Publié initialement le 22 juin 2013
Laissez-votre esprit vagabonder à l’évocation du mot barbecue. Soleil, été, piscine, de jeunes gens qui s’ébrouent joyeusement, une aile de poulet à la main… Et si tout cela n’était qu’une belle arnaque ?
Cette idée a commencé à germer dans mon esprit parce qu’on me vendait continuellement le barbecue comme quelque chose qui allait simplifier ma vie. Mode de cuisson unique, ambiance décomplexée, le truc à organiser quand tu veux inviter des amis à dîner mais que tu as la flemme de te taper la cuisine et le rangement du salon. Vient alors la phrase qui tue :
« Relax, t’embête pas, on a qu’à faire un barbecue ».
Le règne du feu
Sur le papier, admettons : lancer trois saucisses et deux poivrons sur un tas de charbon ça semble relativement accessible. Mais on ne commence pas par ça. Non, on commence par « discuter » de la meilleure façon d’allumer le barbecue.
Ça ne rate jamais. Je ne vous ferai pas l’affront de résumer les 250 000 résultats que renvoie la recherche google « allumer un barbecue » : de l’astuce de Mac Gyver à base de cheminée en papier journal (tuto vidéo à l’appui) en passant par l’allume-feu en acier chromé il y en a pour tous les pyromanes goûts.
Ce que l’expérience nous montre, c’est que quel que soit l’échantillon d’individus au départ il y a toujours un-e expert-e en barbecue qui finit par se dégager du groupe. En général il s’agit de la personne la plus affamée ou qui a réussi à hurler plus fort que les autres dans les échanges susmentionnés ou qui a clos le débat par un « de toute manière c’est moi qui a le briquet alors maintenant tout le monde m’écoute ».
L’épreuve de la patience
Une fois que tout le monde a évacué ses petites tensions de la journée donné son avis et que le barbecue est lancé, le plus dur devrait être derrière nous. C’était sans compter l’attente interminable de la cuisson, a fortiori si vous êtes douze autour d’une grille de 15 x 15cm. Une chipo toutes les demi-heures, au mieux.
Au départ tout le monde patiente gentiment, il fait beau, pas de pression. Puis quelqu’un réalise que la côte de bœuf ne sera finalement cuite que demain matin. Certains aliments semblent même ne jamais cuire (j’accuse les pommes de terre emballées dans l’alu). Deux conseils relous accompagnent ce constat accablant ; généralement, ils émanent des esprits vengeurs qui n’ont pas pu allumer le barbecue comme ils l’entendaient.
- « Nan mais moi je les fais précuire mes patates ça va plus vite ». Alors. Voilà. Merci. Vive la spontanéité. ! Le barbecue improvisé qui doit se prévoir la veille. Bravo le Veau.
- « Ça cuirait tout de même plus vite si tout était coupé en petits morceaux ; et si on faisait des brochettes ? ». Suis-je la seule pour qui l’atelier confection de brochettes est un cauchemar ? On m’a obligée à faire des perles au centre de loisirs, je pense que ça vient de là. Sérieusement, à quoi bon gagner 10 minutes de cuisson pour s’imposer 20 minutes de travail à la chaîne ? La convivialité ? Tu parles, on cherche juste à s’occuper en attendant la côte de bœuf.
Désolée j’en pouvais plus, j’ai mangé tous les chips
Une logistique digne d’un concert de Madonna
Récapitulons. J’étais partie pour monter un feu de camp en trois minutes et cramer de la bidoche à même la flamme sur une branche (multipliant ainsi par 53 mes chances de développer un cancer) et me voilà, enfilant des tomates cerise sur des piques en bois, face à un repas qui génère autant de vaisselle qu’une demi-finale de Master-Chef.
Car l’art du barbecue est fourbe : ce que tu économises en casseroles tu le payeras au centuple en tupperwares. Celui de la salade, celui de la sauce pour la salade, celui entièrement dédié aux noyaux d’olives (les gens sont fous)…
Entre la préparation d’un million de tupperware, la précuisson des patates et la lessive généralisée qui s’impose le lendemain (non, je ne pourrai pas remettre mon jean aromatisé graillon), mon barbecue s’étale désormais sur trois jours. Est-ce toujours un si bon calcul ?
Tu vas en bouffer, de la nature
Enfin on a tendance à oublier qu’un barbecue se déroule dehors et que le monde extérieur c’est dangereux. Les hommes préhistoriques ont certes inventé le feu, la grillade puis ils ont inventé la maison parce que mère Nature savait se montrer pénible.
Ça n’a pas tellement changé : mes barbecues démarrent le plus souvent sous un soleil de plomb. Le cachet d’aspirine que je suis n’a d’autre choix que de s’enduire d’écran total (sous peine de rôtir plus vite que les merguez, ce qui n’est pas bien difficile).
La tendance s’inverse en fin de soirée lorsque tout le monde sort sa petite laine parce que « ça se rafraîchit » et que les moustiques en profitent pour me dévorer. Je termine tous mes barbecues empestant la citronnelle, emmitouflée dans un gilet de mamie qui gratte et qui adhère à mes bras graissés par la crème solaire.
En résumé, le barbecue:
- Ça caille à la nuit tombée (sauf si tu le fais sur ta terrasse à chauffage intégrée)
- Ça nourrit surtout les moustiques (sauf si tu t’enduis de citronnelle)
- Ça sent le graillon (sauf si ça sent la citronnelle)
Non, vraiment, je le réserve aux jours où le Rambo qui est en moi s’éveille (ou la Bree Van de Kamp, à la rigueur).
Et pour toi, le barbecue, c’est un passage obligé ou un rituel un peu relou ? Dis-moi tout, je ne te jugerai pas.
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Les Commentaires
Sauf que, contrairement à ma famille, je n'aime pas et n'ai jamais aimé l'idée de me faire un repas principalement à base de viande (j'avance pas à pas vers le végétarisme, j'en mange très peu souvent). Généralement, voir autant de viande me dégoute - alors que j'adore avoir un petit morceau de boeuf cru dans mon assiette (pourquoi ? Grand mystère de la vie). Donc je fais mes petites salades, mon poivron grillé,... et au final, chacun mange ce qu'il a envie de manger et tout le monde est content