
Le mail de la honte
Ôtons désormais nos chapeaux et perruques pour parler d’un problème de société responsable de la brisure de millions de vies : j’ai nommé l’épineux problème du mail envoyé sans sa pièce jointe
, qui nous fait passer pour des dindes / des handicapées de la technique / des rescapées de l’an mille. Avec son petit frère, « l’envoi involontaire de mail à cause de ce gueux de téléphone tactile », l’oubli de pièce jointe devrait être inscrit au panthéon des fails du quotidien les plus cruels. Et que celui qui n’a jamais envoyé quelque chose comme « Oups, le CV avec la pièce jointe c’est mieux » à son hypothétique futur employeur me jette le premier avis de licenciement.
Les photos de la mort
Revenons à un cas on ne peut plus commun : pour toi, la vie est belle, les oiseaux chantent et les petits pois sont rouges. Mais dans cet océan de bonheur va surgir un éclair meurtrier : Charlie-Cunégonde, qui était dans ta classe en 2003, se décide soudainement à publier sur Facebook des photos dans lesquelles tu apparais en marcel à trous, une bouteille de Champomy à la main et fais une hideuse bouche « bestah ». Dans tes amis se trouvent ta mère, ton employeur, l’intégralité de ton ex-promo ainsi qu’une bonne dizaine de futurs amoureux potentiels. À l’heure qu’il est, ils ne t’adressent plus la parole.
Le mytho de trop
Jeudi dernier, tu as été conviée à une soirée « absinthe et débauche pré-fin du monde ». Quelques litres d’alcool plus tard, un invité particulièrement fourbe te photographie en train de manger les croquettes du caniche de ton hôte, et poste les clichés sur Facebook. Le lendemain, Hiroshima se rejoue dans ton crâne et tu envoies un mail à ton boss, lui expliquant que tu as chopé une méningite. Manque de chance, il fait partie de tes amis Facebook, et toute ta boîte te nomme désormais « whiskas ».
Le T9 du diable
Traumatisée par Facebrother, tu décides d’investir dans un Nokia 3410 – volumineux mais fort pratique pour jouer à Snake, il te rappelle tes années collège. Et alors que tu te crois sauvée des affres des bourdes techniques, tu envoies un SMS à ta Maman, lui disant quelque chose comme « J’suis avec Papa« . Mais le T9, qui est, après la tektonik et les slims en croco, la pire invention jamais créée, transforme ton gentil message en « Je jouis avec Papa« . Tu es déshéritée dans la minute, et ne peux même pas te lamenter sur Twitter. La vie est injuste.
Le téléphone mal raccroché de l’angoisse
Les SMS t’ayant vilement trahie, tu décides de ne plus communiquer avec autrui que par voie orale (pitié, ne sortez pas cette phrase de son contexte – bisous). Comme toute amoureuse des temps modernes, tu viens de passer deux bonnes heures au téléphone avec le géniteur de tes futurs enfants, Eudes-Henri. En raccrochant, tu exprimes à haute voix tes pensées les plus intimes (« Il est bien mignon, ce coco, mais son phallus sent quand même un peu le roquefort« ). Malheur ! Ton téléphone, qui n’avait pas raccroché, a laissé entendre à Eudes-Henri tout le mal que tu pensais de son membre viril. Vous rompez dans le sang et les larmes : si personne n’avait inventé le téléphone, tu serais toujours en couple (et aurais même peut-être eu mention Très Bien au bac, qui sait).
Et toi, as tu subi des fails techniques cuisants ? Si oui, viens les narrer dans les commentaires : entre maudites de l’informatique, la solidarité est de mise.
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
idem ! j'ai encore fait la bourde vendredi dernier. déjà que ça partait en couille mais y'avait encore un peu d'espoir, là je crois que c'est over...