La blague de trop
Quand on a la gâchette facile au niveau de la blagounette de merde, il faut s’attendre à mettre les pieds dans le plat au moins 6 à 8 fois par semaine. Ça veut dire d’une part accepter les bides (et ils seront nombreux) mais également accepter le fait que, parfois, en plus de pas être super drôle, on ait mal choisi son public. Comme le disait si bien Desproges, on peut rire de tout, mais pas avec tout le monde. Il y a des gens qui acceptent super bien les blagues racistes, sexistes, sur les enfants morts et les handicapés, mais on a tous au moins une faiblesse quand il s’agit d’humour. Y a des trucs sur lesquels c’est même pas la peine de se lancer sous peine de se manger une grosse mandale dans la tête (venez donc faire des blagues sur mes parents ou ma famille, qu’on rigole deux minutes).
Exemple, si quelqu’un vous fait remarquer que vous avez l’air d’une lépreuse avec votre coup de soleil qui pèle (ou autre maladie de peau bien mignonne hein, on n’est pas regardant), il se peut que votre humour-mécanisme-de-défense se déclenche un peu trop vite et sans trop réfléchir.
Mise en situation :
– Hahaha putain, ta peau elle fait de la sciure, on dirait une lépreuse ! – C’est ta mère la lépreuse ! – …Ma mère est morte. – .…Ah ouais merde, désolée. La lèpre, nan ? Haha… ha… ha… putain… désolée. – …
Comment rattraper le coup : en général, plutôt que de s’enfoncer, mieux vaut se ratatiner illico et se confondre en excuses pendant une demi-décennie avant de changer de sujet.
La confession de trop
Je crois qu’il y a peu de choses au monde aussi réjouissantes qu’une bonne grosse partie de confessions intimes entre potes. Que ce soit avec des amis de longue date ou des potes de vacances, il arrive toujours un moment où on se met à creuser dans les méandres de nos mémoires pour partager le plus de choses possibles. C’est rassurant, parce qu’on se rend compte qu’on passe grosso modo tous par les mêmes évènements, à quelques variables près, et surtout, c’est drôle. Plus on creuse, plus on se marre, plus on se lâche et plus les liens se resserrent.
Malheureusement, on oublie parfois de s’assurer que les deux critères les plus importants sont respectés dans les instants confession.
1. Il faut être sûr de parler aux bonnes personnes, pas celles qu’on veut impressionner, pas celles qui nous détestent secrètement et encore moins celles qui n’en ont strictement rien à péter de notre vie.
2. Il faut faire bien attention à ce qu’on dit et à la façon dont on le dit. Le cadre est important, et si la personne qui vous a précédée a confié un petit truc de rien du tout, n’enchaînez pas avec “Haha moi une fois j’ai mis mon hamster au micro-ondes pour voir”.
Mise en situation
, que j’extrais douloureusement de mon passé de collégienne sans amis et avide de contact humain, par amour pour la transparence :
– Han la dernière fois, en SVT, j’ai appelé le prof Papa ! – Aaaah et moi j’ai postillonné sur Yann alors qu’il était sur le point de me demander de sortir avec lui, j’avais troooop honte – EH BEN MOI CETTE NUIT J’AI PISSÉ AU LIT LOL – … – …
Comment rattraper le coup : malheureusement, dans ces cas là, quand c’est baisé c’est baisé. Les mots sont sortis de votre bouche, ont atterri dans les oreilles de vos interlocuteurs et plus rien ne pourra les en faire sortir. Ne tentez même pas le rattrapage humiliant du “Mais nooon j’décooonne” parce que PERSONNE n’y croira. PERSONNE. Souvenez-vous juste de cet échec cuisant pour éviter de le reproduire à l’avenir.
Le coup de trop
Même si j’avais terriblement envie d’arracher les yeux des adultes qui ne cessaient de nous répéter “jeux de mains, jeux de vilains” quand on était petits, force est de constater qu’ils avaient bien souvent raison. Encore aujourd’hui, il nous arrive souvent de régresser et de partir en vrille en se mettant des petits coups “de rien du tout”, pour rigoler. On rejoue à “Je te tiens, tu me tiens, par la barbichette” mais on se met des grosses tartasses parce que les petites tapes, c’est pour les mauviettes, on se chatouille, on se bouscule, bref, on aime le contact physique brutal qui laisse des marques violacées sur nos visages d’anges.
Mais déjà, quand on était gamins, les débordements étaient assez courants. Alors aujourd’hui, avec notre fougue et notre force d’adulte, on dépasse très vite les limites du raisonnable.
Mise en situation :
Moment détente au bureau, on s’amuse à se jeter des paquets de mouchoirs à la gueule, parce que ça fait pas bien mal et que c’est rigolo de tester les réflexes de tout le monde. Malheureusement, l’un des adversaires arrive bien vite à court de munitions et se retrouve forcé de se rabattre sur le premier projectile qui lui tombe sous la main : un livre. Et là, c’est le drame. La personne qui s’est mangé le livre dans la gueule a mal, ne joue plus, fronce méchamment les sourcils et serre les dents pour ne pas vous insulter violemment.
– Hahaha ça va ? – Non, pas trop non… – Ooooh ça vaaaa, j’t’ai pas fait maaaal – Nan t’as raison j’fais semblant de saigner regarde – Mais c’est toi aussi lààà, tu sais pas rattraper ! – …
Comment rattraper le coup : ne remettez jamais en doute la douleur de quelqu’un, contentez vous là encore de vous excuser, d’admettre que vous avez lééégèrement abusé, et que promis, ça se reproduira plus. Et allez donc lui chercher des pansements, tant qu’à faire.
Si vous aussi vous avez des exemples de dépassage de bornes intempestifs, n’hésitez surtout pas à faire tourner.
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Les Commentaires
Le pire c'est que je déteste au plus haut point la scatophilie