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Rompre avec nos mauvaises habitudes – Chroniques de l’Intranquillité

Dans sa nouvelle Chronique de l’Intranquillité, Ophélie voit le mois de décembre se pointer, et avec lui, le traditionnel bilan de l’année.?

C’est décembre qui arrive, le froid, la neige, le foie gras, Noël, les gens qui se vomissent dessus le 31 au soir et prennent de bonnes résolutions au lendemain de cette soirée épique. Je sais que nous sommes nombreuses à être incapables de tenir nos bonnes résolutions, nous l’avons officiellement admis « Ah non mais moi j’en prends plus, ça sert à rien, je les tiens jamais… Mais bon, faudrait quand même que j’arrête de fumer cette année. »

Angoissés par le vide d’une année à construire on s’assomme par des défis insensés : manger cinq fruits et légumes par jour, faire du sport, prendre rencard avec le dentiste, trier la paperasse, arrêter la téléréalité, vider la cave et laver le chien.

Chaque année, rituellement, décembre nous baigne de sa mélancolie froide à paillettes qui fondent sous les doigts, à l’approche du grand jour nous nous coulons étrangement dans l’introspection de ces douze derniers mois en nous demandant ce qui a été bon ou mauvais, qui nous sommes devenus sans nous avoir vus changer pendant tout ce temps.

On fait le bilan et comme une entreprise sûre de sa marge de progression nous espérons de futurs trimestres encore positifs, des objectifs bonheurs plus stables et profonds, nous capitalisons notre espérance joie de vivre à venir.

Un échéancier dans le calendrier de notre smart phone nous rappelle que nous n’avons pas de temps à perdre, il faut agir, éradiquer les boulets que nous avons trainés à nos côtés ces derniers mois.

Quand certains prennent de bonnes résolutionsn nous allons simplement tenter de rompre avec nos mauvaises habitudes. Nous avons l’humilité de penser qu’on ne fabrique pas un homme différent mais que l’on peut l’améliorer et nous serons cet homme nouveau.

La répétition dans l’échec

Cette année comme d’habitude je n’ai pas eu le temps de faire tout ce que j’aurais voulu faire, dans ma liste sobrement intitulée (en majuscules parce que c’est important) « FILMS VUS EN 2011 », je compte cinquante titres de moins que dans ma liste « FILMS VUS EN 2010 » (je suis maniaque des listes, je vous en parlerai un jour, c’est fascinant).

Quand je regarde dans le détail, je m’aperçois que si je vois un nombre faramineux de films au cinéma, je vais aussi voir des tonnes de nanars inintéressants. Je passe en moyenne une heure par semaine devant des bandes annonces à attendre le début d’un film qui n’en vaut pas forcément la peine. Je suis très au courant de toute l’actualité ciné mais je n’ai plus le temps de regarder un seul bon classique une fois chez moi : il faut que ça cesse.

Je lis des livres et je lis des livres que je n’aime pas. Si je lis des livres que je n’aime pas lire c’est parce qu’un jour, à une époque lointaine et oisive pendant laquelle je pouvais perdre mon temps à faire des choses que je n’aime pas faire (respire mon ami, cette phrase sera encore longue) hé bien, je faisais des choses que je n’aimais pas afin de m’assurer que je n’aimais vraiment pas les faire. (RESPIRER ICI)

?En somme, je me forçais à finir des ouvrages que je trouvais ennuyeux afin de pouvoir ensuite argumenter devant une assemblée sur ce qui m’avait déplu. Je n’aurais jamais supporté qu’on me dise « Qu’est ce que t’en sais, TU L’AS PAS LU JUSQU’AU BOUT !!! »

Aujourd’hui encore, je suis cette logique chronophage et comme j’ai le temps de lire moins de livres, mon quota « livres de merde » est plus important que mon quota « livres trop supers » dans ma « LISTE DE LIVRES LUS EN 2011 » (toujours en majuscules, la liste; et beaucoup trop de fois le mot « livre » dans ce paragraphe, je l’admets).

Hélas je ne m’intéresse plus vraiment à l’actualité. Je pourrais expliquer cela par un dégoût croissant de nos sociétés occidentales aux moeurs débridées, je pourrais achever ma complainte par un tonitruant «Monde de merde» mais ce serait mentir. Je ne m’intéresse plus à l’actualité car je perds mon temps à prêter attention à ce qui n’en mérite pas.

Ce qu’on appelait des « fait divers » en 1990 dans les bas de pages de nos journaux papiers sont devenus des « Buzz » (des

RAM DAM, bordel, des RAM DAM) voire même, allons jusqu’à l’absurde des « Bad buzz » grâce à la magie de l’internet.

Ce que je retiens du journal du jour ? Les brèves de comptoir du Petit Journal, les bons mots de deux journalistes sur twitter, les scandales deux point zéro montés en épingle, mais je ne connais pas une ligne de fond au sujet du plan de rigueur. Je ne sais qu’ironiser sur la perte de poids de François Hollande alors que, soyons sérieux, il serait tellement plus constructif de dénigrer son programme.

Alors que tout en moi aspire au meilleur je me laisse couler dans la facilité, je cède à la pression des Unes et des gros titres dont tout le monde parle. J’ai l’impression de m’intéresser à des choses, quand, en vérité, je ne fais que les survoler.

J’admets tout cela avec une pointe de déception au coeur. Je crois que si nous éprouvons autant de difficulté à rompre avec nos mauvaises habitudes c’est parce que, bien qu’ayant conscience de notre inefficacité et de notre erreur, nous refusons de l’admettre tout à fait.

C’est dans la répétition que l’on se construit, c’est l’habitude qui nous façonne, s’apercevoir que pendant des mois nous avons « mal fait » blesse notre ego, notre construction de nous-même. Que ce jugement soit porté par notre introspection rend le tout encore plus difficile, c’est un dysfonctionnement interne que l’on cache aux autres : on se sent un peu raté, au dedans, à l’abri de notre conscience.

Mais décembre arrive pour nous remettre sur les rails et je suis animée d’un fol espoir; le froid hivernal vivifie mon optimisme. Ces trente-et-un jours nous permettront peut-être de nous regarder bien en face, dans le blanc des yeux, afin de mettre le doigt sur ce qui n’allait pas cette année. Nous serons mieux, en 2012, (et peut-être même dès demain, si on le souhaite) ne parions pas sur une métamorphose mais une simple évolution, nous serons mieux, allégés des poids morts qui traînaient à nos basques ces derniers mois.

Nous serons meilleures, et cela promet des lendemains heureux – nous étions déjà magnifiques.


Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.

Les Commentaires

7
Avatar de paouline
14 décembre 2011 à 13h12
paouline
Ce que tu dis est vrai pour moi. En politique notamment, combien de fois je voudrais argumenter là dessus et parler de ce que je sais.
Mais au fond, je ne sais que dalle, à part ce que j'ai pu entendre à droite à gauche (Oui c'est triste de connaître plus le régime de François Hollande que son programme). Ca reste si superficiel que je suis incapable de défendre une opinion digne de ce nom. Ca je le regrette, combien de fois je me dis, tu vas chercher les infos, là où elles se trouvent et tu vas les comparer... Argumenter, ne pas faire le boulot à moitié et en fait je ne fais rien occupée à vivre me vie à la surface.
Par ce que ça m'intéresse.
J'espère aussi prendre le temps d'aller en profondeur en 2012 et les années suivantes... Pourquoi pas, c'est possible, il faut juste que j'arrête de remettre tout ça à demain.
Merci pour cet article qui me fait me sentir un peu moins seule comme toujours ici
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